À l'origine, les vilains des films, livres, contes de fées et séries n'ont été créés que pour une seule raison : qu'on les déteste. Seulement voilà, avec le temps, nous avons appris à les aimer. Parce que, contrairement aux héros, ils sont anti-conventionnels, on se retrouve forcément un peu en eux. Mais aussi parce que nous savons tous qu'on ne naît pas méchant...
On s'interroge alors : mais pourquoi sont-ils si méchants ?
(PAAAARRRCCCEEEE QQQUUUEEEEEEEE)
D'ailleurs, le sont-ils vraiment ?
Qu'il s'agisse de Maléfique, de la Méchante Sorcière de l'Ouest, de Lex Luthor ou encore de Magnéto, au fil des années, les bons gros vilains ont appris à se nuancer. On en a tiré des portraits raffinés qui, faute d'en sonner le glas, érodent le machiavélisme bon marché des productions de ce début de siècle et du précédent. Petit tour d'horizon de ces méchants sur la voie de la rédemption !
Maléfique
C'est elle qui m'a inspiré ce sujet, c'est donc bien normal qu'elle passe à la casserole avant les autres. La première apparition de Maléfique dans la pop-culture se fait dans la Belle au Bois Dormant en 1959. Elle est l'unique antagoniste du film qui adapte le conte rapporté par Charles Perrault et les Frères Grimm. Visuellement, elle est admirable, avec son apparence inquiétante, sa grâce et ta tenue emblématique. Durant longtemps, elle restera un personnage fondamentalement mauvais, dont on ne sait rien ou pas grand chose. C'est juste "une méchante". Et puis, Disney est arrivé, Angelina Jolie sous le bras, et a réinventé l'histoire de la fée Maléfique. En réécrivant le plus célèbre des contes de fée, les magiciens de chez Disney n'ont pas fait que restaurer la réputation d'une vilaine emblématique, ils en ont fait un personnage féminin fort. Rien que pour ça, j'ai envie de leur lancer plein de coeurs.
Magnéto
Ce fou mégalomane aux pouvoirs incommensurables n'était pas pensé dans la finesse lors de sa création, en 1963. Premier antagoniste des X-Men, il dirige la bien nommée Confrérie des Mauvais Mutants. "Méchant" était écrit en toutes lettres sur son front jusqu'à ce que des scénaristes se mettent en tête de creuser un peu le personnage... Ce sont ces années d'effort pour détailler la psyché et l'histoire de Magnéto qui ont donné toute sa force au personnage dans les films X-Men, qui s'en inspire. Ni parfaitement gentil, ni parfaitement méchant, se battant pour un idéal qu'il croit juste et par peur de la bêtise humaine, il passe parfois du côté des héros, mais sans jamais y rester longtemps. Magnéto est aujourd'hui l'un des mutants les plus charismatiques et les plus développés de toute la franchise.
La Méchante Sorcière de l'Ouest
Bon, là, on ne peut pas faire plus clair : elle est méchante, c'est dans son nom. Elle fait peur, elle est moche et à la fin du film, nous sommes tous bien contents qu'elle fonde en poussant des hurlements. Elle est passé de méchante insignifiante dans le bouquin à méchante emblématique dans le film de 1939. Sauf que voilà, le vert est une couleur qui a la cote, il y a donc eu plusieurs tentatives de réhabilitation de ce personnage. Tout d'abord, on citera le roman -adapté en comédie musicale- Wicked, qui, dans les années 1995, réécrit l'histoire de la sorcière. Nommée Elphaba, cette dernière n'est finalement pas si méchante qu'on pourrait le laisser croire, car à l'image des vilains cités ci-dessus, elle a de bonnes excuses... Et son histoire a été énormément déformée dans les autres histoires, parce qu'en vrai, c'était elle la gentille. Du côté de chez Disney, on tente également un prequel pour expliquer que Théodora -son petit nom dans Le Monde fantastique d'Oz- s'est en réalité fait piéger par sa soeur, donc ce n'est pas de sa faute, mais elle reste une vilaine tout de même.
