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Les j3ux sont faits
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10 janvier 2007

Le Metal et les médias partie 3 : Les Annexes

ANNEXE 1

diagramme

ANNEXE 2

 

Questionnaire

 

 

Pour appuyer mes propos, j’ai recueilli l’avis de plusieurs membres de la scène Metal. Voici leurs réponses à la question « Que pensez vous de la place du Metal dans les médias français et, selon vous, à quoi est-ce dû ? ».

 

Fred, bassiste d’Inhumate (http://www.inhumate.com ) :

 

Le Metal est très largement sous représenté dans les médias français et c'est dû tout simplement au fait qu'il s'agit d'un segment musical qui ne plait qu'à une infime partie des auditeurs (au sens large), donc fatalement il n'y a pas de raison objective que la représentation de ce genre musical soit plus médiatisée.

 

Ludwig des association Alien (http://www.alien-asso.com) et Klang !!! (http://www.klang-music.com) :

 

Bon ok tachons de faire bref et concis. La place du Metal dans les médias français : en dehors des magazines spécialisés = inexistante.
Et quand, par "bonheur", on touche les médias de masse, ça donne du reportage façon M6. Autrement dit, une représentation étroite d'une certaine vérité : oui il y a des fanatiques, des satanistes et/ou fascistes etc etc ... je n'en fais pas parti pas plus que 90 pourcents des acteurs qui composent la scène.
A quoi est ce dû ... L'ignorance et le manque d'intérêt pour un secteur qui ne rapporte pas suffisamment d'argent pour mériter un regard neutre et le respect qui va avec.

 

 

 

Alex, de l’association The Dwarven Kingdopm Production (http://www.tdkprod.com) :

 

C'est une question qui n est pas évidente.
Pour moi, il y a une contradiction dans le monde du Metal. Le public est déçu de ne pas trouver ses artistes préférés sur les radios ou sur la télé. Cependant le jour ou ces derniers vont y être diffusé, ils seront catalogués de vendus et donc boudés par les fans de la première heure.
Après, il y a très peu de Metal dans les médias français dus au fait que le public est très faible. Le but d’un média est de répondre à la demande de la masse et c’est pour cette raison que le Metal est très peu médiatisé.
En revanche, la démocratisation de l’Internet et du haut débit a permis au Metal de trouver un média adapté. Chaque groupe a un site web, une page myspace, on peut voir des vidéos et télécharger des mp3.

 

 

 

Sevh, guitariste de The Outburst (http://www.theoutburst.com) :

Je trouve juste qu'en France le Metal c’est pas notre culture comme ça l’est au States ou dans les pays scandinaves.
Aux states t'as d’énormes festivals et du Metallica à la radio, et en Europe de l'est/nord t'as Lordi à l eurovision, les gros festivals (Wacken, Grasspop) et des groupes comme Nightwish au top des charts (là où en France on a K-Maro). C'est une question de culture /héritage je sais pas mais c'est sur qu'en France on n’a pas le Metal dans la peau...ça craint.

 

 

 

Clément, bassiste d’Outcast (http://www.outcast.fr.tc) :

Le metal dans les médias de masse français est pour moi quasi inexistant, sauf depuis quelques temps, depuis que le groupe Lordi brille grâce aux victoires de la musique. On peut bien observer quelques pubs télé pour Iron Maiden ou Evanescence, mais ça s'arrête là. Le metal fait aussi l'objet de convoitise pour les magazines a sensations (zone interdite, secret d'actualité, M6 bien souvent...), où il est sali et bafoué.
A mon avis, cela vient de la culture musicale française, qui est depuis toujours plus axée sur le marketing que sur la passion de la musique. Pour preuve, Starac et autre Nouvelle Star. Les meilleures ventes sont celles qui sont le plus imposées sur les radios et médias traditionnels, on veut faire passer un artiste lambda pour une révélation. Le but étant avant tout de toucher un public de masse. La musique est un produit que l'on doit vendre, par n'importe quel moyen, souvent par matraquage publicitaire.
Le metal n'ayant jamais bénéficier de soutien digne de ce nom en France, son image y est négative (cf. également la mauvaise pub que l'on en fait par certaines émissions, comme dit plus haut), et les gens ne connaissent tout simplement pas ce milieu, et ils ne veulent pas y rentrer. De toute façon rien ne les y incitent.
La mentalité française est propice a cet environnement, elle excelle effectivement dans sa fermeture d'esprit et son esprit critique perpétuel.

