Bienvenue à Zootopie

Zootopie étant un film Disney avec des animaux anthropomorphes, il fallait que j'aille le voir. Toutefois, je n'attendais pas grand chose du film avant de voir, en guise de bande-annonce, dans une salle de cinéma, un extrait complètement délirant (avec des paresseux, si vous voyez de quoi je parle). Après avoir pleuré de rire devant ce simple teaser, je partais assez consciente que le reste du film allait me plaire. Que ce serait gentil, mignon, tout ça. Bien, vous voulez que je vous dise ? Nous sommes début mars 2016, et pour l'instant, Zootopie est mon film préféré de l'année. Et il va falloir du très lourd pour le détrôner.

Donc, Zootopie est drôle. Mais pas drôle dans le sens "Ok, il fait rire les enfants ET Eith". Nan. Drôle comme l'étaient des films comme Shrek ou l'Âge de glace, qui ont marqué l'histoire de l'animation et gravé des tonnes de scènes dans nos esprits. Il est bourré de références au cinéma et à la pop-culture (Le Parrain, À armes égales, Training Day pour les plus évidentes) et d'énormément d'auto-références (je pense que je vais avoir besoin de le revoir rien que pour compter toutes les blagues sur La Reine des Neiges). En fait, Zootopie n'est pas uniquement marrant : il est hilarant. Avec un rythme parfaitement calibré pour un public adulte comme pour des enfants, les vannes et les situations grotesques s'enchainent gaiement. Ce film est maîtrisé, du début à la fin. Si vous ne finissez pas le visionnage du film avec la mega banane, c'est que (cochez la bonne réponse) :
1/ Vous êtes mort (de rire, probablement)
2/ Vous êtes un gros rabat-joie qui de toute façon n'aime pas les films d'animations / Disney
3/Vous avez dormi pendant tout le film parce que le fait d'être dans un fauteuil dans le noir vous suffit

Le petit dernier de Disney est un buddy-movie à l'ancienne, avec des gags, une enquête, un mystère... Tout ça bien emballé dans une belle histoire d'amitié, de tolérance, de respect des différences, de sensibilisation aux problèmes causés par le racisme et le sexisme, au fait que malgré nous, nous avons tous tendance à conserver ce genre de comportement. En fait, j'arrive toujours pas à croire qu'ils soient parvenus à mettre tout ça dans leur film sans que celui-ci n'ait l'air obèse. C'est ça, le talent. Bref, ce qui est amusant, c'est que Zootopie s'affirme comme un film d'animation pour tous les publics, sauf les plus jeunes : si les plus petits risquent de ne pas tout comprendre, les différents niveaux de lecture et la complexité du scénario sont adaptés à tous, du cinéphile en herbe au vieux briscard. On se croirait devant un Pixar. Ou devant Qui veut la peau de Roger Rabbit ?, à cause de ce côté polar noir qui le rend si agréable.

L'histoire est celle d'un monde dans lequel, en l'absence de l'homme, les mammifères ont évolué au point qu'ils ont créé une société au sein de laquelle cohabitent les prédacteurs et leurs proies en parfaite harmonie. A Zootopie, la grande ville du coin, tout le monde peut devenir ce qu'il veut. Enfin bon, les lapins sont quand même plutôt du genre à cultiver des carottes et les ours à être gardes du corps, parce que faut pas pousser mémé dans les orties non plus. Judy Hopps, notre héroïne, a pour ambition de devenir la première lapine à entrer dans la police. Confrontée à la dure réalité du monde, elle devra faire ses preuves grâce à l'aide incongrue d'un renard arnaqueur, le sexy Nick Wilde. Oui, j'ai dit sexy, faites avec.

Bien entendu, lapine et renard vont devoir traverser les péripéties les plus folles pour prouver qu'il ne faut pas les juger sur leur apparence. Passée une introduction savoureuse, comme dans un manège à sensation, on se retrouve entraîné d'une aventure à l'autre, d'un décor à l'autre. Quand ça s'arrête, c'est pour un gag à mourir de rire ou pour nous montrer à quel point les studios Disney savent rendre les animaux ultra-mignons. Les "ooooooooh" et les "hiiiiii" que vous risquez de pousser devant tant de mignonitude sont un risque à prendre (de toute façon, vos voisins n'entendront rien, ils seront trop occupés à s'extasier eux aussi).

