La série pourrie du mercredi (E1 S1) - Le Retour de K2000

La série pourrie du samedi méritait un spin-off du mercredi rien que pour parler de la "nouvelle" série diffusée par NRJ12 : le Retour de K2000.
Oui, vous avez bien lu, la sympathique série des années 1980 est de retour. Enfin, plutôt, je devrais dire était de retour, car nos amis de NRJ12 ont décidé de diffuser en 2014 une antiquité datant de 2008, dont la première et unique saison a été raccourcie faute d'audience. Bref, un candidat parfait pour cette rubrique.

Hormis le titre qui annonce son quota de bouse, nous allons voir qu'il y a tout un tas de raisons de ne pas regarder cette jolie daube télévisuelle.

Le retour de K2000 était  une série prometteuse. L'originale était chouette, le concept était vachement sympa et j'ai toujours bien aimé l'idée que pour une fois, une voiture soit personnalisée comme un homme - ça colle plutôt bien avec son physique de voiture américaine bodybuildée ET ça évite les rapports de domination malsains. Bref, KITT m'a toujours fait délirer, avec son oeil unique de Cylon et son caractère de chien, son petit côté prétentieux et sympa en même temps. J'ai toujours rêvé de l'avoir comme chauffeur !

Il faut bien avouer un truc, c'est que ce sequel de K2000 nous présente un KITT aux répliques aussi tordantes et aux réactions aussi WTF que son grand-père. En plus, c'est Val Kilmer qui le double dans la VO, donc c'est forcément classe. Visuellement, c'est bien foutu, et même si on ne comprend pas cette déification du véhicule, on ne peut pas s'empêcher de trouver ça rigolo.

Ça se corse quand on s'attaque au reste de la série. Déjà, pour vous donner l'ambiance, le pilote démarre presque sur un plan boobs (10 secondes après le générique, et hop ! un plan boobs totalement dispensable). On vous présente bien évidemment la nana badass de service à qui ils appartiennent, mais ça peut se résumer à : "flic / lesbienne". Et lesbienne avec un gros flingue, siouplé. Bref, un mec mais en plus agréable à regarder => un mec avec des boobs. L'autre personnage féminin "principal" est une scientifique / princesse en détresse / fille d'un génie / ex-copine du héros. Pour l'originalité, on repassera. Pour l'image de la femme aussi.

Quoi que, on pourrait être aussi critique vis-à-vis de l'image des héros masculins. Le beau gosse qui ne sait rien faire d'autre que taper / draguouiller des filles / conduire des voitures. Les autres personnages sont soit vieux, soit bêtes, soit des traîtres et des méchants. Comme ça, on limite bien tout potentiel de romance et on vous montre bien avec des flèches jaunes fluo comment qu'on a trouvé un héros et une héroïne et qu'avec leur beau cheval blanc (pardon, leur voiture super-équipée) ils vont s'en aller vivre heureux avec beaucoup d 'enfants une fois qu'ils auront pété la gueule aux méchants.

L'autre point qui m'a bien fait rire, c'est cette capacité de résilience que les personnages ont. La voiture parle et se conduit toute seule ? Une demi-seconde de panique, et tout va bien, c'est normal. Un type est mort pour sauver la vie du père de l'héroïne ? Une demi-seconde de tristesse et on passe à la suite. Le héros voit son père pour la première fois de sa vie ? Il tape la discut', pépère, pas une crise de larme, pas une réaction, genre "et toi, tu as mangé quoi ce midi ?". Je ne suis pas exhaustive, parce qu'il y a tellement d'exemples que ça pourrait faire un jeu à boire.

Je ne vous ai pas encore parlé de la réalisation, déjà parce qu'après le visionnage du pilote, j'étais déjà moins concentrée dessus, ensuite parce que hormis deux ou trois plans complètement cadrés de travers (caméraman bourré ou effet de style, le mystère reste entier), il n'y a rien de folichon. Les courses-poursuites sont encore plus difficiles à suivre que celles de Casino Royale (bon sauf que là, on peut supposer que c'est la grosse bagnole avec la lumière rouge qui est devant, ça facilite la lecture). Bon, après, j'ai vu plus dégueu visuellement parlant, mais ça reste très "années 2000" -ce qui est logique, vu que ça a 6 ans.

Mais comment Bruce Davison s'est-il retrouvé là-dedans ?

Sinon, pour ce qui est de l'histoire, bah... c'est des gros méchants qui veulent détruire le monde, des espions qui veulent récupérer un truc pour détruire le monde, des gens qui font des manipulations secrètes génétiques bouh pas bien, des gens qui veulent voler des trucs, des gens qui en veulent au héros et en face, il y a Bogoss et Greluche, qui se contentent d'obéir aux ordres du seul être pensant de la série, à savoir la bagnole. Je ne suis pas sûre qu'il y a une véritable cohérence quelque part dans le scénar.

Merci NRJ12 !