 

 

 

 

Billus, manager du label Thundering Record (http://www.thundering-records.com) :

Pour répondre brièvement à ta question. Je pense que la place du metal dans les médias français est quasi inexistante. Elle a toujours été faible, mais désormais elle est même devenue anecdotique. Regarde les années 80 , avec les enfants du rock qui diffusait des concerts des Scorpions, Iron Maiden, Mötley Crüe, avec Mourousy qui recevait Lemmy, faisait un report sur Ac/Dc ou Collaro qui recevait Sigue Sigue Sputnick ou Poison dans son émission. c'est quasi impossible désormais, sauf évènement extraordinaire, comme gagner l'eurovision.
Le fait est que les médias connaissent aussi une importante chute de notoriété. Rock'n'Folk, Best parlait de metal avant que n'arrive la presse metal spécialisée. Mais aujourd'hui cette même presse spécialisée a vu réduire ses tirages et ventes dans des proportions qui ne leur laisse malheureusement plus assez de place pour une vraie indépendance rédactionnelle sur le long terme. Le public metal s'es réduit comme une peau de chagrin et il devient très difficile de s'écarter des sentiers battus et les risques alors deviennent très grand, mettant souvent en péril un équilibre financier déjà précaire.
On en remercie que plus alors leurs initiatives de mettre en avant tel ou tel groupe, français ou pas, qui montrent leur bout de nez.

 

 

Vassago Guitariste NEDRA (www.nedra.fr).
Pour comprendre pourquoi le metal ne tient pas une place importante dans les médias, il faut simplement se tourner vers un facteur majeur que notre société nous impose : le profit. Le metal n
a pas la côte et ne rapporte pas grand-chose, il est donc normal quil soit boudé par les acteurs faisant la pluie et le beau temps sur les médias français. Pourquoi le metal ne fait pas recette ? Il est vrai qu(on peut se poser la question vu que de nos jours on arrive à vendre n(importe quoi à la masse paresseuse de consommateurs lobotomisés par les réclames télévisuelles et autres ! Tout simplement parce que produire du metal demande des moyens plus important que produire du rap ou de la variété. Un groupe de rock ou de metal demande des jours et des jours de studios pour enregistrer chacun des instruments et les voix. Dans le metal, limportance du son est primordiale. Ça doit sonner gros et ça demande du temps et donc coûte de largent. Pour un groupe de rap, bien souvent un sample bricolé à la maison tourne dans le fond sur lequel il suffit denregistrer des voix. Le nombre de jours est souvent divisé par trois ou quatre par rapport aux groupes de rocks. Idem pour la variété où il suffit de payer des musiciens confirmés pour enregistrer laccompagnement et de faire chanter lartiste dessus. Voilà à mon sens la raison principale au problème de la place du metal dans le paysage sonore français. Mais il y a aussi la culture française qui entre en ligne de compte. La France possède un patrimoine très « chanson ». Les textes et la voix sont plus importants que la musique en elle-même qui peut se résumer en un accompagnement insipide dont la plupart des gens se foutent royalement. Les musiques rocks et surtout le metal est un genre résolument tournée vers la musique. La voix y tiens certes une place de choix, mais le mixage des instruments met la batterie très en avant et laisse une part dexpression très importante aux guitares. Je ne pense pas que le public moyen (dans tous les sens du terme) français soit capable de lapprécier. Apprécier la musique demande un apprentissage que le Français na pas forcément suivit. Chez les anglos/saxons, la musique est très présente dans les familles. On voit plus de piano ou dautres instruments que dans les foyers français. La pratique dun instrument et beaucoup plus courant chez eux que chez nous. A partir de là, ils sont plus à même dapprécier la richesse musicale que les ignorants de chez nous qui se bornent à la surface des choses concernant la musique. Il ny a quà voir ce que le consommateur lambda achète dans ses supermarchés pour sen rendre compte : Star‘ac et reprises, Claude François en compilation ultime et le grand retour de Michel Sardou en fin de carrière bien loin pourtant de la superbe de ce quil produisait plus jeune.

Curieusement, lorsqu
il sagit de groupe étranger, les choses passent parfois mieux (surtout chez les jeunes). Car pour un groupe français faire du heavy comme Maiden ou Metallica ne fonctionne pas commercialement. Pourtant les modèles eux vendent leurs disques par millions ! Non en France on est obligé de faire en français, avec des textes inspirés. Exemple Noir Désir ou Louise Attaque (on n’a jamais rien compris aux textes de ce dernier pourtant, mais qui oserait l’avouer prouvant ainsi aux nombrilistes que nous sommes tous en France que nous sommes trop bête pour comprendre le grand n’importe quoi de ce groupe).

