Neon Genesis Evangelion: un nouvel impact!
Evangelion. Les Anges.La SEELE. Les Eva. La NERV. Tokyo-3. Le Plan de Complémentarité. L'AT-field. Autant de mots qui font ressortir un kaléidoscope d'émotions variées, intenses et parfois contradictoires, chez tout otaku qui se respecte, et paraissent un charabia incompréhensible aux yeux du néophyte. Apocalypse psychédélique, rempli de symboliques variées plus ou moins volontaires et de réflexions psycho-philosophiques, l'animé Shin Seiki Evangelion (de son titre international Neon Genesis Evangelion) fut l'une des plus grandes révélations du monde de l'animation. Et aujourd'hui, cette légende qui déchaîna les passions s'est vue renouvelée sous la forme d'un film (premier d'une série de quatre), joliment intitulé Rebuild of Evangelion 1.0 : you are (not) alone.
Et ce film, nous pourrons le découvrir en France, dès le 4 mars 2009 ! Bien sûr, il faut modérer quelque peu cette affirmation: la sortie a tout de même presque deux ans de retard sur le Japon (septembre 2007), et seules 15 salles dans tout le pays diffuseront le film. Beaucoup d'otaku devront donc attendre la sortie du DVD pour en profiter, enfin, s'ils ne se sont pas déjà jetés dessus dès qu'une version fansubbée à été disponible... Ayant (enfin) vu le film, je pensais vous en donner un avant goût... Avant de m'apercevoir qu'étant donnée la richesse du contexte, Evangelion méritait bien une petite rétrospective complète, que je vous offre aujourd'hui! C'est donc aux origines de la série culte de 1995 que nous allons remonter, à la découverte d'une oeuvre atypique qui généra un nombre impressionnant de débats, de polémiques, tout en marquant à jamais l'histoire de l'animation Japonaise.
Evangelion a été produit par le studio Gainax, mais c'est surtout le nom du créateur de la série (également celui du studio, 
d'ailleurs), Hideaki Anno, qui y est irrémédiablement associé. En tant que chef et réalisateur du projet, mais aussi scénariste, il s'est clairement imposé comme l'âme du projet Eva, et la série est extrêmement marquée par l'influence de sa personnalité. Otaku notoire, passionné par la réalisation, Anno n'en était pas à son coup d'essai puisqu'il a fait ses armes en 1984, en travaillant dans l'équipe d'Hayao Miyazaki pour son chef-d'oeuvre Nausicaa de la vallée du vent; il crée ensuite le studio Gainax et produit une autre série célèbre, en 1990/91 : Nadia et le secret de l'eau bleue. Anno a également réalisé plusieurs courts métrages sur les otakus. Et c'est après une longue dépression qu'il revient à Gainax, et lance le "projet Eva" qui aboutira bien entendu sur l'animé dont nous parlons aujourd'hui. Je n'aime pas ce genre de détails sordides en général, mais le fait qu'il sorte d'une dépression, due à des troubles psychiques fréquents chez les otakus, explique énormément de réflexions et de partis pris présents dans le scénario d'Evangelion; la fin originale de l'animé est d'ailleurs assez parlante sur ce point.
Toujours est il que malgré des contraintes de temps et de budget, la série fait un véritable carton, devient une poule aux oeufs d'or pour la Gainax et se voit rapidement exportée; le succès ne se dément pas, malgré la violente controverse provoquée par la tournure des épisodes 25 et 26.
Mais,concrètement de quoi parle t-on dans cette série? La réponse paraît simple au premier abord: en 2000, un gigantesque cataclysme a eu lieu au pôle Sud, provoquant la fonte des calottes glaciaires, des séismes, des perturbations du champ magnétique terrestre, et un bouleversement de l'axe de rotation de la planète. En conséquence, des pays entiers se retrouvent submergés, les climats sont modifiés (le Japon par exemple se trouve plongé dans un été perpétuel, et devient infesté de cigales), des épidémies se développent, et certains Etats doivent se battre pour accéder aux précieuses ressources. Cette catastrophe fut nommée le Second Impact, et officiellement attribuée à la chute d'une météorite. Remarquez d'ailleurs que peu de personnages dans l'anime qui ne le savent pas déjà se demandent "Pourquoi le Second ?" , ce qui permet de ne donner la réponse qu'à la fin, comme prévu ^^ ...
