Carnet de bord de Eith (n°3)
Vous n'allez pas me croire, mais j'ai décidé de m'y tenir, à ce journal de bord. Bon, surtout par manque de temps pour vous faire de gros bons articles...
Les films que j'ai (enfin) pu voir :
Sachez apprécier la graaaaaaande diversité de mes petits péchés cinématographiques du mois ;)
Max et les maximonstres, de Spike Jonze, 2009
A voir, à voir, à voir ! Comment décrire ce petit bijou absolument jouissif de gaminerie, filmé par un adulte de façon tellement mature, avec une énergie d'enfant ? Certes, ceux qui apprécient difficilement l'introspection ne vont pas aimer, ceux aiment les histoires linéaires qui finissent parfaitement bien vont se faire chier, mais les autres risquent bien d'être séduits. A l'image du bon vieux Dans la peau de John Malkovitch, ce nouveau Spike Jonze intrigue, dérange, perturbe, et finalement, sa plastique si particulière enchante. C'est un film de gamin, mais ça n'est pas pour les gamins. Je veux être un Maximonstre. C'est tout !
Voir la critique
On vous le conseille fortement !
(et seulement 4 étoiles parce qu'il est assez étrange pour ne pas plaire à tout le monde.)
Gran Torino, de Clint Eastwood, 2008
S'il n'y en a qu'un à voir, de toute cette sélection, c'est celui-ci. Eastwood réalisateur et acteur, c'est un plaisir à ne pas bouder. Surtout quand il endosse un rôle qui parodie gentiment ses premiers films. Vieux, ronchon, railleur, raciste, le personnage principal de ce film nous choque d'abord parce qu'on se rappelle à quel point le cowboy a vieillit. Malgré ses traits de caractères exaspérants, il nous fait rire, et on se prend rapidement d'amitié pour lui.
Le talent, c'est cette façon de filmer, brutale, virile, en contradiction avec une histoire profondément humaniste et pacifiste. Bref, un de ces rares films à conseiller à tous les cinéphiles, qui saura même émouvoir le lion du magicien d'Oz. Immanquable.
Vous ne pouvez pas ne pas le voir !
Pulp Fiction, de Quentin Tarantino, 1994
Pour certains, c'est une honte que je n'ai découvert ce film que récemment. Mais sincèrement, je n'ai jamais trouvé le moindre intérêt à Quentin Tarantino. Perso, je suis plutôt touchée par la poésie du cinéma que par la représentation vive de la violence gratuite. J'ai pourtant décidé de jeter un oeil à ce que ces mêmes certains qualifient de chef d'oeuvre.
Je dois vous l'avouer, je n'ai pas détesté. Je n'ai pas détesté les acteurs principaux, leurs personnages un peu maboules. Je n'ai pas détesté le jeu de mot très bien trouvé et très justifié du titre. Je n'ai pas détesté certaines scènes, ingénieuses et amusantes. J'ai trouvé un petit côté "Frères Coen" à cet ensemble d'histoires qui s'étendent sur 2h30 sans qu'au final, il n'y ait ni morale, ni logique.
En même temps, ce même côté "tout ça pour rien" n'a pas été sauvé par grand chose. Entre deux scènes franchement sympathiques, le film se perd dans un humour vraiment limite, qui ne m'a pas sauvé de l'ennui de ce grand n'importe quoi. Quel dommage, franchement, de gâcher des personnages aussi intéressants, et toute cette ironie ambiante avec ce relent d'humour pourri... Avis personnel, bien sûr.
Pas indispensable, mais de bonnes choses. Par contre, la BO est géniale.
Mr Nobody, de Jaco Van Dormael, 2010
Une belle application de la physique quantique à la vie d'un être humain, avec le délicieux Jared Leto en tête d'affiche. Drôle, malin, dynamique, bien joué, bien filmé... Des bouts d'histoires parallèles qui se rassemblent pour former un tout englobant plus qu'une totalité. Enivrant. Même si quelques raccourcis et quelques maladresses font leur apparition ici et là, l'ensemble se regarde avec plaisir. Pas un film exceptionnel, mais un bon film, qui plaira aux amateurs du genre (ET à celles et ceux qui aiment un certain beau brun aux yeux bleus qu'on ne voit pas assez souvent).
On vous le conseille fortement !
Le dernier Starfighter (Starfighter / The last Starfighter), de Nick Castle, 1984
Parfois, il arrive qu'une trouvaille au fond d'un bac de "DVDs à prix mini" vaille bien plus que quelques euros. C'est le cas de ce film de SF, découvert par hasard entre Terminator et Robocop. Il mérite d'être ressorti du placard, car il est tout de même culte !!
Son histoire : parce qu'il parvient à battre le record et terminer son Shoot'em up favori, Alex Rogan est devenu un Starfighter. Comprenez par là qu'il est chargé de piloter un véritable vaisseau spatial afin de gagner une guerre contre un méchant de l'espace. Rien que ça.
Si ce film n'est pas un film de geek, alors Retour vers le Futur, Tron, et Bandits bandits (qui lui ressemblent un peu) non plus. Certes, l'histoire est cucul, et pas assez développée. Certes, les acteurs ne sont pas les plus doués du monde. Mais Starfighter fut le premier film à utiliser de la 3D pour toutes les scènes de combat dans l'espace (une vingtaine de minutes, un rendu quasi-parfait : un exploit). Une grosse surprise que ces effets spéciaux, surtout que les maquillages des extra-terrestres sont finalement plutôt bien foutus. De plus, bien que Nick Castle (The Shape dans Halloween) ne soit pas aussi talentueux que son ami Carpenter, il parvient à réaliser un film qui tient debout et fait rire.
