2018 : mon petit bilan ciné de l'année
Je ne sais pas vous, mais pour moi, 2018 a été une formidable année cinématographique. Productive, déjà, parce que je n'ai jamais eu autant l'impression d'avoir vu autant de films et pourtant de ne pas avoir vu tout ce qui me tentait. Qualitative ensuite, parce que je peux difficilement classer mes films préférés parmi la quinzaine de coups de coeur que j'ai pu avoir. Je tenais quand même à faire un bilan de mon année dans les salles obscures, mais pas un top, pas non plus un palmarès (ça, je l'ai fait en 2017), plutôt un bilan thématique. Les thématiques étant, comme toujours, plutôt subjectives.
2018 : l'année des séjours à l'hôtel
Coincidence ? Je ne crois pas ! 2018 était l'année des hôtels chelous. Je suis donc allée voir Hôtel Transylvanie 3, Hôtel Artemis et Sale temps à l'hôtel El Royale, trois films bien différents qui se déroulent tous dans un hôtel rempli de gens un peu bizarres. Je ne vous cacherais pas que je suis allée voir le film d'animation Hotel Transylanie 3 (alors que je n'avais pas vu les deux premiers opus, seulement la série animée) justement dans le but de faire un article pour parler des trois films !
Chacun de ces hôtels était plutôt sympa. L'hôtel vu comme un point de rendez-vous de personnages variés, comme lieu où on cache des secrets dans la discrétion de sa chambre, avec le risque de voyeurisme du voisin car les cloisons sont fines... C'est un endroit parfait pour placer un thriller avec des rebondissements et une belle galerie de personnages.
Hotel Artemis est un de mes plus gros coups de coeur de l'année, avec ses protagonistes attachants, son univers de SF d'anticipation, son histoire fascinante de thriller en huis-clos, bref, je vous refais pas toute la critique. Sale temps à l'Hotel El Royale était un peu dans le même esprit et m'a également beaucoup séduite, avec pour point fort une très agréable réalisation et de beaux moments d'humour et de suspense. Dans un style complètement différent, Hotel Transylvanie 3 était un très bon film d'animation, visuellement impeccable, vraiment très drôle et bien écrit : je n'en demandais pas tant pour un troisième opus.
2018 : l'année des comédies musicales
avec plein de déjà-vu dedans
J'ai trouvé les comédies musicales de l'année vraiment chouettes, même si elles manquaient un peu d'originalité. Même si je ne suis pas allée voir l'énième réécriture du célèbre A star is Born, j'en ai vraiment adoré la BO, donc je me permets de lui mettre une petite mention ici. Pas de chef d'oeuvre musical à mes yeux en 2018, mais un Greatest Showman qui trotte gentiment dans la tête, un Retour de Mary Poppins frétillant et entêtant comme l'original, un Disney Channel Original Movie Z-O-M-B-I-E-S plein de folie et de petites mélodies à fredonner.
C'était que du déjà-vu, de la référence, de l'inspiration, mais franchement, ça faisait le job et ça se regardait bien. Mon gros coup de coeur dans la catégorie, c'est Le Retour de Mary Poppins, parce que j'ai vraiment craqué sur la prestation des acteurs et cette façon de faire du neuf avec du vieux.
2018 : l'année des biopics qui prennent des libertés avec la réalité
mais pour une fois ça ne me dérange pas
De manière générale, les biopics, c'est pas mon truc : ça prend des libertés et ça piétine allègrement la réalité, ça manque de respect à certains des protagonistes (cette volonté de toujours avoir des gentils et des méchants...) ça manque souvent de rythme et les acteurs principaux surjouent presque tout le temps. Je me suis quand même fait piéger cette année.
Dans le cas de BlacKkKlansman : J'ai infiltré le Ku Klux Klan, je suis bien contente d'être tombée dans le panneau. C'est un de mes films préférés de l'année, avec son rythme haletant, son humour fin, ses acteurs talentueux, sa réalisation efficace. Dans le processus de transformer l'histoire d'origine en film d'action militant, on a perdu un peu de réalisme, mais on a gagné du peps alors ça me convient.
Idem pour Bohemian Rhapsody, le biopic sur la vie de Freddy Mercury / sa carrière / la création de Queen (on ne sait pas trop trop quel est le but du film en vrai), qui s'émancipe de la réalité quasi-systématiquement, pour finalement livrer un brillant hommage au processus créatif du groupe. Le détournement de la vérité sert ici plutôt bien son propos et ne gâche pas trop le film.
Je sais que je ne devrais pas reparler de The Greatest Showman, mais je vais le faire quand même. Même si on peut le percevoir comme un film qui ment délibérément à son public (après tout, ce qu'a toujours fait Barnum), je reste très circonspecte devant le fait qu'il soit présenté comme "biographique", ce qu'il n'est pas du tout en fait. A part le nom du personnage principal, rien n'est vrai dans ce film : à sa manière, c'est un très bel hommage au farfelu directeur de cirque.