15 ans plus tard, le monde bien que toujours traumatisé à retrouvé une forme de stabilité sous l'égide des Nations Unies. Au Japon en particulier, la majorité de la population vit dans la nouvelle capitale, le ville-forteresse ultramoderne de Tokyo-3. La cité est préparée aux attaques de créatures gigantesques, très puissantes et d'origine mystérieuse: les Anges.
Shinji Ikari, un jeune garçon de 14 ans, arrive dans cette ville, rappelé par son père qu'il déteste et n'a pas revu depuis des années. Or la ville est en plein état d'alerte, un monstre identifié comme le "3ème Ange" progresse dans sa direction , l'armée ne parvient pas à l'arrêter bien qu'elle y mette les moyens. Les autorités n'ont donc pas le choix: elles font appel à une organisation créée dans le but de lutter contre les Anges avec les meilleures technologies, la fameuse NERV. Laquelle est dirigée par un certain Gendo Ikari, qui n'est autre que le père de Shinji. Et comme vous vous en doutez, ce n'est pas par affection que Gendo à fait venir son fils en plein milieu d'un champ de bataille où se décidera peut être l'avenir de l'Humanité. Misato Katsuragi, officier de la NERV, se charge alors de conduire Shinji au QG, où se trouve la raison de sa venue... La NERV a mis au point la seule arme capable de vaincre les Anges: les "humains de synthèse" Evangelion, de 
gigantesques robots. Et c'est à Shinji que revient la tâche de piloter un de ces prototypes; il se trouve que seuls des enfants de 14 ans bien particuliers, simplement appelés "Children", parviennent à se synchroniser avec les Evas... Notez au passage que le mot "children" est employé dans la VO même pour n'en désigner qu'un ( Shinji est le "Third Children" alors que ce devrait être "Third Child") : cela est dû au fait que les Japonais utilisent très peu le pluriel dans leur langue, ou peut être que celui ci sonnait mieux, tout simplement...
Commence alors une lutte sans merçi contre des Anges qui se succèdent et ne se ressemblent pas; aidé de deux autres pilotes, l'introvertie Rei Ayanami et l'exubérante Asuka Soryu Langley, Shinji participera à des batailles dantesques, cruelles et sans merçi. Car il est dit que si un Ange parvenait au QG de la NERV, cela signifierait l'extinction de l'espèce humaine, via un Troisième Impact... 
Si il suffisait de trucider joyeusement quelques monstres pour avoir la paix, la série n'en serait pas arrivée là aujourd'hui... Et le contexte est loin d'être aussi simple: outre le fait que les autorités ne font pas toujours confiance à la NERV, cette dernière doit rendre des comptes à un autre organisme encore plus mystérieux et influent, nommé la SEELE. Cette entité vise au respect d'un plan qui semble pré-défini dans les "Manuscrits de la mer Morte", et aboutirait, via les combats contre les Anges, à un phénomène nommé "complémentarité de l'homme". Curieusement, il semblerait que Gendo s'écarte parfois des directives de la SEELE, et qu'il dirige la NERV vers un but différent... Les mystères s'épaississent alors que la méfiance augmente et que tout le monde s'espionne... Et quelle est la nature de la chose retenue au plus profond de la NERV? Pourquoi Gendo, qui a tout du manipulateur insensible, manifeste t-il de l'affection pour Rei ? Qu'est-ce que ce fameux plan de complémentarité ? Autant de questions qui tritureront les esprits des fans jusqu'à la fin, et ne trouveront pas toujours de réponse absolue...
