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Les j3ux sont faits
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LJSF est un blogzine communautaire et une association sur le thème des cultures ludiques et de l'imaginaire.
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20 juillet 2013

Avatar: The Legend of Korra

Lorsque l'on vous parle d' "Avatar" il vous vient à l'esprit tout autre chose que les aliens bleus écolos de J. Cameron? Il y a de fortes chances que vous arriviez ici en terrain connu. Sinon, il n'est que temps de découvrir Avatar The Last Airbender, sans doute l'une des meilleures séries d'animation américaines de la décennie passée. Créée par Michael Dante DiMartino et Bryan Konietzko, diffusée de 2005 à 2008 sur la chaîne Nickelodeon (connue comme le fief de Bob l'éponge, entre autres), Avatar the Last Airbender se démarque de ses consœurs par un découpage et un style graphique qui ne sont pas sans rappeler les anime Japonais; toutefois, la narration tout comme l'animation restent très occidentaux -dans le bon sens du terme.

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Prenant place dans un univers fortement inspiré par diverses cultures asiatiques, et tout particulièrement la Chine, ATLA nous conte l'histoire du jeune Aang, le dernier des maîtres de l'Air ainsi que l'Avatar, sorte d’Élu seul maître des quatre éléments. Sa tâche ardue est de restaurer la paix et l'équilibre dans un monde déchiré par un conflit, initié voici 100 ans par une Nation du Feu impérialiste et en quête d'expansion. Mais pour mettre un terme à cette guerre, Aang doit apprendre à utiliser tous les éléments, et trouver le courage de faire face à ses écrasantes responsabilités. Des compagnons hauts en couleurs seront bien entendus présents pour l'assister dans sa quête...Un voyage initiatique loin d'être une promenade de santé, car les membres de la Nation du Feu, notamment le prince déchu Zuko, le talonnent et n'aspirent qu'à le capturer.

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Et de ce pitch pourtant simple, la série parvient à un mélange qui touche au sublime: les personnages sont  mémorables (on se rappelle encore avec délectation de Toph, la Maître de la Terre aveugle qui n'a pas sa langue dans sa poche, de la très psychopathe Azula ou du sage oncle Iroh) et leurs interactions sont un plaisir à observer, d'autant que le travail des doubleurs est excellent.  L'ambiance graphique comme l'animation sont incroyablement détaillées et fouillées, et même si le spectateur adulte percevra quelques éléments "d'une série pour enfants", les scénarios des épisodes s'avèrent bien plus matures qu'il n'y paraît. La résolution des conflits se veut intelligente, les scènes d'actions sont magnifiques et d'un dynamisme fou, cependant la série ne tombe jamais dans la violence gratuite. En vérité, les auteurs de la série ont réussi le tour de force de placer, dans une série labellisée familiale et diffusée sur une chaîne pour enfants, des thèmes assez graves ou d'une profondeur surprenante, par exemple l'utilisation d'une véritable philosophie des arts martiaux, en adéquation avec chaque élément.

Rien d'étonnant alors à ce que la série soit toujours aussi populaire aujourd'hui, notamment dans son pays d'origine. Autant dire que les fans

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attendaient au tournant toute nouvelle plongée dans cet univers. En 2010, ils crurent être exaucés... Mais le film live de M.Night Shyamalan, malheureuse tentative hollywoodienne d'adapter la première saison, est universellement considéré non seulement comme une adaptation ratée, mais plus simplement comme l'un des films les plus exécrables de cette année là. On aurait pu croire la franchise aussi morte que la carrière de Shyamalan, mais (heureusement dans le premier cas) il n'en fut rien: premièrement, une série de comics écrits par Gene Yang reprenant l'aventure là où la série l'avait laissée a été publiée à partir de juin 2012 chez Dark Horse. Actuellement celle-ci est dvisée en deux parties: The Promise (3 tomes), qui traite de la reconstruction du monde après la guerre; et The Search (en cours, deux tomes sur trois parus) qui se charge de révéler -enfin- le sort de la mère de Zuko.
Et bien évidemment, le sujet qui nous occupe aujourd'hui: Konietzko et Di Martino ont repris en main une nouvelle série animée, dans le même univers: Legend of Korra. Diffusée sur Nickelodeon d'Avril à Juin 2012, la première saison de cette nouvelle histoire a suscité un intérêt certain chez les fans d'ATLA, au point que ce qui avait à l'origine été prévu comme une série courte de 12 épisodes seulement s'est vue prolongée de 3 saisons (ou livres) supplémentaires, pour un total de 52 épisodes (contre 61 pour ATLA).

