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Les j3ux sont faits
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LJSF est un blogzine communautaire et une association sur le thème des cultures ludiques et de l'imaginaire.
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18 avril 2012

Blanche-Neige : un jour ma princesse viendra...

mirror-mirror1Bizarman et moi vous avons parlé de Tarsem Singh et de son petit chef d'oeuvre, The Fall. Passons désormais à son dernier film, Blanche-Neige (Mirror, Mirror en VO), dont les affiches vous auront forcément attiré l'oeil cette semaine. Oui, autant commencer par ça : la saturation des couleurs est au rendez-vous et c'est tant mieux.

Blanche-neige, donc. Oui, oui : la princesse qui fait le ménage avec les animaux de la forêt. Celle qui partage la vie de 7 nains. Et qui est allergique aux pommes. Cette cruche-là, en effet. En ce moment, c'est la grande mode de nous la resservir à toutes les sauces ! Entre la gentillette héroïne de la série Once Upon a Time et la future version "dark" (Kristen Stewart inside) nommée Blanche-Neige et le Chasseur (du cul, du cul !*), la princesse créée par les frères Grimm est à l'honneur, cette année. Je dois vous avouer que mon petit faible pour tout ce qui porte de belles robes extravagantes et un diadème m'incite à pousser un cri de joie intérieur, mais globalement, d'un point de vue artistique, ça craint. Sauf qu'il ne faudra pas compter sur moi pour dire du mal du nouveau film de Tarsem Singh !

yioypipPas question, pour ce film, de jouer sur le côté flippant du récit d'origine**. On assiste à une relecture positive, joyeuse et très bon enfant de la sombre histoire qui nous berçait durant notre enfance. La reine, incarnée sur la toile par la grande Julia Roberts, est une capricieuse Lady Macbeth prête à tout pour réussir, qui use et abuse de la magie (d'autres diraient : de la chirurgie esthétique).

snow-whiteoct64Le prince est un benêt pas vraiment utile mais tout à fait charmant (c'est tout ce qu'on lui demande), les personnages secondaires sont écrits avec finesse (notamment la cuisinière, interprétée par la mythique Mare Winningham ou encore les 7 nains, parmi lesquels on retrouve le génial Danny Woodburn) et Blanche-Neige est un régal : à mi-chemin entre la gentille princesse niaise de Disney et l'héroïne féministe Evita dans la comédie musicale du même nom. On voudrait la trouver agaçante, mais on n'y parvient pas vraiment et malgré le manque de profondeur du personnage, on s'y attache et on l'adore. Tss. Tout ça à cause du sourire de Lily Collins, certainement...

Toutes les scènes qui ont rendu ce conte mythique ont été réécrites voire supprimée avec beaucoup d'ingéniosité et de clins d'oeil, la mise en scène servant parfaitement le but que le réalisateur semble s'être fixé : nous séduire, nous faire rire, nous faire rêver. Blanche-Neige est un genre de feel-good movie sauce conte de fée. On y trouve des blagues pour les grands, pour les plus petits, et une dose d'énergie façon Bollywood. Parce que oui, Tarsem Singh est Indien, et il l'assume enfin pleinement : ainsi, la scène finale, complètement géniale et surréaliste, fait directement référence au cinéma de son pays. Grandiose !

Mirror Mirror

La fin et le générique, qui mettent en avant le côté "Bollywoodien" du film, nous éclairent également sur tout le reste. Parce qu'il regarde ce conte occidental avec des yeux étrangers, Tarsem Singh insiste sur le folklore, le sublime, le consolide et nous en offre une version surprenante, une sorte d'hybride. Comme si on le voyait à travers ses yeux à lui. Et c'est surtout ça qu'il faut retenir de l'univers visuel qu'il crée ici : c'est une relecture hyper-occidentalisée du récit, très "pitoresque", presque kitch... C'est là qu'il y a du génie !

Bon, que dire d'autre ? Lily Collins (la fille de Phil) est merveilleuse, et je vous mets au défi de ne pas tomber amoureux d'elle à la moitié du film. Julia Roberts est égale à elle-même dans un rôle ironique et le cynisme de ses dialogues est à tomber. Les 7 nains sont extras. Les décors ? Superbes. Les costumes ? Ils valent à eux seuls le prix de la place de ciné. Bref. Je suis tombée amoureuse de ce film, et je vous invite à en faire autant.

Alors bien sûr, on notera quelques points négatifs, parce qu'il en faut bien : le cinéma de Tarsem est parfois trop grandiloquent, la fin est trop facile, les acteurs surjouent un peu, il y a trop de dorures, trop de raccouris et surtout, pas assez de profondeur. Mais c'est exactement comme ça que sont tous les films qu'on aime regarder à Noël, n'est-ce pas ? Disons donc que cette année, Noël est en avance.

 

 

 4e On vous le conseille fortement !

 

 

* Non mais, vraiment ! Déjà que "Blanche-Neige et les 7 nains" ça faisait titre de film porno...

** Dois-je vous rappeler : le coup de "ramène-moi son coeur" ? "Je suis perdue dans la forêt" ? "Au secours, je vis avec 7 mecs qui doivent pas voir souvent des nanas dans leur vie" ? ou bien encore "C'est qui cette morue ?" et "pourquoi on m'enterre vivante ?"

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