Une série fait grand bruit en ce moment et vous n’êtes probablement pas passé à côté. Les 10 épisodes du Trône de fer, produit par la chaîne américaine HBO, valent effectivement tout ce boucan ! Je n’ai malheureusement pas lu les livres de George R. R. Martin dont ils sont adaptés, je ne sais donc que ce que la série (et wikipédia…) a bien voulu m’en dire. Cependant, après avoir vu la série, vous aurez sûrement envie comme moi de courir les dévorer !
Bien que Le Trône de fer (Games of Thrones en VO) se déroule dans un univers d’heroic-fantasy, on est assez loin des classiques du genre. Point d’elfes ni d’orcs, ou encore d’école de magie. Juste un monde de type médiéval, où les saisons déréglées peuvent durer de quelques années à toute une vie et quelques histoires de dragons ici et là. Alors qu’un long été d’une décennie s’achève et que l’hiver menace, la famille Stark qui dirige le nord du continent de Westeros reçoit la visite du roi. Eddard, le chef de cette maison dont la devise est « Winter is coming » (bon, si vous ne maîtrisez vraiment pas la langue des grands-brittons, ça veut dire « l’hiver vient » mais en Français ça claque beaucoup moins), est sommé de devenir Main du Roi, l’équivalent de premier ministre, après la mort (un peu suspecte, forcément) du précédent occupant à ce poste. Evidemment, ça va mal tourner.
Avant de se plonger dans l’univers de la série, il faut avoir en tête quelques mises en garde : à côté de George R. R. Martin, Tolkien fait office de joyeux drille. Chaque personnage, y compris les plus importants d'entre eux auxquels vous finirez forcément par vous attacher, a grosso modo la même espérance de vie qu’un PJ de l’Appel de Cthulu*. Eh oui, n’importe lequel d’entre eux peut mourir à tout moment, pas forcément de façon glorieuse, et s’il survit se sera sûrement mutilé ; rien que pour la première saison, le bilan est sévère. Et nous ne sommes ni dans Dallas, ni dans un comics : les morts sont bien morts, ils ne reviendront pas.
Les coups sont d’autant plus rudes qu’aucun personnage de la série ne fait de figuration (ah si, évidemment, les trois courtisans et les cinq soldats qui sont là pour faire effet de foule et n’ont pas une réplique… mais c’est tout). L’un des principaux atouts de George R. R. Martin, c’est sa capacité à créer de bons personnages, réalistes et profonds. Dans les livres, chaque chapitre se concentre sur un personnage, lequel change régulièrement. On a donc largement le temps de découvrir leurs motivations, leur passé, leurs espoirs et leurs souffrances : même si certains sont plus sympathiques que d’autres, il est malgré tout difficile de créer une délimitation claire entre bons et méchants. Au fur et à mesure, le spectateur est tenté de se choisir des champions… et tremble pour leurs vies.
On aurait pu avoir quelques craintes au niveau du casting en raison du grand nombre de très jeunes personnages, malgré la volonté de la production d’en vieillir quelques-uns : Jon Snow et Robb Stark par exemple, supposés avoir une petite quinzaine d’années dans le livre, en ont une bonne vingtaine dans la série. Mais ces doutes n’ont finalement pas lieu d’être : Joffrey Lannister est aussi détestable qu’on pouvait l’espérer, Bran est adorable, Sansa hautaine et Arya un garçon manqué tout à fait malicieux. Les directeurs de casting ont fait un boulot impeccable.
La tête d’affiche vaut aussi le détour : pour le rôle d’Eddard Stark, ils ont réussi à convaincre Sean Bean, alias Boromir, de reprendre son épée à deux mains près de dix ans après La Communauté de l'Anneau. On croise également Lena Headey qui incarne la vénéneuse Cersei Lannister. On l’avait déjà vu en Sarah Connor dans la série éponyme, mais aussi en reine Gorgo – mais si, vous savez, la femme de Gérard « This is Spartaaaaaaaa » Butler, le roi Léonidas de 300. Jason Momoa, le futur Conan le Barbare, fait une apparition dans un rôle taillé quasiment sur mesure, le barbare (eh oui) Khal Drogo. Je ne peux m’empêcher de citer aussi mes deux coups de cœurs, bien que quasi inconnus : Emilia Clarke fait une sublime Daenerys Targarien, parfaite tant en princesse fragile dans les premiers épisodes qu’en reine mûrie et déterminée par la suite. J’attends énormément de son personnage ! Peter Dinklage, entraperçu dans Narnia 2 : Le Prince Caspian, est également excellent dans un rôle majeur et assez inédit pour un acteur nain, qui plus est dans de la fantasy : pas de barbe, pas de mines ni de hache. Intrigant n’est-ce pas ? Le Trône de fer se joue de nombreux clichés.
Pour couronner le tout, ajoutons des décors (irlandais, marocains et maltais) et une musique fort appréciable, sans oublier le magnifique générique. Cela vaut le coup de le regarder à chaque fois : il change régulièrement en fonction des lieux où se déroule l’épisode. On ressort vraiment scotché de cette série riche en moment intense et qui nous maintient en haleine jusqu’à la dernière scène du dernière épisode, qui m’a littéralement laissée bouche bée. Je vous souhaite un bon visionnage et, en attendant 2012, j’ai des livres à aller acheter !
* Si vous ne jouez pas à ce jeu, gardez juste en tête que c’est pas bien long.
Dès le début du premier épisode, pensant avoir affaire à un gros cliché, j'ai commencé à râler en disant "non mais là, voilà je parie que le roi va gracier le prisonnier, il va devenir un grand héros, on connait la musique..." Perdu ^^
Bref, une très bonne série ^^ (et j'adore ta comparaison avec l'AdC)