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Legend of Korra prend place 70 ans après les aventures du "Gaang" de héros qui mit fin à la guerre. L'ancien Avatar s'est éteint après une vie bien remplie, et comme le veut le cycle de réincarnation, un nouvel Elu voit le jour. Le successeur de Aang n'est autre qu'une jeune fille énergique de la Tribu de l'Eau, nommée Korra. La maîtrise de l'eau, du feu et de la terre ne lui posent aucun problème... Mais on ne peut en dire autant pour l'air. Agée de 17 ans, Korra se rend donc au nouveau Temple de l'Air pour y suivre l'enseignement du fils cadet de Aang, Tenzin. Un temple situé tout près du nouveau centre du monde, l'immense ville de Republic City. Le spectateur occidental y verra la New York des années 20 , mais la mégapole reste dans la tradition asiatico-centrée de la série en empruntant architecture et histoire aux Hong Kong et Shangaï de la même période. Edifiée en symbole de paix entre les Nations Elémentaires et capitale d'une République indépendante de ces dernières, Republic City recèle autant de merveilles que de dangers: plusieurs triades sévissent, le Conseil n'est pas exempt de machinations politiques, sans compter la menace de plus en plus palpable d'un groupe révolutionnaire anti-maîtres des éléments, les Egalistes. L'influence dudit groupe parmi la population dépourvue de pouvoirs ne cesse de grandir, et son charismatique leader masqué, Amon, devient vite l'ennemi public n°1. Titre qu'un combattant prodigieux capable de retirer leurs pouvoirs aux maîtres des éléments n'a pas volé.

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Au cours de ses pérégrinations dans la ville, Korra rencontre Mako et Bolin, deux frères adeptes du "probending", nouveau sport à la mode voyant s'affronter deux équipes de maîtres des éléments. Instantanément séduite par cette activité, elle s'empresse de rejoindre leur équipe, les "Fire Ferrets" pour participper au grand tournoi de la ville. Mais les challenges que lui réservent ce tournoi, ou même son difficile entraînement à la maîtrise de l'air sont bien peu de chose face aux troubles qui secouent la cité: Korra devra jongler avec ses responsabilités, ses sentiments, et faire face à la menace de plus en plus palpable représentée par Amon.

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Conséquence de ces intrigues multiples, le rythme des douze épisodes est effréné. La première saison prend moins le temps que la série précédente de s'attarder sur l'aspect spirituel ou symbolique de la quête- mais celà ne fait que refléter le caractère de Korra, première à se lancer dans la bagarre mais peu en phase avec les aspects plus mystiques du rôle d'Avatar. Le scénario n'hésite cependant pas à s'aventurer en eaux troubles, évoquant aussi bien la révolte civile, le terrorisme, que la répression -parfois disproportionnée- du gouvernement face à ces actes. Les moments les plus sombres n'hésitent pas à passer outre la censure potentielle de la chaîne et se permettent des allusions à la mort (et même une métaphore...du viol?!) que jamais la première série (qui se servait parfois de ruses de sioux pour pouvoir diffuser certains thèmes) n'aurait pu se permettre d'aborder. On reste cependant dans une série familiale et l'humour comme les moments plus insouciants sont heureusement toujours de la partie. A ce titre, cette nouvelle série contient son lot de personnages marquants, à commencer par Korra bien sûr, mais Tenzin, Lin Beifong (fille de Toph) ou encore Asami Sato, rivale de Korra en amour mais aussi héritière de la multinationale Sato Industries, sont autant de protagonistes que l'on a plaisir à suivre tout au long de l'aventure. Amon s'avère un antagoniste de grande classe, ce qui ne gâche rien -son influence parmi la population et ses plans savamment calculés font bien sentir le danger qu'il représente.

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C'est aussi du côté du scénario que les principaux reproches adressés à cette première saison se situent. Prévue à l'origine comme une série courte, LOK est parfois obligée de passer rapidement sur des événements qui auraient mérité un développement plus approfondi, et cela se ressent dans l'épisode final qui semble quelque peu rushé, par obligation de clore les intrigues mises en place. De plus, les revendications des égalistes ne sont pas la lubie d'un terroriste fou, mais bien le reflet de véritables problèmes sociaux au sein de Republic City, comme en atteste le soutien d'une part non négligeable de la population à Amon. Le Conseil est réduit à 5 membres, n'est constitué que de maîtres des éléments et son élection ne se fait probablement pas au suffrage universel. Un thème que l'on espère voir se poursuivre dans les saisons à venir.
Côté caractérisation, il est certes agréable de voir des persos féminins bien campés (Korra et Asami particulièrement) tenir le haut de l'affiche, mais Bolin et Mako, membres masculins de la nouvelle "Team Avatar", semblent bien moins travaillés en comparaison. Conséquence directe, les triangles amoureux, qui prennent une bonne part des épisodes 4 et 5, sont un  peu fades et  ralentissent le rythme plus qu'ils n'apportent quelque chose.

