Orgueil, préjugés et... zombies !

C'est le mois d'octobre, le mois où les feuilles jaunissent et les zombies fleurissent. La saison idéale pour revisiter un grand classique de la littérature anglaise, un livre culte chez les jeunes filles en fleur, tout en y ajoutant la dose appropriée de morts-vivants pour être dans le ton.

Orgueil et préjugés et zombies partait d'une idée plutôt extravagante. Avant tout, il s'agit de reprendre le livre original de Jane Austen (Orgueil et Préjugés, pour ceux qui n'auraient pas suivi), où l'auteur, âgée alors de 21 ans, nous raconte les pérégrinations des sœurs Bennett, cinq jeunes filles de bonne famille pauvres qui essaient plus ou moins désespérément de se faire une place dans la société anglaise et de trouver un mari - riche si possible. Mais, dans la version 2.0, travaillée par Seth Grahame-Smith, cette société anglaise gentillette fait face à un petit problème : les morts ne meurent plus. Et donc les zombies pullulent.

Monsieur Bennett a donc de nouveaux projets pour ses filles (contrairement à leur mère, qui garde son obsession de les marier au plus vite) : en faire des guerrières. Il les expédie donc dans un monastère Shaolin histoire de leur apprendre les bases du kung-fu et des arts ninja - non, ne commencez pas à chercher de la vraisemblance là-dedans, c'est juste pas la peine. Et donc, au début de notre histoire, au lieu d'être de simples jouvencelles évaporées, nos héroïnes manient le sabre et vous dégomment un morts-vivants en moins de deux.

Le résultat est assez surprenant, bien que pas toujours heureux. Autant les combats contre les dégoûtantes bestioles qui hantent la lande britannique sont assez réjouissants, tout comme certaines libertés prises avec la trame du roman original pour mieux coller avec l'environnement -préparez-vous à ce que certains héros ne sortent pas indemnes de tout cela), certaines longues discussions sur les idéologies guerrières des uns et des autres (notamment entre la dévotion de Lizzy à sa doctrine Shaolin et la foi de lady Catherine dans les enseignements de l'école de Kyôtô) peuvent être un chouïa lassantes. D'autant qu'elles se glissent au milieu du bavardage mondain des protagonistes, soit les passages que je goûte le moins dans les livres de Jane Austen que je trouve plus inspirée dans ses portraits et ses descriptions.

La réussite de ce livre est donc un peu mitigée : il faut savoir apprécier Jane Austen pour parvenir à le lire (allergique aux intrigues sentimentales définitivement s'abstenir) mais rester ouvert face aux délires zombifiques de l'auteur qui, soyons-en certains, a certainement pris son pied. Si vous répondez à ses conditions, il faut savoir ne pas bouder son plaisir et apprécier ce mélange pour son originalité et ses bonnes idées.

En parlant de zombies, n'oubliez pas qu'à Paris les morts-vivants hanteront les rue de la capitale ce samedi à partir de 14h. Venez rejoindre la horde si vous passez dans les environs, afin de dévorer quelques passants insouciants, niark niark niark...

Comments

[Eith]

Zombie powa :)