Coraline, le film

10 mai 2009

Grâce au Blog Ciné et au club 300 d'Allociné (merci Xavier!), j'ai pu assister lundi dernier à une avant première en 3D du film Coraline en présence de Henry Selick, Neil Gaiman et Bruno Coulais. Mes premières impressions, pour vous.

A l'origine, Coraline est une nouvelle de Neil Gaiman, un auteur au style féérique et sombre. Véritable best seller outre manche, ce conte pour enfants a été adapté au cinéma par Henry Selick. Henry Selick, le réalisateur du cultissime Etrange Noel de Mr Jack, remet ça avec des marionnettes et en stop-motion (image par image). Pour la petite histoire, sachez que Jack existe d'ailleurs dans la vraie vie : une grande figure squelletique qui fait des mouvements étranges ? Quand on a vu Selick de près, on est stupéfait par la ressemblance !

Mal aux yeux ?

L'histoire est celle de Coraline, 11 ans, qui déménage dans une grande maison en pleine campagne. Ses parents la délaissent pour leur travail, les voisins un peu barges l'ennuient... Pour s'occuper, elle part en excursion dans sa nouvelle maison, et découvre une porte cachée. A la nuit tombée, celle-ci donne sur une maison identique à la sienne, où l'attendent son autre père et son autre mère, une vie alternative où tout se passe bien mieux que dans la vie réelle. Mais rapidement, Coraline se rend compte que les boutons qui remplacent les yeux de son autre famille dissimulent bien plus que leurs orbites...

12+

Malgré l'âge du personnage principal et l'impression que peut laisser la lecture du synopsis, Coraline n'est pas un film pour enfant, du moins, pas pour les plus jeunes. Adolescent et adultes, eux, adoreront la poésie qui se dégage de ces images, l'humour mais aussi les moments plus sombre, presque effrayants. La mise en scène rend véritablement la vie alternative de Coraline stressante et surréaliste. Les personnages sont savoureux, à l'image de ceux de l'Etrange Noël de Monsieur Jack, à la fois drôlement caricaturaux, un peu bizarres et carrément flippants. On s'engouffre à la suite de l'héroïne dans ce monde de poupées, et on ne voit pas passer les 1h40 de ce film d'animation -notez d'ailleurs la longueur du film, assez exceptionelle pour une animation en image de cette qualité. On en sort avec la pêche, un sourire entendu, le sentiment d'avoir vu un film culte... Mais avec une fâcheuse tendance à la fibulanophobie ! (si tu sais pas c'que ça veut dire, tu demande à Google)

3D ou 2D ?

La superbe mise en scène du film apporte beaucoup à l'histoire, en partie en nous mettant au même niveau que les personnages, comme si le film avait été tourné en grandeur réelle. Les couleurs acidulées des personnages donnent aux tons plus sombres du décors une certaine profondeur. Etonnament, le réalisateur n'a pas cédé à la facilité des effets spéciaux pour les scènes les plus complexes, et ne s'est pas non plus amusé à donner dans de la 3D "spectacle". Les effets 3D sont simples, jolis, et pas forcément très impressionnants. Par contre, si vous souhaitez aller le voir en 2D, je vous conseille une VO, avec les voix de Teri Hatcher et Dakota Fanning. 2D ou 3D, VO ou VF, ouvrez bien vos oreilles, car la sublime musique de Bruno Coulais -un français, cocorico!- donne une ambiance fascinante au tout.

Au final

Tous les fans de Burton, de Gaiman, et de Selick ne peuvent pas louper ce film. Les grands enfants, les adolescents, les adultes : tout ce qui n'est pas trop impressionnable sera séduit par l'atmosphère, la prouesse technique, le lyrisme, l'humour, les multiples lectures, les... Euh, oui, en effet, j'ai beaucoup aimé. Je conseille.