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Les j3ux sont faits
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LJSF est un blogzine communautaire et une association sur le thème des cultures ludiques et de l'imaginaire.
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2 avril 2012

The Fall, de Tarsem Singh

 

thefall-tarsemEith : Hey, Bizarman, je sais pas si tu as vu, mais Tarsem Singh va sortir un nouveau film !

Bizarman : Ah oui? Et de quoi va t-il parler cette fois? Car après le gâchis d’Immortels... On ne peut qu’espérer qu’il nous fasse quelque chose d’intéressant, comme The Fall, par exemple...

- Je pense que ça sera dans la même lignée : ça s’appellera Mirror, Mirror et c’est une adaptation du conte de Blanche-Neige. Bref : encore un conte !

- Mais au fait, qui est ce Tarsem Singh?

- Oh, oh, Bizarman, quelle subtile entrée en matière ! Mais voyons, Tarsem Singh, c’est un réalisateur indien qui n’est pas très connu, mais qui a réalisé quelques films en anglais comme The Cell ou The Fall, dont nous allons parler ici. Et je crois que peu de réalisateurs sont aussi doués (regardez ce clip qu’il a fait pour REM) !

thefall2- Et en effet, c’est le visionnage de The Fall, son film sorti en 2006, qui nous a poussé à nous intéresser de très près à ses agissements... Notons qu’il a également endossé le rôle de scénariste et producteur pour ce film.

- Vraiment ? Ouah ! Je pensais qu’il l’avait simplement réalisé... Parce que vraiment, le scénario de The Fall est une merveille.

- Il s’inspire d’un film bulgare peu connu de Zako Heskija réalisé en 1981, Yo Ho Ho. Si j’ai bien compris, il s’agissait alors d’une histoire de pirates, ce qui est tout de même très différent du pitch de the Fall.

- Où il y a aussi des pirates, si je me souviens bien...

- Au milieu d’autres êtres imaginaires et fantastiques, oui. Mais il serait peut être temps de détailler davantage : The Fall prend place en 1920, dans un hôpital de Los Angeles. On y retrouve Roy Walker (Lee Pace), un cascadeur gravement blessé par une chute et qui a perdu l’usage de ses jambes. Ledit cascadeur a développé un traumatisme conséquent à cet accident, et ne souhaite plus qu’une chose... mourir. Mais l’hôpital héberge également une adorable gamine de 5 ans, Alexandria (la jeune et saisissante Catinca Untaru), qui rencontre Roy au gré de ses pérégrinations dans les couloirs. Le cascadeur va alors sympathiser avec la petite fille et commencer à lui raconter une histoire... mais ce récit d’aventure, de terreur et de trahisons, qui emportera la gamine dans un monde fait de ses propres chimères d’enfant, n’a en réalité qu’un but, tout sauf innocent.

LeePaceTheFallMovie- D’ailleurs, je me permets de reprendre ce que tu as mis entre parenthèses : Lee Pace et Catinca Untaru. Le premier est un acteur à la bouille adorable qu’on a découvert dans Pushing Daisies... Sauf qu’ici, le rôle est bien plus complexe. La petite actrice roumaine a également du pain sur la planche ! Les deux héros sont à la fois présents dans le monde réel, une chambre qui donne sur une cour et qui n’offre pas grand chose à l’horizon... Et dans un monde imaginaire, qui lui, représente à peu près tous les lieux de la Terre ! Sans vous mentir, plus de 20 pays ont servi au tournage du film, et les paysages les plus extraordinaires servent d’arrière-plan.

- Il est bon de noter que plus de 80% du film a été tourné dans des décors absolument réels!

- En effet. Et que pour obtenir les réactions de la jeune actrice, le réalisateur a eu l’idée géniale de la filmer, lors des scènes qui se déroulent dans la chambre, derrière un panneau troué pour qu’elle ne puisse pas voir l’équipe du film. Voilà ce que j’appelle “diriger” ses acteurs de façon surprenante.

- Le tout servi par une photographie absolument brillante, qui a même arraché des soupirs d’admiration au non-expert que je suis. Chaque plan est une véritable oeuvre d’art, qui témoigne d’une recherche vraiment louable. La position des différents eléments, les jeux de lumière... même une image fixe prise au hasard du film est susceptible de générer l’émotion.

thefall
- Oh que oui ! C’est à pleurer tellement c’est beau. Forcément, comme avec Zack Snyder, c’est un travail de “clippeur”, où la beauté graphique compte énormément. Et bien entendu, la musique aussi : d’ailleurs, je n’ai jamais autant entendu la symphonie n°7 de Beethoven, dont le second mouvement sert de leitmotiv au film. Bref, le son et les images, mais pas au détriment du reste, et c’est vraiment ça qui fait la différence avec The Fall. C’est un film épique, dans tous les sens du terme.

- C’est le mot approprié, et il convient encore davantage à la partie “imaginaire” du film, qui nous raconte l’histoire inventée par Roy... telle que la perçoit Alexandria. Et des graphismes aux twists de cette histoire dans l’histoire, tout est fait pour correspondre parfaitement à ce que pourrait imaginer et croire une véritable gamine de 5 ans. Alexandria imagine les gens de son entourage dans la peau des personnages fantastiques crées par Roy, et les moments les plus sombres reflètent ses peurs infantiles profondes... Je pense par exemple aux soldats du vilain gouverneur, représentés avec la tenue de protection anti-rayons X du médecin de l’hôpital.
fall03Cette spontanéité de l’histoire inventée “sur le vif” par Roy marque également son déroulement. Alexandria a son mot à dire sur ce que lui raconte Roy, et n’hésite pas à rajouter ou modifier des points scénaristiques à sa convenance : le “bandit masqué”, héros de l’histoire de Roy aura ainsi plusieurs fonctions, de pirate à bandit, et changera de visage au moment ou l’enfant décide qu’il ressemble davantage à Roy qu’à son père!


- Bref, je ne sais pas s’il y a plus à dire sans dévoiler les secrets du film... Mais une chose est sûre : il faut le voir ! Il n’y a plus qu’à espérer que le prochain, qui sort le 11 avril, sera au moins aussi bien. Après tout, cette fois, il dirige Julia Roberts...


5e Vous ne pouvez pas ne pas le voir !

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Commentaires
S
the fall ne se décrit pas, il se regarde juste. Ce film est une merveille visuelle qui a été tourné dans les plus beaux endroits de la planète. Et les costumes ont été réalisés par probablement l'une des costumières de cinéma, si ce n'est la costumière la plus douée de la fin du XXe siècle, Eiko Ishioka (les costumes du Dracula de Francis Ford Coppola, ceux de Mirror Mirror)
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