Bien que ce serait presque trahir la série que de la résumer à cela, vous comprenez aisément qu'il y avait déjà de quoi faire 
frémir n'importe quel otaku: univers post-apocalyptique, science-fiction enrichie d'un vocabulaire spécifique et complexe, pessimisme ambiant de rigueur, personnages féminins quasiment icônisés (notamment en matière de produits dérivés), et batailles aussi explosives que sanglantes. Oui, Evangelion étant un shonen, on attend tout d'abord des combats au tournant... Et laissez moi vous dire qu'ils sont bluffants. Même si j'ai découvert la série tardivement, j'ai été honnêtement époustouflé par la qualité de certains affrontements: terrifiants, sans concessions, particulièrement violents, impressionants graphiquement... ils sont l'un des moteurs du succès de la série. Les Anges arborent des designs très variés plus ou moins psychédéliques, et disposent de méthodes diverses ( du bourrinage à coups de rayons explosifs à la contamination mentale, en passant par le virus informatique) pour s'attaquer aux humains. Quand aux Evas, on comprend très rapidement que ce sont bien plus que de "simples" robots. Premièrement par la grande importance que 
leur donnent les chefs de la NERV, mais aussi par leur comportement lors des combats... Il arrive en effet fréquemment qu'une Eva (le plus souvent la 01, celle de Shinji) passe en mode "Berserk" et se mette à détruire avec une violence inouïe et incontrôlable tout Ange ayant le malheur de se trouver en face... et ce même si le câble d'alimentation est déconnecté. De plus, les Evas peuvent alors pousser des hurlements à glacer le sang... et même saigner. Ce n'est pas l'apanage des seules Evas d'ailleurs, les anges également versent leur dose d'hémoglobine et y vont de leurs "petits" hurlements de douleur. C'est surprenant de la part de créatures qui parfois ne ressemblent à rien d'à priori vivant, mais l'apport réalisé à l'intensité des affrontements est considérable.
Oh, et avec ça j'oubliais le plus cruel dans l'affaire, à savoir que le pilote, du fait de sa synchronisation, ressent EXACTEMENT la douleur associée aux dommages infligées à l'Eva. Ce sont des détails, mais l'effet sur le spectateur est garanti.
Et du point de vue graphique, Evangelion était ce qui se faisait de mieux à l'époque. S'il est reconnu que la Gainax a 
toujours produit une animation de qualité, c'est en partie grâce à la renommée d'Eva. Surtout lorsque l'on pense que la série date quand même de 95... et qu'elle met toujours une claque de nos jours. Ca se ressent très bien lors des combats que j'évoquais précédemment, mais le reste de l'animation n'a également pas à avoir honte, même en comparaison avec des séries plus récentes. On sent quand même le vieillissement poindre par moments, mais la qualité globale de la réalisation a permis de hisser Eva au rang d'animé culte, même avant que ne se déchaînent les polémiques qui lui ont donné l'immortalité. Comme Anno aime titiller ses fans, cette qualité d'animation est parfois prise totalement à contre-pied, notamment vers la fin, par l'insertion de plans entièrement crayonnés. Certes, les difficultés de l'équipe en fin de réalisation expliquent partiellement cet état de fait, mais quelque chose me dit que ce n'est pas la seule raison... Ah, et il y a aussi les plans fixes assez longs, parfois totalement privés de musique... de nos jours ce genre de pratique est assimilé à une longueur inacceptable et tend à disparaître; ceci dit, rien de tel pour rajouter une ambiance oppressante...
Tant que j'en suis à l'aspect technique, je dis un petit mot des musiques, à la hauteur également. L'opening par exemple a marqué toute une génération d'otakus, et les autres musiques n'ont pas leur pareille pour coller à l'ambiance. Oui, nous tenions déjà une série promise à un grand succès, par ces seuls aspects techniques et cette première lecture du scénario.
