8d0eff335fe142fe37da062616c7f184

Depuis l'annonce officielle d'un film consacré à Black Panther dans le MCU, j'étais impatiente. Impatiente parce qu'un film solo, pour le premier super-héros noir de l'histoire des comic-books, c'était capital. Impatiente parce que Black Panther, éternel personnage secondaire des comics Marvel, était un personnage formidable. Soutien inébranlable de dernière minute pour mes héros préférés, il avait quelque chose de l'oncle excentrique et richissime qui arrivait toujours en temps voulu pour faire preuve de courage, de sagesse et sortir tout le monde de la panade. Je pourrais en parler pendant des heures : combien il était l'opposé de Fatalis (souverain d'un petit royaume caché lui aussi), combien sa fierté était importante, à quel point son mariage avec Tornade a fait chavirer mon petit cœur de fangirl.

Bref, Black Panther a toujours été un héros de comics passionnant mais à mes yeux trop souvent relégué aux rôles secondaires (du moins, durant la première partie de sa carrière). On ne va pas se le cacher, c'est souvent là qu'on retrouve les personnes de couleur, et c'est injuste. Heureusement, en 2018, justice lui est enfin rendue. Le film Black Panther est sorti et il est formidable.

Casting 3 étoiles

Black Panther, c'est avant tout un casting : on avait vu le personnage de Black Panther naître sous les traits de Chadwick Boseman dans Civil War, et le choix de l'acteur semblait parfait. S'il est tout aussi bon dans le film éponyme, il n'est pas seul. C'est un bonheur sans nom de voir autant d'excellents acteurs noirs à l'affiche d'un même film hollywoodien. Qui plus est quand ce film ne les enferme pas dans des clichés... Ils ont tous la chance d'incarner des personnages super intéressants, et qui, malgré leur grand nombre, sont tous très bien gérés.
Et là, on retrouve Michael B. Jordan (Creed), Lupita Nyong'o (12 years a slave), Danai Gurira (The Walking Dead), Daniel Kaluuya (Get Out)... J'ai découvert à l'occasion la pétillante Letitia Wright et l'hilarant Winston Duke, et j'ai apprécié la présence des monuments du cinéma Angela Basset et Forest Whitaker, sans oublier les apparitions de Martin Freeman et Andy Serkis. Bref : le kiff.

La beauté brute

Black Panther ce n'est que de la beauté. Des costumes, des décors, des paysages à couper le souffle. L'histoire, les relations entre les personnages, la plupart des scènes d'action, la réalisation ne sont pas en reste. La qualité esthétique du film est à peine gâchée par quelques scènes de combat peu lisibles en début de film, quelques effets spéciaux un peu limites, mais franchement, on s'en fout. L'afro-futurisme du film est puissant, parce qu'il ne laissera personne indifférent. Il est unique et universel. Il puise dans toutes les cultures de l'Afrique sub-saharienne, et surtout, il offre une vision rafraîchissante d'un continent dont l'image est toujours sacrément malmenée par les occidentaux. Ce film est vraiment magnifique et dépaysant, et le voyage vaut carrément le détour.

Original mais pourtant 100% Marvel

A première vue, Black Panther sort du lot. Proposant les aventures d'un super héros africain, inventant une civilisation hyper évoluée, mettant à l'honneur une culture qui l'est rarement, il aurait pu ne pas s'intégrer dans l'univers Marvel. Et pourtant ! Le Wakanda, c'est l'Asgard africain. Avec son histoire que n'aurait pas reniée Shakespeare, il est dans la lignée direct des deux premiers Thor. L'affrontement entre les deux Black Panther reflète étrangement celui des deux Antman. Sa fibre "espionnage" est proche des Agents du Shield (qui tient sa filiation de James Bond, et elle est palpable). Son humour n'a rien à envier aux Gardiens de la galaxie et sa technologie à Iron Man. On voit se dessiner une sorte de recette du parfait film Marvel, avec sa dose de clichés et de déjà vu, mais l'emballage, tout comme le propos, fait beaucoup pour éviter les redites et permettre au film une certaine indépendance.

Un message fort

Après la déception de Civil War, qui jetait les problématiques sociales et politiques par la fenêtre, le Black Panther de Ryan Coogler m'a tellement fait plaisir ! Alors soyons clairs : les problématiques sociétales ne sont pas le point central de ce film. Ce n'est pas un film dont le but est de faire une critique sociale, il n'a pas vraiment d'agenda politique à défendre - du moins, ce n'est pas son propos. Il se compose d'une intrigue shakespearienne oui, il y a un peu de politique, mais c'est avant tout un film d'action. Pour autant, il n'occulte pas la réalité du monde. Le réalisateur/scénariste utilise ce film pour parler au nom des communautés noires, pour soulever des problématiques existantes, pour poser les bonnes questions. Et mieux que de poser les questions, il y répond ! Durant ce film, T'Challa prend parti, il s'impose comme le roi de son pays sur la scène internationale, et prends des décisions politiques fortes, qui résonnent dans l'actualité de ce début d'année. T'Challa, c'est un personnage anti-Trump comme l'Amérique et le monde en ont besoin en ce moment.

Bref

J'ai adoré ce Black Panther, du début à la fin, dans tous ses aspects. C'est un excellent film d'action, qui fait du bien aux yeux, au moral et à la morale. Il sort de la norme en s'imposant comme le film qui change la donne de la représentativité (aussi bien des personnes de couleur que des femmes, nombreuses) dans les films de superhéros. Je veux encore plus de Black Panther. Vivement la suite.

Wakanda forever.

Vous ne pouvez pas ne pas le voir !

Black Panther, Shakespeare in Africa

Partager cet article