2018 : l'année des super héros
(pour changer)
Cette année, les fans de super héros dans mon genre ont été servis. On a commencé l'année en beauté avec Black Panther, probablement l'un des films les plus appréciés du MCU. Même s'il est loin d'être un chef d'œuvre, Infinity War est ensuite venu mettre le bazar dans le MCU et a fait pleurer nombre de fans. Pendant ce temps, dans la franchise X-men, on a découvert un très sympathique Deadpool 2, pas aussi drôle que le premier mais c'était quand même plaisant. On a même fini l'année sur Aquaman, un film qui prouve que chez DC comics, on arrête de se prendre au sérieux (et il était temps).
J'ai pas trop envie de parler de Ant-man et la Guêpe, parce que je l'ai bien aimé mais il est terriblement frustrant. Par contre, c'est niveau animation que le genre a tout donné.
Les Indestructibles 2 était à la hauteur des longues années d'attente des fans tandis que Spider-Man : New Generation était probablement la meilleure adaptation tirée des comics Spiderman, avec son style graphique inimitable et ses personnages attachants !
Bref, en 2018, on ne s'est pas encore lassés des super-héros, et j'ai presque envie de dire que c'est tant mieux.
2018 : l'année de la nostalgie
Le déjà-vu a battu son plein en 2018 ! On a surfé cette année encore sur les relents de passé, des franchises qui reviennent, des images inspirées, des multiples références. Pas que je me plaigne, hein, au contraire : j'ai plutôt aimé ce qu'on a fait avec la nostalgie cette année.
Le Shape of Water de Del Toro ne m'a pas estomaquée, mais c'était plutôt sympa de plonger dans ce film bourré d'inspirations diverses. Bien entendu, c'était un peu moins flagrant que dans le très fun Ready Player One, qui vaut le coup d'être re-visionné rien pour les trésors d'easter eggs qu'il cache dans ses arrières plans.
Côté repompage de franchise, j'ai eu deux très bonnes surprises cette année ! Solo, le film spin-off de la saga Star Wars, boudé par le public, a pour moi été un super voyage dans le temps, et j'ai beaucoup aimé. Mais mon meilleur souvenir revenu à la vie, ce fut sans conteste Halloween 2018, la suite directe du premier film Halloween et digne héritier de l'oeuvre de Carpenter.
2018 : l'année des nanars à gros budget
avec des bestioles géantes
Ah, les nanars. C'est sûr que j'aime ça, voir ce que le cinéma propose de plus fou, improbable et tout simplement mauvais. Mais ce qui me fait le plus plaisir ces dernières années, se sont les gros blockbusters américains qui se prennent au sérieux, mais s'avèrent totalement catastrophique. Et on a beau savoir que ça va être nul depuis le début, c'est aussi -et surtout- pour cela qu'on va les voir.
J'ai eu trois énormes coups de coeur cette année, trois films de monstres complètement débiles, avec des scénarios incroyablement mauvais, des effets spéciaux qui piquent les yeux, et des acteurs qui ne s'en sortent pas. C'était génial. C'était hilarant. Qu'il s'agisse de Rampage, l'adaptation improbable d'un jeu vidéo avec Dwayne Johnson / un gorille géant / un loup géant volant et sa ribambelle de scènes d'action toutes plus ridicules les unes que les autres, ou encore de The Meg, le film dans lequel Jason Statham combat un requin géant avec ses poings, c'était que du bonheur.
Mention spéciale à Jurassic World 2, réalisé par l'excellent Bayonna, qui en fait, s'est contenté d'essayer d'appliquer une esthétique gothique à une suite digne de l'original, rendant le tout encore plus absurde que ce à quoi on pouvait s'attendre. Du grand spectacle.
2018 : l'année des films qui étaient en fait
beaucoup plus drôles
qu'on ne pouvait le soupçonner
Il y a deux types de films drôles : celui que tu vas voir en sachant que c'est une comédie, pour lequel tu as des attentes et qui peut te décevoir, et le film que tu pensais plutôt sérieux mais que tu as trouvé hilarant. La majorité des films qui m'ont fait rire en 2018 étaient de la deuxième catégorie, étrangement.
J'ai commencé l'année en allant voir Three Billboards outside Ebbing, et ce film m'a fait autant rire que pleurer. Un chef d'oeuvre et alors que je m'attendais surtout à voir un drame, j'ai assisté à des performances d'acteurs sur le fil, des scènes à pleurer de rire, et entendu des répliques d'une drôlerie folle.