Sincèrement ? Starfighter se range désormais dans mon panthéon des films qui-auraient-pu-être-mieux mais qui-déchirent-quand-même, auprès de Judge Dredd, Robocop ou Terminator 1. Il a un petit côté navet, les acteurs et le réalisateur sont d'illustres inconnus, mais c'est de la bonne vieille SF comme on aime, et ça, ça n'a pas de prix (si, 3 € dans tous les magasins participants à l'opération 3€ le dvd, 10€ les 5).
Vous ne pouvez pas ne pas le voir ! (Non, vraiment, je sais que mettre la même note à ça et à Gran Torino c'est du blasphème, mais ce film me fait délirer).
Le livre du mois :
Flatland, de Edwin A.Abbott, 1884
Oui, comme beaucoup de geeks, je subis la terrible influence d'une sympathique petite série, The Big Bang Theory. Et bien sûr, lorsque Sheldon a évoqué le pays imaginaire de Flatland, j'ai voulu savoir ce qu'il en était. Me voilà à télécharger l'E-book de Flatland en VO (mais il est disponible en VF également), et à m'y plonger.
Flatland, c'est un roman déguisé en cours de géométrie, ou plutôt l'inverse. On y suit l'histoire d'un carré vivant dans un monde plat, ne connaissant que deux dimensions. A l'aube du nouveau millénaire, il reçoit des visions d'autres mondes qui lui sont inconnus : Pointland, le monde sans dimension, Ligneland le monde a une seule dimension, mais surtout Spaceland et sa troisième dimension.
Il y en aurait pour des heures si on devait détailler tous les intérêts de Flatland. Sa critique métaphorique de la société de l'époque (et les points communs de celle-ci avec la nôtre), le monde passionnant mis en scène, les explications sur la géométrie basique, la remise en cause de toute notre vision du monde, et surtout, la réflexion sur l'existence d'une quatrième dimension (et plus?). Pas étonnant que Sheldon, partisan de la théorie des cordes, adore ! L'histoire est drôle et bien menée, tout en nous faisant réfléchir. Bref, prenez 2h pour lire ça, vous ne serez pas déçus.
J'ai aussi joué à :
Machinarium, sur PC
Je déteste les Point'n Click. Non mais vraiment, jamais je n'ai compris l'intérêt de se crisper la main à cliquer sur tout et n'importe quoi, pour résoudre des énigmes biscornues qui durent des heures, à tourner en rond pour trouver quel est le minuscule petit détail qui est plus important que tous les autres et permettra huit tableaux plus loin de passer dans le neuvième tableau. Vraiment, peu d'entre eux ont réussi à me séduire. Machinarium est de loin celui qui m'a le plus surprise.
La première fois que j'ai testé la démo du jeu, l'atmosphère graphique m'a immédiatement attirée. Même si le format flash ne me convainc toujours pas (trop d'approximations, de bugs), j'ai appris à fouiller les niveaux et me suis bien vite amusée. Il faut se l'avouer, ce que j'aime dans ce jeu, c'est avant tout son côté proche du puzzle-game. Cette-fois-ci, pas question de cliquer sur les 10 000 objets inutiles planqués dans les niveaux. Seul l'essentiel est cliquable, à vous de comprendre comment le combiner. Et attention, c'est souvent tordu ! L'avantage, c'est qu'il est impossible de rester bloqué grâce à deux aides intelligemment distillées dans chaque niveau.
Finalement, après avoir dépensé 20 dollars pour obtenir la version complète du jeu, je l'ai fini en 6 à 7 heure (et je suis terriblement lente, comprenez donc durée de vie de 4 heures). Je ne saurais que vous le conseiller. Si, à la fin de la démo, vous en voulez encore, le jeu complet ainsi que sa BO (très sympathique) sont payants, mais pour le prix, vous ne serez pas volés.
That's all folks !
Enjoy
Eith
Dernière minute
Il n'a absolument pas sa place sur le blog, parce qu'il n'est pas geek pour un sou, ne compte pas une histoire traitant de l'imaginaire, n'est pas violent ou tordu, n'est pas un film à intégrer dans notre "culture". Toutefois, je ne saurais que vous conseiller de voir le superbe film de Abdellatif Kechiche "La Graine et Le Mulet". Césarisé 5 fois, ce film inclassable raconte des tranches de vie avec une simplicité et une réalisation époustouflants. Il n'est jamais vraiment drôle, jamais vraiment triste, mais tout bonnement passionnant. Deux heures durant, on se retrouve dans le quotidien d'une famille complexe qui fait écho à la vie de tous les jours. Si Plus Belle La Vie avait eu de bons acteurs, un bon scénario, et un réalisateur génial, c'est certainement à ce film que ça aurait ressemblé. Et la Graine et le Mulet, tout comme l'Esquive (le précédent chef d'oeuvre du réalisateur), en plus d'être un très bon film, nous permet de découvrir une jeune actrice bourrée de talent (Hafsia Herzi) qui, j'espère, ne sera pas gâchée par le piteux cinéma français actuel.
/http%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F82%2F51%2F183178%2F123882827_o.jpg)
/http%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F91%2F02%2F183178%2F123075298_o.jpg)
/http%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F42%2F08%2F183178%2F122597272_o.jpg)
/http%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F29%2F41%2F183178%2F120966468_o.jpg)