Sauf qu'Evangelion ne peut pas se réduire à une série de méchas classique bourrine et survoltée. Non, un aspect primordial de la série est qu'elle contient bon nombre de réflexions pertinentes et incite à une vraie démarche philosophique, chose qui était extrêmement rare à l'époque dans ce genre d'animé. On considère d'ailleurs très souvent Eva comme la pionnière dans le domaine, qui a ouvert la porte du monde de l'animation à des thèmes qu'on aurait jamais pu imaginer s'y installer... Cette profondeur commence avec la psychologie très fouillée de la plupart des personnages. Exit les héros sûrs d'eux ne doutant jamais de leurs actions et sauvant le monde comme vous mettriez vos chaussettes: ceux d'Evangelion ont TOUS un passé sombre et torturé, sont en proie à de nombreux doutes et questions existentielles, et ont pas mal de choses à cacher... En un mot, ils sont très humains et relativement réalistes, bien que certains traits soient un peu forcés. Le 
meilleur exemple reste Shinji, qui passe dès le début pour un trouillard hésitant et renfermé sur lui même. En même temps, quand vous revoyez votre père détesté qui vous ordonne séance tenante de monter dans un robot géant et d'aller botter les fesses d'un monstre haut comme un immeuble qui résiste à des explosions nucléaires, vous n'êtes pas forcément d'une humeur très enthousiaste... Notre Shinji n'a de toute façon pas développé de fort caractère; parfois à la limite de la névrose et très timide, il vit derrière une barrière mentale qui l'isole partiellement des relations sociales... Ce que l'on appelle, en psychanalyse, un complexe du hérisson (= refus d'approcher les autres par peur d'être blessé). Shinji est par ailleurs un adolescent classique, en proie aux doutes inévitables associés à cette période; ajoutons son complexe d'oedipe exacerbé (haine de son père) et on obtient un personnage extrêmement tourmenté et fascinant, bien qu'il mérite des claques de temps en temps... Ceci dit, bien qu'il aimerait s'échapper de cet univers cruel auquel il est confronté, il considère lui même comme de la lâcheté le fait d'abandonner sa mission de pilote... Mais peut être est-ce simplement parce que l'Eva est tout ce qui lui reste... L'attitude de Shinji est parfois exaspérante, mais comparé à beaucoup d'autres animés qui montrent soit des héros over-charismatiques au caractère très marqué qui se prennent pour des dieux, soit des loosers idéalistes épris de justice, elle passe pour un juste milieu. Rarement un personnage aura été exploité de la sorte; d'autant que Shinji n'est pas quelqu'un auquel on souhaite s'identifier; il est une représentation extrême de l'adolescent renfermé qui s'échappe dans son monde et... ah, tiens, ne serait-ce pas un trait des otakus, ça? Et BAM, on obtient directement une partie d'un des messages qu'Anno voulait faire passer : attention aux dérives de l' "otakuisme".
Shinji n'est cependant pas seul sur terre et les autres personnages qui l'entourent ont également des psychologies très soignées; je vais cependant devoir vous présenter les principaux d'une manière plus succinte qui ne leur rend pas justice, étant donné qu'ils bénéficient de moins de développement que Shinji, et surtout parce que je ne veux pas trop spoiler les lecteurs qui découvrent la série.
Rei Ayanami:Elevée au rang d'icône de la série, la pilote de l'Eva 00 est un personnage extrêmement populaire au Japon. Certains diront que les japonais ont des goûts bizarres, bien que je ne désire pas trop rentrer dans ce genre de débat. Rei est une jeune fille extrêmement introvertie, qui n'exprime pour ainsi dire jamais ses sentiments, et en conséquence, n'a pas d'amis. Cependant, elle semble touchée par l'affection que lui porte Gendo Ikari, et peut comprendre un peu Shinji également, puisqu'ils se ressemblent au niveaux des compétences en relations sociales... Cependant elle n'est pas si insensible qu'il n'y paraît, et sera capable au fil de la série de manifester physiquement ses sentiments, en souriant, ou en versant quelques larmes par exemple... Le respect qu'elle porte à Gendo la pousse à accepter n'importe quelle mission, fut elle suicidaire; elle participe de plus à d'étranges expériences au sous sol de la NERV.
Asuka Soryu Langley: Autre pilote d'Eva, Asuka se démarque entièrement de Shinji et Rei par son exubérance et son arrogance. Elle a grandi en Allemagne, bien que son père soit américain, sans doute parce que sa mère était d'origines allemande et japonaise. Aussi douée intellectuellement (elle a déjà eu le BAC, et je vous rapelle que tous les pilotes d'Eva ont 14 ans !) qu'en matière de pilotage, elle cherche sans cesse à affirmer sa supériorité sur les deux autres "Children". Elle se dispute très souvent avec Shinji qu'elle voit comme un boulet, et n'hésite pas à le taquiner à la moindre occasion... La nature exacte de ses sentiments pour ce dernier est cependant très ambigüe. Elle a de plus un faible pour Kaji (voir ci dessous), on pourrait considérer cela comme une forme de complexe d'Oedipe étant donné leur différence d'âge... Cependant, derrière son caractère insupportable, Asuka masque un lourd et douloureux passé, qui une fois ressurgi l'amènera à sombrer lentement, nous dévoilant une grande fragilité...
