My Chemical Romance, créateurs d'univers 12 titres

Quand on dit "musique geek" on pense aux thèmes principaux de jeux vidéo, à Daft Punk, à Kraftwerk... Mais en réalité, nos goût musicaux sont on ne peut plus variés. Si, si, je vous jure. Il faut tout de même avouer que s'il y a une chose qu'on aime bien, c'est quand la musique raconte des histoires. Pas façon Henri Dès, hein... Des récits épiques, drôles, pleins de fantaisie, bref : de la musique à l'image de tout ce qu'on aime, qu'il s'agisse de séries, de films ou de livres.

Pour fêter la musique (avec un jour de retard), j'aimerais vous faire découvrir un groupe de rock que j'ai moi-même bien trop vite classé dans la catégorie "imbuvables boysbands modernes", tout simplement parce que leur nom était vraiment pourri. J'aimerais vous dire à quel point vous aller adorer My Chemical Romance.

Des débuts malheureux...

A l'origine de ce groupe de rock californien (ils viennent du New Jersey en fait, mais depuis Offspring, c'est comme ça qu'on appelle le genre), il y a une légende totalement grotesque. Celle-ci prétend que deux frères, un certain Gerard Way et son cadet Mikey ont soudainement décidé de faire quelque chose de leur vie au lendemain des attentats du 11 septembre. Ouais, je vous l'avais dit que c'était pourri. Au départ, il y avait donc de quoi les prendre pour un groupe à minettes...

En fait, quand on écoute bien leurs deux premiers albums, on trouve des traces de punk qui, ma foi, sont fort sympathiques pour qui aime le genre.
Dans l'ensemble, ce n'est pas vraiment original et même s'il y a pas mal de références (notamment "Honey, This Mirror Isn't Big Enough For The Two Of Us" qui  rappelle étrangement "This town ain't big enough for the both of us" que vous trouverez dans la BO de Kick Ass) et que les paroles tirent limite sur le fantastique (Gerard Way a une véritable obsession pour les vampires, ce qui en fait un aimant à fans hurlantes de Twilight). Mais ça se laisse écouter comme Helena, le "tube" de leur second album, qui n'est pas totalement insupportable malgré son ridicule décorum pseudo-gothique ou encore I'm Not OK qui, personellement, me séduit déjà beaucoup plus avec ses accents de rock garage.

Black Parade, chef d'oeuvre du nouveau millénaire

C'est après, en sortant leur troisième album, que les MCR deviennent vraiment intéressants. The Black Parade est l'un des meilleurs albums rock au monde. C'est un peu ronflant comme titre, mais jamais depuis Nevermind (du groupe Nirvana) une telle puissance musicale n'était entrée dans un seul album.

S'il est si bon, c'est déjà parce que musicalement il est très abouti, tout en force avec délicatesse, et rempli de références musicales claire et agréables. A la première écoute, on a à la fois l'impression d'avoir déjà tout entendu et en même temps on est subjugué par la nouveauté et la fraîcheur de leur son. Ensuite, parce que Gerard Way a enfin compris que son principal talent, c'est de raconter les histoires. Il compose alors cet album comme une sorte de comédie musicale, avec un personnage principal, une histoire et des textes toujours un peu "ado" sur les bords, mais très convaincants.

Ce petit pamphlet anti-guerre demande de nombreuses écoutes avant de comprendre toute la richesse de son univers, et surtout, un visionnage intensif des très beaux clips qui ont été réalisés. Mes coups de coeur sont les suivants : "Teenagers" qui s'affirme comme une parodie de rock pour ado et dont les paroles sont du Bob Dylan déguisé, "Welcome to the Black Parade", un titre qui s'inspire fortement du groupe Queen et que vous avez certainement déjà chantonné, il a fait un carton. Je vous laisse le plaisir de découvrir l'album dans sa totalité, et de me dire ce que vous pensez de cet univers hors du commun et de ses personnages...