Lex Luthor
Le grand savant fou, ennemi juré de Superman, a aussi eu le droit à quelques revirements... D'abord dépeint comme un méchant savant fou européen dans sa première version, il passe ensuite par la case "meilleur-ami-de-Superman" et devient à nouveau fou à cause de la perte de ses cheveux (il ne lui en faut pas beaucoup, hein). On a le droit à une version alternative gentille, avant la classique mais inévitable enfance difficile qui excuse visiblement tous les comportements inhumains. Bref, on a tenté un nombre incalculable de fois de rendre Luthor sympa, mais globalement, il finit toujours par redevenir un gros vilain pété du casque.
Terminator
On ne fait pas meilleur exemple : dans le premier film, le T-800 est tellement flippant que tu te caches derrière ton canapé dès qu'il arrive. Il est sans coeur, terrible et on dirait qu'il ne veut pas mourir ! C'est le méchant robot bien méchant comme on n'en fait plus. Et puis voilà, dans Terminator 2, il devient le grand pote du héros. Va comprendre. En tout cas, c'est une rédemption réussie puisque depuis, on a tous voulu avoir un robot aussi cool que le T-800. Et hop, je t'ai spoilé Terminator 2, tu avais qu'à le voir avant.
Dark Vador
"Bonjour, je m'appelle Darkie et ça fait 2 heures que je n'ai pas tué quelqu'un par étranglement." => ça, c'est la situation de départ du tout premier Star Wars. Dark Vador y incarne le mal absolu, le boss que personne n'a envie de contrarier. Dès le début, on perçoit quand même qu'il est obligé de tuer pour se faire respecter (en même temps, paie ton casque-inhalateur qui aide personne à te prendre au sérieux) et qu'il agit dans l'ombre d'un type à capuche un peu louche. À la fin de la première trilogie, on découvre qu'il s'agit en fait d'un simple side-kick, que le vrai méchant c'est l'Empereur et il retourne sa veste au dernier moment en mode "merde, j'vais crever, faut que je devienne gentil, sinon quel modèle de père je vais être ?". Ouais, t'as vu, j'ai peur de rien, je spoile Star wars, moi. Tout ça pour dire, finalement, dans la prélogie, qu'en fait Anakin (la version sympa de Darkie), bah il est cool, mais impétueux. Et puis zut, lui aussi il a souffert dans sa jeunesse, alors prout, il a le droit d'être méchant.
Tahiti Bob
Parler de Tahiti Bob juste après un paragraphe sur Dark Vador, c'est plutôt rigolo. Mais ils ont tout de même ce point commun d'être des méchants plus ou moins repentis. Ennemi juré de Bart Simpson, Tahiti Bob est toujours quelque part entre le chemin de la rédemption et la folie meutrière. Du coup, son apparition dans les épisodes est toujours savoureuse car on ne sait jamais si les héros vont pouvoir lui faire confiance.
Vegeta
Tête à claque, terriblement prétentieux et insupportable, Vegeta est l'un des principaux vilains de la saga Dragon Ball. S'il s'associe aux héros, c'est au départ uniquement pour assouvir sa soif de vengeance... Et puis, de fil en aiguille, il tisse des liens avec Bulma et devient -un peu malgré lui- un membre respectable de l'équipe de Son Goku. Il est toujours aussi désagréable et passe sa vie à bougonner, mais au fond, on le sait bien, c'est un chic type. Ouais, je sais, il y a un tas d'autres méchants repentis dans DB dont j'aurais pu vour parler, mais j'ai la flemme, alors j'ai choisi mon préféré.
Gru
J'aurais eu l'air malin si je l'avais oublié, celui-là. Certes, contrairement à tous ses petits copains, il n'a pas été pensé pour rester un méchant. Il n'est même pas l'antagoniste d'un film mais son héros. Tout de même, on notera l'incroyable capacité de résilience de ce génie du mal, reconverti en gentil papounet plein d'amour. Tiens, ça me rappelle notre première invitée de cette liste.
Et vous, quels sont les vilains de fiction dont la rédemption vous a le plus déçu, surpris ou touché ?