Misato Katsuragi: Officier de la NERV, en charge des opérations militaires. C'est donc elle qui coordonne les actions des Evas sur le terrain. Appréciée par ses hommes et efficace, elle bénéficie également de la confiance du commandement de la NERV. En revanche, elle est plutôt bordélique dans sa vie privée, et grande amatrice de bière! Elle adoptera de plus un comportement presque maternel envers Shinji, puis Asuka, qu'elle invitera d'ailleurs spontanément à vivre chez elle. Elle garde également de vifs souvenirs du Second Impact, qui à coûté la vie à son père, scientifique... Elle sortait autrefois avec Kaji, ils auront donc des relations ambigües tout au long de la série. Son animal de compagnie est la mascotte de la série, un "pingouin d'eau chaude" nommé Pen-Pen, qui vit dans le frigo.
Gendo Ikari: Comme indiqué précédement, Gendo est le patron de la NERV. Manipulateur et en apparence insensible, il est très impliqué dans le projet Eva et tient à ce que les Anges soient détruits, conformément aux plans de la SEELE. En tant que père, il est odieux, n'hésitant pas à traiter son fils de lâche ou à ne manifester aucune pitié à son égard, même après le traumatisme d'un rude combat. Il passe véritablement pour la pire enflure de la série, mettant en priorité ses plans et la destruction des Anges par rapport à la vie des pilotes. L'affection qu'il reporte sur Rei, outre le fait qu'elle soit mal perçue par Shinji, reste un mystère. On notera également qu'il n'est pas totalement soumis aux ordres de la SEELE: sa vision du "plan de complémentarité" et son but final sont très différents. Détail amusant, son design est basé sur le créateur de la série.
Fuyutsuki Kozo: Ancien professeur d'université qui a connu la mère de Shinji. Il est désormais le second de la NERV, et le plus fidèle allié de Gendo dont il partage les plans. Il trouve donc lui aussi un intérêt dans la vision qu'à Gendo du plan de complémentarité, même si l'on apprendra par la suite que leurs relations furent autrefois tendues...
Ritsuko Akagi:Brillante scientifique au service de la NERV, Ritsuko à pris la succession de sa mère dans l'organisation. Elle s'occupe donc de la réalisation et de la maintenance de toutes les technologies de pointe employées par la NERV, comme le superordinateur MAGI (mis au point par sa mère, justement). Elle est entièrement dévouée à son rôle de scientifique et ne quitte jamais sa blouse, restant éveillée grâce à une consommation astronomique de café. Elle se montre plus réservée que Misato, dont elle est amie depuis l'université.
Ryoji Kaji: Le fameux Kaji qui fait chavirer le coeur de ces dames, le voici!Bon, outre son aspect coureur de jupons draguant sans vergogne Ritsuko (par jeu) et Misato (plus un regret de leur relation passée...) Kaji est un agent du renseignement qui apportera à Gendo de précieuses informations ainsi qu'une pièce majeure pour ses expériences. Il s'avèrera rapidement être un agent double, qui cherche à percer les secrets de la NERV. Ajoutons que son hobby est la culture des pastèques, et qu'il donnera quelques précieux conseils à Shinji.
Kaworu Nagisa: Comment l'oublier celui-là? Bien qu'il apparaisse tardivement et pour à peine deux épisodes (le 23 et 24), et qu'en conséquence je ne peux PAS donner la moindre information intéressante sur lui, le personnage est tellement populaire auprès des fans que je me devais de l'évoquer. Aparaissant en tant que 5th Children, il rejoint la NERV sur ordre direct de la SEELE. Il aura une relation très ambigüe avec Shinji, assez pour échauffer les esprits des fans, je vous laisse deviner dans quel sens... Ceci dit c'est vrai que comme il est stylé, intelligent, beau, sûr de lui et mystérieux, il avait tout pour plaire au fan, mais aussi pour devenir ami et confident de Shinji (le seul que ce dernier ait jamais eu, en fait)... Et pour ceux qui souhaitent que leur relation aille plus loin, bah, il y a tous les doujins et les discussions interminables qu'il faut sur le sujet. En même temps, un perso qui à le droit de s'en aller sur la 9éme symphonie de Beethoven en déclamant des vers, ça marque durablement.
