Samedi 3 octobre, c'était le Jour de l'Immortelle selon ce bon vieux calendrier républicain. Coïncidence, c'était également la Zombie Walk dans les rues de Paris. Depuis 5 ans, nous nous faisons un plaisir de suivre la parade qui va de la place de la République jusqu'à la place des Vosges, vous rapportant au passage nos impressions sur le déroulement de l'événement et un bon paquet de photos.
Pour ceux qui préfèrent commencer par là, les photos, c'est sur notre galerie spéciale Zombie Walk !
Cette année, l'organisation était un peu différente des années précédentes. Quand nous sommes arrivés vers 14h Place de la République, il n'y avait pas de musique, très peu d'animation, aucun stand de maquillage et surtout, les zombies étaient difficiles à voir tellement la foule de badaud était immense. Sachons apprécier le fait que désormais, la Zombie Walk, ce n'est plus qu'un rassemblement obscur de fanas de cinéma de genre et des photographes un peu déjantés. Désormais, une troisième catégorie, bien présente, s'est ajoutée : un public. Nous sommes désormais un spectacle, et présenté par certains journaux comme un "prélude" à la Nuit Blanche qui se déroulait le soir-même. La culture geek est à nouveau sous le feu des projecteurs, et tant mieux, puisqu'une meilleure visibilité est toujours une bonne nouvelle !
Côté organisation, donc, c'était un peu moins la kermesse des zombies -contrairement à l'année dernière, où l'ambiance sur la Place était incroyable. Un peu décevant, mais après tout, il faut financer ça, et si j'ai bien compris, les dons n'ont pas été très nombreux. Il y avait quand même un photographe (un peu perdu dans un coin quand même) et des spectacles "classiques" de cracheurs de feu et jongleurs, danse tribale et bien entendu, de la musique. Tout plein de musique énergique, des bon riffs de basse qui rythmaient la marche, un vrai bonheur.
Avant le départ, on commence à se balader à la rencontre des "stars" de l'événement. Le soldat de la première guerre mondiale -son drapeau à la main, le Slenderman, le Joker monté sur ses échasses, Princesse Mononoké, les fermiers de "les zombies sont dans le pré"... Il y avait de tout, durant cette Zombie Walk qui, pour une fois, n'était pas thématique. Prenant au pied de la lettre le "Venez comme vous êtes" des organisateurs, une participante avait même imaginé un Ronald McDonald zombie du plus bon goût.
J'ai constaté pas mal de changement, au fil des années, mais cette édition m'a surprise car si un grand nombre de nouveaux venus ne faisaient pas beaucoup d'effort niveau maquillage, comme toujours, nous avons tout de même croisé un nombre incroyable de magnifiques maquillages et de personnages hauts en couleur. Quelques modes semblent passer (les zombies chimistes, par exemple) et d'autres se portent toujours aussi bien (les mariés, les princesses Disney), mais reste cet impressionnant soucis du détail et ces usages surprenants du latex.
Minute ronchon : alors, oui, comme l'année dernière, je vais encore râler à propos de ces incultes qui prennent ça pour un bête carnaval, ne jouent pas le jeu et font n'importe quoi. Sérieusement, les gars, si c'est pour vous raconter votre vie, téléphoner, crader les vitrines des boutiques ou vous moquer des autres, vous pouvez faire ça ailleurs. Ne gâchez pas la dynamique de l'événement qui consiste justement à donner l'impression que des zombies sont dans les rues. Pas juste des ados déguisés qui font les cons.
Nous avons aussi marché plus vite - ce qui est un comble, pour des zombies ! puisqu'à 17h30, nous étions déjà assis dans le parc... Du coup, la foule était beaucoup plus dense (dommage pour les photographes qui tentaient de faire du portrait) et on se faisait carrément pousser par moments. Mais comme le nouveau trajet passait par des routes plus larges (CE MOMENT où les zombies passent derrière Beaubourg), il n'y a que les zombies en tête de cortège qui ont vraiment été dérangés par ces vagues de zombies un peu trop pressés.
Ceci dit, l'ambiance était clairement meilleure que l'année dernière, avec des survivants qui jouaient le jeu, un public qui s'effrayait volontairement avec plaisir (sauf les coincés des quartiers riches qui nous prennent de haut tous les ans, mais bon, que voulez-vous, l'humour n'est pas fourni d'office avec la carte Gold). Suivant l'exemple des vieux briscards, beaucoup de nouveaux participants se sont vraiment pris au jeu d'aller faire -gentiment- peur au public et aux photographes, avec pour conséquence beaucoup de fou-rires. Mention spéciale à la boutique Make Up Forever, qui maquillait des zombies et nous a accueilli avec des modèles aux maquillages époustouflants. C'est tous les ans un plaisir de passer devant leur boutique !
Et puis, il ne faut surtout pas oublier un détail : le soleil. Il a fait un temps superbe, idéal, même, et nous avons pu enfin profiter d'une édition sans pluie, sans froid, sans vent. Quand tout se passe bien et qu'en plus, on a la météo de notre côté, ça fait de très bons souvenirs d'une après-midi passée en excellente compagnie.
Merci aux organisateurs pour leur travail de titan, aux participants pour leur créativité et leur bon esprit, aux photographes pour leur talent (et pour avoir été bien moins agressifs cette année), au public pour les encouragements et les compliments qui font très plaisir. On se retrouve l'année prochaine !
Et personnellement, j'aimerais remercier tous les gens de bon goût qui ont reconnu mon hommage au premier film de zombie de Roméro, Night of the Living Dead, avec un zombie en noir et blanc tout droit sorti de l'écran ! C'était très, très agréable d'entendre vos remarques et vos compliments, et ça changeait du "mais pourquoi vous êtes toute grise ?" entendu un peu trop fréquemment. Merci du fond du coeur.