Visuellement superbe, il fourmille de détails, de décors magnifiques et de personnages au design très réussi. On a envie d'aller mettre son nez dans la fourrure des personnages (surtout celle du renard), ce qui m'a beaucoup rappelé l'injustement boudé Volt (qui lui aussi était plein de mignonitude). Les plans sont la plupart du temps magnifiques (l'arrivée de Judy dans la grande ville est tout simplement à couper le souffle). Jamais les créateurs ne semblent se reposer sur leurs acquis : plan après plan, scène après scène, ils arrivent à nous émerveiller un peu plus. Si vous en avez la possibilité, ne le ratez pas sur grand écran, il en vaut la peine.

Bon sang, j'ai envie de trouver des défauts à ce film, parce que mon sens critique se sent complètement inutile, là. Mais je n'y arrive pas. Oh, allez, si : tant qu'à se payer Shakira, je trouve ça bien dommage qu'elle chante la même chanson durant ses diverses apparitions dans le film, parce que certes, elle est fun et elle donne la pêche, mais ça devient un poil répétitif. Oh, et je pourrais aussi dire que la morale féministe et antiraciste n'est pas très subtile, mais après tout, le message est moins lourd que dans d'autres films destinés à un public jeune. Ouais, ce sont mes seules critiques, désolée. Et je me suis creusée la tête pour les trouver.

Je veux voir ce film se multiplier comme une portée de petits lapins. Des suites, des séries, tout ce que vous voulez, mais je veux que Nick et Judy continuent de rendre la justice comme Starsky et Hutch. Je veux un Zootopie 2. En attendant, je vais retourner voir celui-là. Vous venez ?

Vous ne pouvez pas ne pas le voir !

PS : nan parce que quand même, ça m'a beaucoup fait rire : la doubleuse française de Judy, le lapin, est la voix de Tails dans Sonic. Tails, le renard.

Comments

[Eith]

Merci beaucoup pour ton commentaire :)

Je ne regarde pas Breaking Bad donc je n'ai compris la référence qu'en cherchant les "easter egg" sur le Net, mais comme toutes les références, c'était très malin !

[superbus91]

Bonjour, et merci de partager cette "critique" si c'en est une, car oui il est vrai qu'il faut vraiment creuser pour trouver un défaut à ce film.

J'étais dans le même esprit que vous au début et je dois dire que j'ai été bluffer par la tournure de la chose.

Jamais je n'aurait pensé autant rire devant un "Disney" oui "Disney" parce que j'ai vraiment pas eu l'impression d'en regarder un (en référence à ce que vous avez dit en citant Shrek et l'Age de glace...).

Et entre parenthèses j'adore les Disney et je rigole souvent devant.



Bref j'ai pas le sens de la critique, par écrit en tout cas, oui parce que parler du film en sortant du ciné avec les potes c'est pas vraiment une critique, enfin... si mais ... ouais nan, mais j'ai eu plaisir à lire la vôtre et je suis d'accord en tout point.

J'étais assit à côté d'un marmot et c'est vrai que des fois il avait pas trop l'air de piger, même les vannes les plus simple, alors oui pour tout publique mai pas trop quand même.



Et toutes ces références à des films connus ou moins connus, mon dieu c'est un bonheur, ça me rappel un peu Asterix mission Cléopatre ou il faut fouiner un peu pour trouver les petits détails ^^



Je l'ai vu qu'une seule fois pour le moment (hier soir en l'occurence), et j'ai hâte de le revoir pour fouiller les scènes qui cachent des trucs.



Avez vous remarquer la référence à Breaking Bad quand Judith et Nick trouvent la plantation de fleurs bleues(me rappel plus du nom) dans le wagon?

On a tellement rit avec mon amie quand on à pensé qu'ils avaient osés^^



Sur ce merci pour votre article et bonne continuation :)