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Les j3ux sont faits
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LJSF est un blogzine communautaire et une association sur le thème des cultures ludiques et de l'imaginaire.
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6 octobre 2013

Le jeu dont vous êtes le blaireau

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Shelter, sorti sur PC et Mac en août 2013 pour 9 euros (disponible sur Steam). Enfin un jeu qui met sur le devant de la scène cet animal boudé du grand public et pourtant si raffiné dans l'élégance de son tempérament naturel et duveteux : le blaireau. Ou plus précisément, une maman blaireau et ses cinq petits. Vous contrôlez donc une blairelle devant mener d'un terrier à un autre ses blaireautins en les nourrissant régulièrement et en évitant le plus possible qu'ils se fasse capturer par les prédateurs présents dans le jeu.

 

shelter small

Ne vous attendez pas à ramasser des pièces et des rubis sur le long du chemin ni effectuer des combos dévastateurs sur les ennemis, Shelter est plus conçu comme une œuvre vidéo interactive que comme un jeu vidéo standard. Je m'explique. Même si certain joueurs ont peu apprécié son gameplay lent et ses graphismes ternes, Shelter trouve sa vrai raison d'être en nous faisant vivre par des moyens sobres la vie, les espoirs et les craintes d'un animal dans son milieu naturel, avec le souci d'un certaine justesse dans la retranscription (même si les graphismes ne sont pas hyper réalistes). Il est donc vain de se demander quelle fin secrète est débloquée lorsqu'on parvient à terminer le jeu avec ses cinq petits blaireaux toujours vivants.

 

Les graphismes sont dignes d'un Zelda Ocarina of Time, voire mieux, en tous cas très corrects pour du jeu indépendant. Les polygones sont assez gros mais leur forme est si bien gérée et les textures si charmantes qu'on a l'impression de faire face au top de l'origami. Les commandes sont simples et les difficultés restent celles d'un jeu qui ne fait pas l'erreur de tomber dans le réalisme casse couilles. Par exemple, pour éviter les attaques d'un oiseau de proie que vous ne voyez pas, il suffit d'esquiver son ombre sur le sol, très visible et qui se déplace assez lentement. Pareil pour l'intelligence artificielle de vos rejetons, elle est suffisamment bien conçue pour que vous n'ayez pas à leur courir après toutes les cinq secondes. Donc pas de défaites injustes où vous vous dites que c'est la faute du jeu.

007

 

Loin des block busters à mondes ouverts qui en jettent plein la vue, Shelter vous fait vivre une expérience originale, sobre et poétique, trop rare pour passer à côté. Bien qu'assez court (comptez environ une heure vingt pour en venir à bout), le jeu se fini d'une traite. Réussissant à vous mettre en immersion dans la peau d'un blaireau et résistant aux codes faciles et standardisés du monde vidéoludique en général, Shelter parvient à imposer sa patte et à laisser son empreinte de blaireau. Franchement, si le supermarché n'était pas juste en bas de chez moi et la caissière vachement sympa, je crois que j'irai direct dans la forêt arracher des navets avec les dents. Ou pas.

www.juicelizard.canalblog.com

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Commentaires
J
sounds like a beautiful experience!
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L
Ca me donne envie de devenir un blaireau.
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J
(English translation)<br /> <br /> <br /> <br /> The game where you are the badger<br /> <br /> <br /> <br /> "Shelter", available on PC and Mac from august 2013 at 9 euros (on Steam). At last a game that puts in the center stage that animal, avoided by mainstream but in fact so sophisticated in the elegance of its natural and downy temperament: the badger. Or more precisely, a badger mum and her five cubs. You control a female badger that have to lead from a shelter to another her cubs, feeding them regularly and avoiding the most that predators in the game catch them.<br /> <br /> <br /> <br /> Don't expect to collect coins and jewels by the way, neither doing awesome combos against enemies, Shelter is more made as a interactive video artwork than a basic video game. Let me explain. Even if some players had few appreciated its slow gameplay and its dull graphics, Shelter finds its real reason of being by let us live and feel, with sober resources, an animal's hopes and fears in its natural environment, and they do it with accuracy (even if graphics are not hyper realistic). It is vain to ask yourself what secret end is unlocked when you manage to finish the game with your all five cubs alive.<br /> <br /> <br /> <br /> Graphics are as fine as in Zelda Ocarina of Time, or more, in any case very correct for an independent game. Polygons are quite big but there shape are so well done and textures so cute that we have the feeling to be front of the top of origami. Controls are simple and the game's difficulty doesn't make the error to be to much realistic and annoying. For example, to avoid the attacks of a bird of prey that you don't see, you just have to dodge its shadow on the ground, very visible and quite slow. It is the same for the intelligence of your offsprings, it is sufficiently well designed to avoid you to have to run after them every five seconds. No unfair fails where you think it's the game's fault.<br /> <br /> <br /> <br /> Far from the open world blockbusters who show off, Shelter makes you live an original experience, sober and poetic, too rare to miss it. Although quite brief (you will reach the end of it in about one hour and twenty minutes), you won't quit it before coming to the conclusion. Putting you into a badger skin and resisting the standard video game clichés, Shelter reaches to impose its signature and to leave its badger's tracks. Sincerely, if the supermarket weren't just near my home and if the checkout girl weren't really gentle, I think I would directly go to the wood to pic up turnips with my teeth. Or not.
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