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Les j3ux sont faits
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LJSF est un blogzine communautaire et une association sur le thème des cultures ludiques et de l'imaginaire.
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26 mars 2014

42 nuances de rouge, le nouveau délire du GOS

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Nous, à LJSF, on aime beaucoup les gens du Grand Ordre de la Serviette (GOS). Déjà parce qu'ils sont sympa, ensuite parce que tous les ans, ils organisent les olympiades de la serviette et que c'est quasiment le seul sport qu'on pratique de l'année. Enfin, parce qu'ils sont marrants et qu'ils ont des idées un peu folles.

La dernière en date ? Sortir une série de romans parodiques se moquant de la terriblement mauvaise série de bouquin 50 nuances de je-ne-sais-pas-écrire, à coup de références geeks.

Le projet vient d'être lancé sous la forme d'un financement participatif sur My Major Company afin de réunir les fonds pour une sortie du premier tome, Du sang dans les pétunias, en version papier... Mais comme j'ai des amis très haut placés dans la hiérarchie du GOS, j'ai eu la chance de poser les yeux en avant-première sur l'objet du délit. Vu à quel point les gens semblent dubitatifs sur ce projet, je me suis dit que vous en faire une petite critique vous aiderait peut-être à vous décider à participer au financement !

Avant d'aller plus loin

Commençons par le point capital de cette critique : cette série de romans ne plaira pas à tout le monde. Si l'humour graveleux ne fait pas mouche chez vous et que vous êtes mal à l'aise dès qu'il y a une scène un peu chaude dans un bouquin, passez votre chemin. Si le second voire le troisième degré ne vous touchent pas, vous pouvez également vous épargner le reste de cette critique. Voilà. Maintenant que nous sommes entre gens de bon goût, continuons.

N'oubliez pas d'arroser les plantes

Du sang dans les pétunias est écrit par l'anglaise Tricia Peele (là, si vous comprenez les deux références de ce nom, c'est clair, vous êtes le public ciblé) et traduit par Nicolas Botti, le Grand maître du GOS. Raconté à la première personne par la protagoniste, bien écrit, dans un registre plutôt familier , ce court roman se lit d'une traite et vous fera, sinon rire, du moins sourire des mésaventures érotico-végétales de la jeune femme.

Le premier tome m'a immédiatement évoqué les romans de science-fiction et d'espionnage des années 1970-1980, avec leurs histoires abracadabrantesques, leurs personnages sexy en toutes circonstances et leurs scènes érotiques parfois surréalistes. Durant ma lecture, j'ai cru replonger dans les romans Largo Winch de Jean Van Hamme, ou bien dans les Fleuve Noir que j'aimais tant étant ado. Si c'est un hommage, il est réussi ! J'ai pris un plaisir fou à retrouver ces successions de péripéties et de combats, les réflexions personnelles hilarantes du personnage principal ponctuant les rares moments de répit. Si je m'attendais, de la part du GOS, à des références typiquement anglaises, j'ai beaucoup aimé le fait qu'on y retrouve également un esprit que je trouve très franchouillard.

42 nuances de gros n'importe quoi

Pas question de vous dévoiler l'histoire, très surprenante, de ce premier tome. Toutefois, voilà ce que je peux vous en dire : c'est vraiment n'importe quoi. On dirait une version complètement pétée de La Petite Boutique des Horreurs. En imaginant, en plus, que John Landis, Mel Brooks, Douglas Adams, tous les mecs de la Hammer et je ne sais qui encore se seraient battus pour écrire son histoire, et qu'ils auraient tous gagné, en même temps. Les personnages sont tous des obsédés sexuels de haut niveau, les savants fous sont digne d'une parodie de James Bond et les personnages féminins sont des badass qui ne se laissent pas marcher sur les pieds. On peut trouver que ça manque de subtilité (c'est complètement le cas) mais dans le contexte, ça fait des miracles.

Bon, alors, je finance ou pas ?

Vous êtes des adultes responsables, vous faites ce que vous voulez. Mais si vous avez besoin d'aide pour prendre cette décision, voilà ce que j'en pense : le projet est original, un peu comme un très gros fanzine aux hormones. Le résultat est largement à la hauteur de ce que j'attendais du GOS et je pense que si vous êtes tentés par la lecture de cette parodie de littérature populaire, vous ne serez pas déçu, parce que c'est drôle. Même les lecteurs très occasionnels devraient y trouver leur compte. Et moi, j'attends la suite avec impatience !

Bref : si vous doutiez encore de son utilité, soyez certains d'une chose, c'est que cette série n'en a pas. Cependant, si ça vous tente d'entrer dans ce délire bien potache du GOS, en ayant conscience qu'il n'est pas le chef d'oeuvre du siècle mais que vous allez vous payer une bonne tranche, vous ne le regretterez pas.

> Le site de Tricia Peele

 

 

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