Quelle surprise également quand, en me rendant au cinéma pour voir le thriller L'Ombre d'Emily, j'ai découvert que Paul Feig n'avait décidément pas envie de faire un film sérieux. En plus d'être un thriller malin, le film était tellement drôle, Anna Kendrick et Blake Lively rivalisant d'humour noir. Un petit bijou.
Enfin, à ma grande surprise, Bumblebee n'était pas un film d'action sans intérêt. Cet adorable teen movie était surtout un film comique, avec des scènes de gags visuels à la fois simples et amusantes, et beaucoup de petites répliques hilarantes. Bref, 2018 était étonnamment drôle.
2018 : l'année de la peur
L'année a été riche en films d'horreur de qualité, et ça, c'est rare. On avait pris l'habitude des productions Blumhouse et de cette mouvance du film d'horreur tout pourri (nan je sais, j'ai cherché un adjectif un peu plus sérieux qui serait adapté, mais "tout pourri" c'est tout ce qui me vient à l'esprit). Pourtant cette année, l'univers du thriller, du film d'horreur, bref, du film qui fait peur a pris sa revanche.
Cette année, j'ai été terrorisée par Hérédité, un film qui, s'il m'a un peu déçue au premier visionnage, est objectivement un des meilleurs films d'horreur que j'ai pu voir ces dernières années. J'ai frissonné pour la vie de Laurie Strode devant Halloween 2018, j'ai été scotchée dans mon fauteuil devant Annihilation, j'ai été glacée par le méchant du génial film japonais Invasion... Et lors d'un passage au PIFFF, j'ai pu découvrir In Fabric, un film d'horreur anglais aussi drôle qu'inquiétant, à l'esthétique surprenante. J'ai aussi bien flippé devant le film argentin Aterrados (Terrified), diffusé à cette occasion en France pour mon plus grand bonheur.
Et encore, j'ai du faire des choix, et j'ai encore une longue liste de films d'horreur de 2018 à rattrapper. Un très bon cru, quoi.
2018 : l'année des films qui étaient meilleurs
que ce qu'on m'avait dit
Peut-être que je deviens moins critique. Peut-être que je deviens faible. Et souple. Et trop bon public. Mais il y a pas mal de films qui m'ont été présentés comme "pas terrible" et que j'ai beaucoup aimé. Ce fut le cas de Solo dont j'ai parlé plus haut, mais aussi de Les Animaux fantastiques : Les Crimes de Grindelwald qui était franchement sympathique pour un blockbuster dans l'univers d'Harry Potter.
Le film Disney Un raccourci dans le temps, malgré ses petits défauts, était très joli, avec un beau message, des acteurs parfaits, bref, j'ai passé un excellent moment devant ce film. Même chose pour Downsizing, le film d'anticipation du début d'année 2018 qui était beaucoup plus dramatique et poignant que ce à quoi je m'attendais. Sans oublier Les Veuves, un très chouette film de gangster adapté d'une vieille série anglaise, qui malgré un scénario pas toujours fin, faisait les choses bien.
Enfin, c'est aussi du côté des films familiaux que j'ai eu des surprises agréables : La Prophétie de l'horloge était parfait dans son style, et Astérix : Le Secret de la potion magique a rempli pour moi le contrat. N'en déplaise à cette vaste majorité de gens qui ne les ont pas aimés !
2018 : l'année des films dont j'attendais beaucoup
mais qui étaient un peu décevants
Tout n'est pas parfait. Il y a eu des films qui m'ont un peu moins séduite que je m'y attendais. Certains me vendaient du rêve, et ne m'ont offert qu'un moment détente sans prétention, bien loin de ce que j'espérais d'eux.
Côté animation c'est Mary et la fleur de la sorcière qui, bien que très mignon, m'a un peu déçue avec un scénario qui battait de l'aile. Je m'attendais aussi à ce que Darkest minds : Rebellion soit la nouvelle saga Young Adult dont j'allais tomber amoureuse et en fait, je suis un peu restée sur ma faim.
Grosse déception ce Noël avec Casse-noisette et les quatre royaumes, dont les teasers/trailers m'ont progressivement convaincue, pour me laisser face à un film qui, avouons-le, est un grand n'importe quoi.
Bref
Bien entendu, j'ai raté des tonnes de bons films (et de mauvais aussi, parce que je n'en ai pas vu tant que ça finalement). Mais ça m'amuse de constater qu'il y a eu une telle homogénéité dans la production cinématographique grand public de 2018. C'était une belle année pour la pop-culture, et j'espère que ces films que j'aime déjà beaucoup resteront cultes pour plein de gens. On se retrouve au cours de l'année 2019 pour de nouvelles critiques, parce que je pense que ma passion pour le cinéma ne va pas se calmer avec le planning formidablement chargé qui s'annonce !