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Les j3ux sont faits
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6 janvier 2017

Stranger Things, la madeleine de Proust à découvrir (si ce n'est pas déjà fait)

Il faut souvent se méfier des séries et des films à la mode, parce qu'il arrive que l'engouement du reste de la population ne soit pas tout à fait à hauteur de celui que vous pourrez avoir. Du coup, après n'avoir entendu parler QUE de de la série Netflix Stranger Things pendant tout l'été 2016, j'étais quand même sceptique. Et je parie que si vous ne l'avez toujours pas vue, c'est pour la même raison. Du coup, je me suis dit que faire le point sur cette petite série au grand succès, quelques mois après la hype, ce serait plutôt pas mal. C'est un bon moyen de débuter cette nouvelle année.

Parce que, bon, je vais quand même vous l'avouer : même si elle n'est certainement pas la meilleure série que j'ai pu voir ces dernières années (là, je louche plutôt vers Orphan Black ou Sense 8), c'était LA série à voir en 2016. Surtout si comme moi, vous avez grandi avec les films de Spielberg (et Columbus) et que vous ressentez, par moments, cette pointe de nostalgie qui vous pousse à dire "c'était mieux avant" (alors que vous savez très bien qu'en fait, ce n'est pas vrai).

Stranger_Things_logo

 

La nostalgie, on ne peut pas dire que Stranger Things en joue vraiment. Non. C'est pire. Elle se roule dedans avec gourmandise, la dévore, la recrache à une fréquence affligeante, c'est presque obscène. La série re-pompe non seulement tout ce qu'elle connaît des années 1980, mais aussi (et surtout) tout ce qu'elle fantasme de cette époque. Il n'y a qu'à écouter le générique pour s'en convaincre : on dirait de la musique des années 1980 composée par quelqu'un qui n'a pas vraiment vécu cette époque. On dirait plutôt du Daft Punk (début années 1990), avec ses accents modernes et ses relents d'années 1980. On est loin de Flashdance ou Sweet dreams, les hits de 1983, date à laquelle se déroule l'histoire... Et finalement, ça résume bien ma première impression sur cette série. Elle se situe dans des années 1980 idylliques de cinéma. Du coup, même si le travail de reconstitution historique est bon, notamment les costumes, on se demande quand même quelle raison a incité les créateurs à se décider pour cette époque particulière. Pour le swag*, ce sera la seule réponse valable qui me vient à l'esprit. Non, en vrai, il est possible que certaines scènes aient été moins intéressantes si elles avaient eu lieu à notre époque. Je suis mauvaise langue.

 

MV5BMjEzMDAxOTUyMV5BMl5BanBnXkFtZTgwNzAxMzYzOTE@Quoi qu'il en soit, je pense qu'il faut bien garder à l'esprit que même si ce choix est discutable, même si pas mal de détails sont à mes yeux un peu agaçants, même s'il y a pas mal de déjà vu, la série a vraiment du potentiel. Ses personnages sont vraiment sympathiques, bien écrits et attachants. On sent l'influence d'une série comme Le Caméléon aussi bien dans le scénario que dans le traitement des personnages, qu'ils soient du côté des "gentils" ou du côté des "méchants". On est loin du manichéisme fréquent dans la pop-culture : comme de vraies personnes, ils ont tous une profondeur, des motivations, font des erreurs et peuvent se comporter comme des cons.

C'est vraiment un point qui m'a énormément séduite dans la série. On y trouve des grands vilains avec une idéologie, des "méchants" de cours de récréation hyper touchants et j'ai vraiment hâte de voir comment tout ce petit monde va évoluer en saison 2. Oui, je parle de cour de récré car, à part si vous vivez sur une autre planète, vous savez probablement que les héros de cette série sont des enfants et des adolescents. Ceci dit, les quelques adultes qui ont un rôle clé dans la série sont assez badass aussi.

La série multiplie les hommages à Spielberg et Columbus, et on sent une ambiance proche de ET ou des Goonies s'en dégager (comme un vieux relent de bouffe réchauffée, pourrait-on dire, mais moi j'ai trouvé ça mimi, ce côté très "fanboy"). On n'est pas bien loin de l'adorable Super 8, d'autant que les gamins jouent vraiment bien et que le suspense monte progressivement, que les aspects dramatiques, comme dans les oeuvres sus-nommées, sont bien gérés. On se prend à frissonner de peur qu'il leur arrive quelque chose, à ces petits mômes. A vouloir leur crier "non, ne fais pas ça, ne va pas par là !" tout en les admirant secrètement pour le courage immense dont ils font preuve -et c'est sûr que moi, au même âge, j'en n'aurais pas fait autant.

Il est certain que sans ses personnages, la série ne vaudrait pas grand chose, car le scénario est loin d'être très original. Mais il est déroulé le plus honnêtement possible, juste comme il faut, sans se délayer inutilement dans des babillages insensés, sans faire de détours pour nous confondre. Dans une série américaine, ce n'est pas si fréquent.

 

J'ai cru comprendre que le grand Internet se divisait en deux camps : les anti-Stranger Things et les pro-Stranger Things. Je comprends tout à fait les premiers, mais je vous invite à garder l'esprit assez ouvert pour faire partie des seconds, parce qu'une fois qu'on est entré dans le rythme (plutôt lent) et qu'on dépasse les moqueries (des gamins qui jouent à Donjons et Drgaons à CE niveau à CET âge ? LOL), on passe vraiment un super moment.

Cette série mélange savamment les codes de la série pour adolescents et du fantastique gentiment horrifique, un peu comme l'avait fait Buffy en son temps. C'est plaisant, c'est plein de références et ça se prête à être référencé. Je ne demandais pas plus. Mais maintenant, je veux une suite.

Sans faire exprès, juste pour vous préserver la surprise, cette critique était garantie sans *presque* aucun spoiler. Mais sinon, vous pouvez spoiler à mort dans les commentaires, les amis, parce que je VEUX savoir ce que vous en avez pensé. 


* Eith a décidé d'utiliser des mots de djeuns, mais comme c'est une vioque, aucun membre de LJSF n'est solidaire de l'utilisation de ce mot ni de son sens dans la phrase.

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