Passage par la case "Watchmen"

Là où nos cocos de MCR deviennent presque des icônes geeks, c'est quand ils signent une reprise décoiffante de Desolation Row, l'une des plus célèbres chansons de Bob Dylan (encore lui), pour l'intégrer dans la BO du film Watchmen. C'est même le grand Zack Snyder qui réalise leur clip, dans lequel Gerard Way, qui, vous l'aurez compris, est à la fois le leader et l'esprit du groupe, se métamorphose en clone de Meat Loaf. Le clip est beaucoup moins original que les autres, mais il a le mérite de donner envie de bouger.

Les petits gars de MCR n'avaient pas fini de jouer les défenseurs de la pop-culture, preuve en est de leur tout dernier opus...

Na Na Na Na ou le triomphe de la SF allumée

En 2011, MCR change complètement de registre. J'entends par là qu'ils font toujours du rock (bien que très coloré d'électro), mais que leurs délires gothiques se sont transformés en de la SF sous acides ! Ils sortent un premier single surprenant, dont le titre n'est autre que : Na Na Na Na Na Na Na Na Na Na Na Na... Tout un programme.

Etonnant, n'est-ce pas ? Autour de leur album Danger Days, les MCR ont réalisé de véritables petits courts métrages qui nous aident à comprendre qu'il s'agit une fois encore d'un univers issu tout droit de l'imagination débordante du leader du groupe. On a donc le droit à de faux spots publicitaires, un faux dessin animé, de faux journaux tv qui sont sensés passer sur une chaîne unique dans un futur post-apo comme on les aime.

Bref, les clips s'enchainent et racontent l'histoire d'une bande de rebelles qui se battent contre un laboratoire pharmaceutique qui contrôle les gens. L'album lui-même est pensé comme un programme radio avec son présentateur et des chansons qui s'inspirent du déroulement de l'aventure. C'est hyper basique mais punchy comme on aime, avec des personnages qu'on devine particulièrement pensés. Mais comme toujours dans l'oeuvre de Gerard Way, on sent qu'il en sait bien plus que ce qu'il veut bien nous raconter...

Un chanteur aux multiples facettes

Bah oui, parce qu'en fait, avant de l'écouter, je le lisais. Gerard Way est le génial créateur de Umbrella Academy, un comic-book qui fait école aux Etats-Unis. Un article devrait arriver sous peu pour vous en parler, donc restez connectés ! 

Gerard Way est typiquement ce genre de petits génies qu'on adore, nous, les geeks : auteur, compositeur, chanteur, il joue, dessine et scénarise à tout va. Je n'attends plus qu'une chose de lui : qu'il nous ponde un jeu vidéo, genre auquel je le verrais bien s'essayer et nous pondre un petit chef d'oeuvre. Bref, je vous invite vraiment à vous intéresser à sa musique, qui, pour peu qu'on aime le rock, est tout à fait digne de figurer dans la discothèque d'un geek.

Comments

[Eith]

Ahah, je le savais ! Black Parade est un chef d'oeuvre, voilà tout. Certaines chansons sont aussi divinement jouissives après 100 écoutes qu'à la première, c'est plutôt rare. :)

[Cthux]

Charmé (façon de parler) par "Mama", j'ai acheté l'album The Black Parade, et j'avoue que certaines chansons que j'avais écoutées et trouvées mornes sur youtube pètent autrement plus en CD et sur une chaine digne de ce nom :)

Moralité : toujours se méfier de youtube ^^

[Cthux]

La chanson "mama" est assez perturbante en effet. Je l'aime beaucoup ^^.

[Cthux]

Je l'écouterai attentivement ce soir et je t'en donnerai des nouvelles alors :)

[Eith]

@ Cthux : C'est exactement ce que j'ai pensé la première fois : de la musique d'ado toute classique, tout ça... Sauf qu'au bout d'un mois d'écoute de Black Parade, j'ai découvert que contrairement à ce que je pensais, chaque chanson avait un texte très fin et que toutes construisaient un récit assez poignant au final. Pas si facile d'accès que ça, je dirais, il y a pas mal de subtilité (je t'invite a écouter "mama" et a essayer de la comprendre, elle repose sur un double sens très perturbant).