Japan Expo 2017, le bilan de bizarman!

Du 5 au 9 juillet 2017 s'est donc tenue tenue au parc des expositions de Paris Nord Villepinte l'édition annuelle de Japan Expo Paris, le mastodonte des conventions consacrées à la japanimation. Souvent critiquée pour son aspect "centre commercial géant", JE reste le rendez-vous annuel incontournable de nombre de passionnés de pop-culture japonaise de France et de Navarre.

Comme chaque année, les membres de LJSF étaient en visite à l'évènement et il est temps de vous livrer quelques impressions personnelles résumant mon ressenti sur  ce 18ème impact, le tout complété comme chaque année par notre traditionnelle galerie photo.

Comme depuis maintenant quelques années, les halls 4 et 7 du parc des expos avaient été réservés uniquement pour la gestion des files d'attentes : le premier pour les checks de sécurité, le second pour la répartition des différentes files entre détenteurs de pass 4 jours, billets un jour en prévente, et achats de billets sur place. Le système est maintenant bien rôdé -bien qu'étant arrivé relativement tôt, je n'ai pu juger de la fluidité aux heures de pointe- et nous sommes bien loin du chaos des éditions d'il y a 10 ans! La gestion de l'accès des personnes à mobilité réduite m'a également semblé tout à fait satisfaisante. En revanche, une fois à l'intérieur, les files d'attentes pour obtenir ses bons de dédicaces étaient bien plus bordéliques : le point retrait était bien trop petit comparé au nombre de personnes intéressées, et l'affichage (qui en théorie permettait de savoir vers quelle file se diriger pour quel invité), peu clair. Surtout le jeudi matin, où il était possible de retirer l'un des 3000 tickets pour l'avant-première mondiale du film Pokémon: je te choisis!, diffusée le soir même (nous y reviendrons)... la foule très mobilisée pour un pareil évènement a complètement saturé l'espace.

Pas de surprise au niveau de l'organisation générale des halls : s'il y avait moins de scènes cette année, les différents secteurs de la convention (fanzines, jeunes créateurs, éditeurs, vendeurs pros ou Japon traditionnel) étaient peu ou prou à la même place que depuis JE 2014, date marquant la séparation de JE et Comic Con Paris. J'ai également noté une présence plus importante que les autres années de participants issus d'autres pays européens (hispanophones et anglophones notamment) dans les sections fanzines et jeunes artistes.

Côté programmation, j'ai également trouvé que beaucoup d'évènements avaient tendance à se chevaucher sur le milieu de journée, ce qui laissait des matinées et fins d'après-midi plus pauvres en contenu et nous obligeait à des choix difficiles; bien sûr il est impossible sur un évènement de cette ampleur de réaliser une programmation qui plaise à tout le monde, mais une optimisation serait souhaitable afin de limiter les déceptions.

En termes de fréquentation, je suis tenté de faire mon vieil aigri et de répondre "trop", mais plus sérieusement, le vendredi fut bien plus chargé que les années précédentes, principalement car il s'agissait de la journée la moins chère du week-end (ce qui n'est pas un luxe étant donnée l'inflation constante du prix des billets de JE au fil des ans), assortie d'un programme plutôt intéressant.

L'édition de cette année pouvait se targuer d'invités japonais au CV prestigieux, et plus nombreux et variés que l'an dernier. En effet, la série de conférences/mini expos/projections Anime 100 célébrait le centenaire de l'animation japonaise (dont le "début" est donc placé pour l'occasion en 1917, date de réalisation des premiers courts-métrages d'animation connus issus de l'Archipel). La convention a donc marqué le coup: Noyobushi Habara (rélisateur, chara-designer et animateur sur de nombreuses séries de mécha/SF telles Broken Blade, Nadesico, Yamato 2199, Fafner...) , Takuya Wada (Lupin III, Cobra, Hokuto no Ken) Kenji Kamiyama (Ghost in the Shell Stand Alone Complex, le film Hirune Hime sortant cette semaine, ainsi que la série -encore méconnue en France- Seirei no Moribito), Sayo Yamamoto (réalisatrice du remarqué Yuri on Ice)...

Les mini-expositions consacrées à Ghost in the Shell, Lupin III et aux 100 ans de l'animation japonaises étaient fort sympathiques. La dernière, sous ses airs un peu austères, présentait nombre de séries marquantes, y compris des références non encore officiellement diffusées chez nous, telles Kidou Senkan Nadesico ou Ginga Eiyuu Densetsu (Bizarman est joie). Les projections dans le cadre d'Anime 100 étaient plutôt bien choisies et augurent peut être d'une édition digne de ce nom de certaines séries trop longtemps attendues par chez nous!