 

ANNEXE 3

 

Article de Télérama

 

 

Numéro 2896
16 juillet 2005
L'étérama

Musique

 

Full metal kermesse

 

 

 Rock extrême et ambiance bon enfant au festival Fury Fest, au Mans.

 

 

L'hôtelier nous avait prévenus : « Il y a un gros concert, ce week-end. C'est du hard rock, et même pire que ça ! » Diable ! Que pouvait-il y avoir de « pire » qu'un concert de hard rock ? Quatre-vingt-dix-sept concerts de hard rock enchaînés de midi jusqu'aux heures avancées de la nuit, trois jours durant. Nous sommes au Mans, à la fin du mois de juin, pour la 5e édition du Fury Fest, grande messe (noire) des musiques extrêmes.

Dimanche soir, voici les Dimmu Borgir, qu'on hésitera à présenter comme les gendres idéaux. Méphistophélès blafards, crinière jusqu'aux genoux, épiderme copieusement tatoué, parés de protège-tibias en cuir cloutés, ils déboulent sur fond de symphonie apocalyptique. La foule suante lève le poing, index et auriculaire tendus façon cornes du diable, signe qu'elle goûte le black metal grand-guignolesque de ces Norvégiens.

Près d'une centaine de groupes de cet acabit, dénommés Ultra Vomit, Immolation ou Cephalic Carnage, affiliés hardcore, gothique, punk ou hard rock, ont fait le plein. Il y a quatre ans, la première édition de Fury Fest avait attiré 400 fans à Clisson, près de Nantes. Aujourd'hui, au cœur de la Sarthe, le public (appâté par de vieilles gloires comme Motörhead et The Exploited) s'est déplacé en masse : 30 000 spectateurs venus de toute l'Europe, dont une bonne cargaison d'Espagnols et d'Anglais. Cette trajectoire fulgurante, le programmateur, Benjamin Barbaud, 23 ans, la résume en ces termes : « J'hallucine de voir le festival aujourd'hui, alors qu'il y a quatre ans je vendais des carottes. »

Est-ce un retour en force des longues tignasses du hard rock et de leurs épigones, alors même qu'Iron Maiden (fin juin à Paris) et Deep Purple (le 22 juillet aux Vieilles Charrues) réenfilent leur cuir ? « La médiatisation de groupes américains comme Slipknot, Marilyn Manson ou même Green Day touche un public jeune qui découvre ensuite les fondements de cette musique », explique Nicolas Giraudet, d'Enragés Productions, label et promoteur de spectacles rennais.

Cet engouement pour le rock dur se vérifie aussi dans les salles de répétitions : au studio parisien Liberty Rock, trois groupes sur quatre sont apparentés metal ou hard rock. Et, récemment, le groupe de metal System of a Down a été numéro 1 du top albums en France.

Pourtant, quand on lui dit « nouvelle tendance », le spécialiste sourit : « Ces genres n'ont jamais cessé d'être appréciés, et acquièrent selon les périodes davantage de légitimité, soutient Fabien Hein, docteur en sociologie, auteur d'une histoire du metal en France (1). Ce qui change, c'est l'intérêt que lui portent désormais les journaux généralistes. »

L'ex-organisateur du Superbowl of Hardcore et patron d'Overcome Records, David Mancilla, ne dit pas autre chose : « En France, contrairement à l'Allemagne ou à l'Angleterre, il y a toujours eu un blocage culturel avec le rock extrême. Jusqu'à présent, cette musique n'était pas présente dans les médias et boudée par les festivals, parce qu'elle est assimilée aux "hardos" des années 80 ou aux punks, c'est-à-dire à des loubards. »

On mentirait en affirmant le contraire : en se rendant au Mans, on pensait rencontrer des hordes de brutes épaisses tatouées, portées sur la baston. On repartira sans avoir vu voler le moindre gnon. Aucun incident en trois jours. A l'infirmerie, on soigne les insolations et les ampoules (« Les rangers font mal aux pieds »). Têtes rasées et crêtes d'Iroquois, fans de gothique en noir de pied en cap et festivaliers lambda n'appartenant à aucune tribu forment une foule bon enfant, d'abord là pour transpirer devant ses idoles.

