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Les j3ux sont faits
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LJSF est un blogzine communautaire et une association sur le thème des cultures ludiques et de l'imaginaire.
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5 mars 2010

Le cycle d'Ender (première partie)

Auteur : Orson Scott Card
Genre : SF, space op

Parus en 4 tomes (assez gros) chez J'ai Lu

 

De la SF originale et aux réflexions puissantes. A ne pas louper !

 

Note  : ayant part mégarde effacé mes critiques des deux premiers tomes, je serais cette fois ci plus concises sur ces deux là. Mea Culpa.

tome 1 : la stratégie Ender

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ender1Ender n'est qu'un jeune garçon de six ans. Pourtant le sort du monde repose entre ses mains... car c'est un génie, manipulé depuis sa naissance, appelé a devenir le puissant stratège qui éloignera définitivement de la Terre la menace des Doryphores.

Le grand point fort de ce livre, c'est de pouvoir nous plonger au cœur de la vie de cette enfant. Faire un personnage si jeune est très casse-cou, A.E Van Vogt s'y était cassé les dents dans A la poursuite des Slans (cf ma critique du mois précédent). Ici, Orson Scott Card s'en sort haut la main. Il nous rend cet enfant si réel qu'on peut difficilement ne pas être ému par son destin (et repenser à notre propre enfance). Comment aurions nous réagis à sa place ? Aurions nous fais les même choix ? La fin telle qu'elle est décrite ici est t'elle inévitable ?
Les thèmes sont fort, et parfaitement exploités : l'enfance, la manipulation, la vie, la mort... Et la compréhension entre espèces, qui reste la ligne de fond de tout le cycle. L'épilogue donne une jolie note d'espoir, bien qu'il aurait été souhaitable que l'auteur s'attarde plus sur cette deuxième période la la vie d'Ender, cruciale pour la suite.

Si le style d'Orson Scott Card n'a rien d'exceptionnel, il se lit très bien, et au vu de son imagination, on lui pardonne volontiers.

tome 2 : la voix des morts

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3 000 ans ont passés et l'Homme a colonisée une partie de la galaxie. Il se croit seul... Lorsqu'il découvre une nouvelle espèce intelligente, mi-homme mi-cochon, surnommés bien vite les Piggies. Une colonie un peu particulière prend forme sur cette planète. Les scientifiques cherchent alors à répondre aux angoisses que se posent l'humanité : doit-on s'inquiéter de cette nouvelle menace ? Tandis que se profile la répétition de l'Histoire de la guerre avec les Doryphores, un Porte Parole des Morts débarque sur place. Il s'agit d'Ender, et il compte bien trouver ici sa rédemption.

Je tiens tout d'abord à dire qu'au début, il faut être quelque peu patients. Orson Scott Card place beaucoup d'éléments, et change la mise de départ en faisant faire aux personnages des bonds dans le temps (par le biais de voyages interstellaires de manière certes ingénieuse, mais perturbante). Ender a des buts multiples lorsqu'il arrive sur la colonie, et on se dit que le bouquin part dans tout les sens. Mais cette impression est passagère, et une fois que le récit se lance vraiment, on en oublie cette transition malaisée. ender2

Encore une fois, le grand point fort c'est les thématiques, servies avec art dans une histoire pleine de suspens qui n'a rien d'un cours didactique ennuyeux. J'ai été très surprise du côté carrément psychologique du développement : on nous parles de la vie des gens, de pourquoi ils font tels choix de vies, de leurs peines et de leurs joies. Le Porte Parole des Morts a ici un rôle de "psy" familial, et bien plus que cela. Il vient mettre les pieds dans le plats, révéler les non-dits qui empoisonnent l'existence de la famille des scientifiques de Lusitania, mais aussi par ricochet, de toute la colonie.
Et j'ai été encore plus surprise, comme je vous l'ai dit, que ça n'ait rien d'ennuyeux. C'est tout simplement passionnant, et cela souligne et renforce le reste de l'histoire. Parce que le deuxième grand thème, largement exploité, c'est la compréhension entre espèces. Pourquoi les Piggies agissent de façon si horribles par moment ? A t'on le droit de les juger ? Orson Scott Card se permet au passage de démolir la méthode ethnologique qui préconise la non-intervention (observer seulement pour ne pas influencer les cultures indigènes), en prouvant que c'est non seulement inutile mais dangeureux, tandis qu'Ender et sa liberté de paroles, son refus du non-dit, arrive à comprendre cet autre espèce.

Au final, c'est un vrai plaidoyer pour la compréhension et l'ouverture d'esprit auprès de l'Autre, qu'il soit notre prochain ou extraterrestre. Tout en étant un livre de divertissement. Chapeau l'artiste !

La suite le mois prochain ;)

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