Tomorrowland, un Disney ancré dans son époque

Pourquoi les critiques se sont-ils acharnés sur Tomorrowland, le dernier film Disney mettant en scène un univers tiré de ses parcs d'attractions ? Certes, il y avait eu des précédents plus ou moins heureux (plus pour Pirates des Caraïbes et moins pour l'horripilant Manoir aux 999 fantômes), mais le casting et l'ambiance du trailer annonçait pourtant un film joyeusement au niveau des meilleurs Disney Channel Movies. Ceci n'est pas une vanne, Teen Beach Movie était excellent. Seulement voilà, presse et spectateurs sont sortis des premières séances avec un "bof" aux lèvres, et le film, attendu par les fans de Disney depuis plus d'un an, n'a finalement pas suscité l'engouement des masses. Je n'ose croire que Mad Max ait été considéré comme une véritable concurrence, alors je dois me contenter de croire que ce film a été ignoré à cause de mauvais retours.

Je ne suis pas d'accord, je proteste, Tomorrowland est un bon film et surtout, un bon Disney ! Ce petit film de SF sans grande prétention a été pour moi une véritable bouffée d'air frais dans un cinéma qui nous a habitués à des poncifs éculés. Ce qui aurait pu n'être qu'un simple coup de marketing pour "Tomorrowland", cette partie des parcs Disney dédiée à la science et au futur (pour les habitués de Disneyland Paris, cet espace a été renommé Discoveryland chez nous), est en fait une jolie fable écologiste, pleine d'optimisme et de bons sentiments. Bref, c'est exactement ce que j'attendais d'un film apocalyptique créé par les gens de chez Disney.

Alors oui, le scénario est bourré d'incohérences et de Deus Ex Machina, mais pas plus que la plupart des films pour enfants ou qu'un blockbuster. Peut-être bien également que le film se montre un peu trop insistant sur les messages qu'il tente de faire passer. Mais l'ensemble est dynamique, plein de trouvailles amusantes, avec un rythme toujours soutenu et un humour qui fait mouche. C'est mignon, c'est drôle, ça fait rêver, c'est plein d'espoir et de messages positifs. Et surtout, sa conclusion c'est que ce serait cool que tout le monde bouge un peu ses fesses plutôt que de rester vissé au fond de son siège à ne rien faire. Vous me connaissez, c'est un peu ma devise, alors la fin du film m'a complètement galvanisée !

L'histoire est celle d'une "jeune fille pas comme les autres". La fameuse, celle qui a sa place dans tellement d'oeuvres modernes. Sauf que les deux particularités du personnage incarné par la talentueuse Britt Robertson, ce sont sa grande intelligence -OK, classique- et son indéfectible optimisme. Mais du genre, la nana est tellement optimiste que c'est presque insupportable. C'est moins courant, d'autant plus que son optimisme légendaire -très contagieux- est un ressort comique efficace, surtout quand elle se trouve face à ce vieux ronchon de George Clooney. Notre héroïne, donc, Casey de son petit nom, se retrouve en possession d'un pin's bizarre qui la transporte (plus ou moins) dans un monde futuriste. Comme elle est bien décidée à savoir où ça se trouve, la voilà partie, sur un coup de tête, à travers les Etats-Unis. C'est là qu'interviennent des scientifiques fous, des robots tueurs, et un projet complètement taré pour sauver le monde. Je vous épargne volontairement tous les détails croustillants du film, parce que les spoilers vous en gâcheraient une bonne partie. Je peux juste vous dire, pour vous allécher, que parmi les moyens de transports utilisés se trouvent une baignoire et un bout de la Tour Eiffel.

Pour sauver le monde, la demoiselle pas du tout en détresse va pouvoir compter sur sa ténacité à toute épreuve, sur un George Clooney insupportable et grognon (excellent dans ce rôle), sur une petite fille pleine de ressources (l'époustouflante Raffey Cassidy) et dans une certaine mesure, sur un Hugh Laurie cynique (pour changer) et l'adorable jeune Pierce Gagnon. Un casting de qualité qui sert un film dont la réalisation, assurée par Brad Bird (oui, encore un nom connu, c'est le papa du Géant de Fer, de Ratatouille et des Indestructibles) est largement au-dessus du lot. En fait, tout en restant très lisible et la plupart du temps conventionnelle, elle se permet de petits moments de génie qui font plaisir. Visuellement, c'est vraiment très beau et les amoureux de costumes et d'architecture pseudo-futuristes vont aimer.

En plaçant les personnages dans une histoire retro-futuriste dont le thème central est la fin du monde, Brad Bird nous offre un film complètement ancré dans notre époque. La place du personnage féminin (considérée exactement comme le serait un personnage masculin) et la question écologique abordée de nombreuses fois s'ajoutent à ces éléments du film qui sont des thématiques majeures ces dernières années au cinéma. Pourtant, il diffère de ses collègues dans le traitement de ces sujets. Léger, Tomorrowland se veut un film d'apocalypse positif, qui fait la part belle aux espoirs du passé.

Le reflet de ce passé suranné, durant lequel le futur nous faisait tellement rêver et imaginer les choses les plus folles, a un drôle d'écho dans l'esprit d'un adulte du XXIème siècle. Mais s'il pouvait planter dans nos têtes déprimées cette petite graine qui nous ferait croire en nos capacités à forger le futur, peut-être bien qu'en plus de s'avérer un excellent divertissement, le conte de Brad Bird pourrait, comme le personnage principal du film, guérir le monde de son apathie. Gageons que c'était là le but fort louable du réalisateur-scénariste... Et si un film pouvait changer le monde, ce serait peut-être bien Tomorrowland.

 
On vous le conseille fortement !

Comments

[Eith]

Oui, bon, c'est Disney, ils sont pas forcément super subtils ;)

[Otakman]

Pour l'avoir vu hier entre amis, j'approuve tes dires: ce film est génial. Une véritable hymne à l'optimisme et au rêves, j'ai adoré même s'il est vrai que Disney si reprend à plusieurs fois dans la film pour être bien sûr que tu as capter sa magnifique morale ^^