José, 46 ans, technicien en toxicologie la semaine, tee-shirt Iron Maiden un peu avachi ce week-end, est venu en famille : quinze heures trente de route depuis Grasse, avec sa femme et sa fille de 18 ans. « Je prends ça au premier degré : cette musique, c'est un défouloir ! J'ai passé l'âge de croire à l'idéal politique véhiculé par des chansons. » Plus loin, Damien, lycéen, se dit séduit par la « variété des sujets abordés dans le metal, comme la mort, par exemple. Ça change de la chanson française, qui parle surtout d'amour ».

Pour tous, le plus important reste l'intégrité des artistes. Ils rejettent ceux qui prennent la tangente pour jouer une musique « commerciale, pour plaire aux jeunes ». Paradoxe d'une scène qui se plaint d'être ostracisée, mais qui cultive sa différence pour rester à la marge. « Les amateurs de metal voudraient que leurs groupes de prédilection soient reconnus par tous et, en même temps, s'ils l'étaient, ils ne leur permettraient plus de se distinguer, explique Fabien Hein. Il s'agit juste de logiques de distinction culturelle. » Si demain tout le monde se met à écouter Ultra Vomit et à mettre des tee-shirts à tête de mort, que restera-t-il aux fans de metal ?

Fabien Bidaud

(1) Hard rock, heavy metal, metal, Histoire, cultures et pratiquants, éd. Mélanie Séteun/Irma, 320 p., 15 €.

Fabien Bidaud

 

5069 signes - Page 18

 

 

 

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Commentaires
N
Ben l'effet de mode concerne majoritairement les fans de Neo Metal, genre présenté comme étant méprisé par la majorité de la scéne. Pour le reste, la passion pour le Metal s'inscrit dans une logique qui dépasse largement le cadre de l'adolescnece (notemment par le côté mature des compositions). <br /> <br /> Ensuite, pour le manque de publique, je pense que ca viens essentiellement que les groupes et les structures interrogées sont des indépendants qui galèrent depuis plusieurs années. Je pense pour ma part que le public Metal est moindre en France qu'il ne l'est ailleurs dans le monde, et ce notemment à cause de sa non médiatisation (le serpent se mod la queue). En effet, beaucoup de gens susceptibles de l'apprécier ne connaissent même pas son existance. <br /> <br /> Je pense surtout qu'il ne faut pas mélanger Neo Metal et Metal, les deux n'étant proches qu'au niveau de la base musicale, mais différent en nombre de point (état d'esprit, ambition, maturité...etc).<br /> <br /> Sinon, j'ai écouté AVA et ca claque bien (je ne connaissai pas du tout).
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E
lol alors ça que le métal n'est pas une mode j'y crois PAS UNE SEULE SECONDE ^^<br /> suffit de voir qui on y croise, dans les vrais concerts de métal. Ya des gars qui différencient pas Evanescence et Slipknot et qui portent indifféremment le symbole de Him (le joli pentacle croisé coeur), le symbole de l'anarchie, la tête de mort et les bracelets à pointe.<br /> Enfin, ça fait une bonne année que j'ai pas trainé avec ces gens là, me semble qu'ils sont passés à la mode punk vu que ma petite cousine (12 ans) porte des têtes de mort Roses sur sa ceinture. <br /> Le métal est une mode comme un autre. C'est une mode tout autant controversée que celle des gamines qui se prennent pour des lolitas.<br /> Bref.<br /> Tout ton article me plait, mais dans les interviews, ça insiste trop la dessus "Le metal n’a pas la côte et ne rapporte pas grand-chose"... allez dire ça à Manson ou Slipknot ^^.<br /> Pour moi un gars qui dit "le métal ça déchire et le rap aux chiottes" c'est juste un effet de mode. Une façon d'être "rebelle" tout en ayant le mode d'emploi pour pas trop se démerder tout seul. Après, normal que ça dérape.<br /> <br /> Le vrai métalleux c'est celui qui, dans les pogos, est capable de faire stopper tout le monde pour évacuer quelqu'un. <br /> C'est pas moi qui le dit, mais un ami qui est devenu expert en la matière. ;)<br /> <br /> <br /> sinon ya un groupe français génial dont un titre seulement est en français à cause de leur maison de Prod hollandaise, ça s'appelle AVA et c'est là : http://aeternam.free.fr/avaf.htm
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