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Mais s'il y a bien une chose que nul n'oserait reprocher à Legend of Korra, c'est bien son aspect technique. L'animation, réalisée par le studio coréen Mir est éblouissante; des images CGI font leur apparition sans sembler incongrues et s'intègrent parfaitement aux décors. Et quels décors! Republic City regorges d'endroits magnifiques et détaillées, au côté métropole asiatique s'ajoute un aspect steampunk qui donne un cachet certain, en plus de refléter un monde en constante évolution. Les scènes d'action extrêmement dynamiques et fluides  profitent de la qualité d'animation globale et sont toujours chorégraphiées en prenant modèle sur des arts martiaux existants. Quand à la musique, toujours composée par Jeremy Zuckerman , elle s'avère d'une grande qualité: aux tonalités asiatiques caractéristiques de l'univers, s'ajoutent des morceaux plus jazzy ainsi que quelques envolées épiques aptes à saluer les scènes d'action. La saison 1 de Legend of Korra est d'ailleurs la première de la franchise à donner lieu à la sortie d'une véritable OST.

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Epique, alléchante, créative et prenante: autant d'adjectifs qui caractérisent le Livre 1, "Air", de Legend of Korra. Mais qu'en est-il de la seconde saison? L'annonce de sa diffusion s'est faite attendre, et alors que tous les fans pensaient à la voir débarquer en Avril 2013, il n'en fut rien. Il aura fallu attendre la Comic Con de San Diego et le 19 juillet pour qu'enfin, des informations tombent, un trailer soit dévoilé, et le premier épisode diffusé en avant-première. Intitulée "Esprits", cette seconde saison mettra Korra aux prises avec des esprits belliqueux- une nouvelle épreuve de taille pour celle qui, rappelons-le, a bien du mal à appréhender l'aspect spirituel du rôle d'Avatar. On sait déjà que cette saison présentera de nouveaux personnages, notamment les autres enfants de Aang, ainsi que des membres de la famille de Korra. Le conflit entre le père et l'oncle de cette dernière pourraient bien poursuivre, avec un léger changement de contexte, l'opposition maîtres/non-maîtres introduite dans la saison 1, de même qu'un duel entre traditionalisme et progressisme. Ceux qui brûlaient d'en savoir plus sur le background général de l'univers seront servis royalement, puisqu'on nous promet deux épisodes entiers sur l'avènement du tout premier Avatar, voici 10 millénaires. Mais plutôt que de spéculer sans fin, je vous propose d'admirer le très récent trailer dévoilé à la Comic Con!

 

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Un trailer bien alléchant qui promet une saison grandiose; retrouvons-nous donc en septembre pour découvrir ce nouveau pan de l'univers d'Avatar. Et comme il serait criminel de vous laisser attendre sans rien à vous mettre sous la dent, je me permets pour conclure de partager quelques liens bien utiles. L'indispensable du fan, fourmillant d'informations très détaillées sur les inspirations de la série, est atla annotated, un tumblr qui révèle des profondeurs insoupçonnées. Le principal site francophone consacré à la saga est Avatar Realms, à visiter pour toute personne curieuse de découvrir la série. Enfin, si vous voulez un témoignage en quasi direct de comment un adulte tout à fait raisonnable peut devenir fan d'ATLA, je vous suggère de regarder les Avatar Vlogs, illustrant la découverte de la série par Doug Walker lui-même, autrement connu comme le Nostalgia Critic!
En conclusion, Legend of Korra, bien qu'il soit encore un peu tôt, après seulement 12 épisodes, pour la comparer à son illustre ancêtre, se montre une série d'animation d'une qualité époustouflante, qui non contente de dépasser son cadre de "show familial" se place parmi les grands noms après une seule saison; espérons que la Légende vive pour remplir ses ambitieuses promesses.

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Long ago, the Avatar fans lived together in harmony. Then, everything changed, when Shyamalan attacked. Only Di Martino and Konietzo, creators of the series, could save the franchise. But when the world needed them most, they vanished. 2 years passed and we discovered the new Avatar series: a Nickelodeon show named Legend of Korra. And although its cult potential is great, it's got a lot to prove before it's able to convince all the fans. But I believe, Legend of Korra, can leave its mark...

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Commentaires
V
Avatar c'est le bien, il faut regarder (et pour une fois je crois que le doublage français est aussi bon que le doublage anglais)
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E
Ouah, t'écris pas souvent, mais quand tu écris, ça dépote :) J'avais pas mal accroché à Avatar quand il passait sur France 3 (oui je regarde les dessins animés sur France 3, prout) mais j'avoue que j'ai vite lâché l'affaire, surtout quand j'ai du me taper le début du truc où Shyamalan était probablement vaguement quelque part derrière une caméra (ça reste à vérifier). ça a l'air cool ^^
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