Côté jeux vidéos, la convention n'était pas en reste avec la présence de Eiji Aonuma, Satoru Takizawa et Yusuke Nakano, connus pour leur travail sur quatre épisodes majeurs de la saga Zelda: Ocarina of Time, Wind Waker, Twilight Princess, et bien sûr l'épostouflant Breath of the Wild. La conférence de ces derniers, consacrée à l'art de la saga Zelda était certes très calibrée, mais a présenté de très intéressantes illustrations liées aux quatre épisodes cités de la saga, ainsi que plusieurs inspirations pour la direction artistiques de ces épisodes, avant de confirmer la sortie prochaine par chez nous des très attendus artbooks consacrés à la franchise, puis de nous laisser un peu sur notre faim avec quelques maigres images du second DLC de BOTW prévu pour la fin d'année.

Japan Expo c'est aussi du cosplay, avec non seulement les shows du jeudi et vendredi, mais aussi la finale de l'European Cosplay Gathering saison 7 (le samedi), ainsi que les sélections le dimanche pour la 8ème saison de ce même concours. N'ayant assisté qu'au premier au dernier (où l'on notera la participation de notre Vanta nationale, bravo à elle!), et ne pouvant me targuer d'être expert de la question, je dois dire que cela faisait longtemps que je n'avais pas été aussi satisfait par des show cosplay : ambiance sympathique et enthousiasme pour le concours JE, et réalisations à couper le souffle pour les sélections ECG (certains se réveillent un matin en se disant: "Bon, je vais faire Peau d'Ane cette année... mais les 3 robes en même temps, sinon c'est pas drôle O_O"). Nombre de conférences consacrées à l'art du cosplay avaient également été prévues dans une salle dédiée, et certains chanceux on pu voir notre Vanta leur expliquer comment rater (ou non) son cosplay!

Pour finir, un encart s'impose sur la projection évènement de cette Japan Expo, l'avant-première mondiale du 20ème film de la franchise Pokémon, en présence de Kunihiko Yuyama (réalisateur) mais aussi de Rika Matsumoto, la doubleuse en VO de Sacha! Sans surprise, il y avait foule le jeudi matin pour obtenir l'un des précieux et limités tickets donnant accès à la salle. Mais une fois le ticket obtenu, la journée passée, et les portes de la salle franchie, ce ne fut pas une sinécure. En effet l'écran de la salle Yuzu était trop bas, et le nombre de tickets... ne correspondait pas au nombre de siège dans la salle. Résultat, il suffisait d'arriver un peu tardivement pour non seulement se retrouver tout derrière, mais surtout... ne pas voir le bas de l'écran. Ce qui est quelque peu ennuyeux lorsqu'on regarde un film en VO sous-titrée! (on notera d'ailleurs que même à une place assise, il était difficile de voir les sous titres, comme j'ai pu le constater lors d'une projection le samedi). Bon j'ai eu la chance de trouver une place relativement confortable me permettant de profiter du film. Il m'a juste fallu toute l'intro.

Le film en lui même nous a été vendu comme une sorte d'hommage/reboot du début de la série TV, mettant davantage l'accent sur le pokémon légendaire Ho-oh, que Sacha apperçoit lors du premier épisode. En vérité, seule l'intro du film est réellement calquée sur le premier épisode de la série, l'histoire prend par la suite une direction assez différente: point de Pierre ou Ondine, Sacha a ici deux nouveaux compagnons: Justine et Honoré, personnages introduits par le film. Sans spoiler, le film dans sa première partie reprend des moments clés du voyage de Sacha et présente la rencontre de ce dernier avec ses nouveaux compagnons et Pokémon. Le rythme est alors très décousu, oscillant entre le contenu inédit supposé mettre en place les enjeux de la quête de Ho-oh, et les reprises de la série (scènes avec Salamèche et Papillusion notamment...) On a un peu l'impression d'une succession de scènes en accéléré, comme on peut en voir dans nombre de films récapitulatifs de séries animés. En revanche, le dernier tiers du film, centré sur la quête de Ho-oh, fait bien le taf, tant en matière de séquences émotion (nostalgiques ou inédites) que de combats. Et surtout, le film parvient à surprendre ! Notamment lors d'une certaine scène du climax qui fera certainement beaucoup parler sur la toile lorsque le film sera devenu plus accessible.

Un film qui rend donc hommage à 20 ans de Pokémon tout en prenant quelques risques (calculés), et que je recommande donc à tout fan de la première heure ! La soirée s'est conclue par une interprétation de Mezaze Pokemon Master par Rika Matsumoto en personne !

Voilà pour ce petit bilan personnel (et non exhaustif, une seule personne ne peut tout faire sur un évènement tel que celui-ci) de ce cru 2017 de Japan Expo que j'ai trouvé très satisfaisant : si je n'ai plus l'oeil brillant des premières fois, j'ai pu cette année à nouveau profiter des 4 jours de la convention, ce qui ne m'était pas arrivé depuis 2014 ! Et je pense avoir bien choisi mon année pour refaire le week-end complet, j'en suis sorti épuisé, mais rasasié (et avec un porte monnaie bien léger, aussi). Retrouvons-nous l'année prochaine pour Japan Expo 2018!

Découvrez en plus sur notre Galerie photo de Japan Expo 2017 !