En plus d'accorder une grande importance à la psychologie de ses personnages, la série se paye le luxe d'aborder la philosophie, en passant parfois par la voie métaphorique... Par exemple, l'AT-field: dans la série, il semble s'agir d'un bouclier d'énergie qu'utilisent les Anges et les Evas lors des combats... Mais on le considère à la fin comme "la barrrière du coeur", en d'autres termes, une protection mentale que chaque être pensant dresse entre lui et le monde, dans le but de se protéger... Au risque de devoir affronter sa propre solitude... Evidement, on peut rapprocher cela du complexe du hérisson dont je vous parlais plus haut, mais cette nouvelle définition change complètement la vision que l'on peut avoir des combats, qui prennent ainsi une dimension bien plus profonde. De plus, les références aux théories de Freud sont omniprésentes; voyez le rapport qu'entretiennent les personnages avec leurs parents et l'influence qu'ont leurs traumatismes d'enfance sur leur personnalité. Bien sûr d'autres psychanalystes et philosophes ont inspiré, directement ou non, les thématiques développées dans Evangelion. Citons Schopenhauer, qui a développé l'idée du fameux complexe du hérisson; l'article anglais de Wikipédia crédite également, citations à l'appui, les travaux de JP Sartre comme source d'inspiration, tout en soulignant leur opposition avec les idées de Freud; cependant par manque de temps je n'ai pas eu l'occasion de vérifier par moi même en croisant avec d'autres analyses. et puis moi, la psychologie, hein...
Outre l'analyse des rapports que les humains entretiennent avec les autres, mais aussi avec eux mêmes, Evangelion contient également des thèmes plus généraux, comme l'attitude de l'humanité face à sa destruction, ou la notion qu'elle a de l'état de divinité... Le Plan de Complémentarité, qui constitue un des moteurs de l'intrigue, est vu différemment selon qu'on le considère du point de vue de Gendo, de Shinji, de la SEELE... ou même des spectateurs. La fin étant ce qu'elle est (j'y arrive), la vision que l'on peut avoir de ce fameux Plan dépend énormément de l'individu... C'est un des sujets qui a fait débat lors de la parution de la série, et continue de soulever des interrogations; on ne peut en tout cas nier que les explications fournies sur ce mystérieux plan dans Evangelion contiennent l'essentiel du message philosophique qu'Anno voulait intégrer à sa série.
Dans un animé qui se targue d'intégrer une vraie profondeur, il fallait insérer un aspect symbolique et puiser des 
inspirations à des sources variées, et pouvant passer pour originales et innovantes. Et ce qui frappe immédiatement devant Evangelion, ce sont les références innombrables à la mythologie judeo-chrétienne: les Anges ( en VO "shito", ce qui se traduit littéralement par "apôtre" ou "messager" ), dont les premiers représentants se nomment Adam et Lilith, provoquent des explosions en forme de croix, et semblent réellement des êtres surnaturels et tout puissants... sauf qu'ils sont loin des êtres ailés auxquels on s'était habitués. Ajoutons des références à la Kabbale (l'Arbre de vie des Sephiroth apparaît dans l'opening de la série, mais aussi au plafond du bureau de Gendo). Le titre même de la série, en version originale comme internationale, inclut la signification d'un renouveau, une "nouvelle genèse" (=neon 
genesis), ou un "nouveau siècle" (=shin seiki)... Evangelion est d'ailleurs le mot grec ayant donné Evangile en français, et signifie "bonne nouvelle". Pour une série se plaçant dans un univers au bord de l'apocalypse, cette suggestion d'un renouveau semble adaptée...
Cependant, il a clairement été dit par Anno que la symbolique religieuse dans Evangelion n'avait pas de but autre que promotionnel; ces symboles étant peu connus de la culture japonaise, ils constituaient un bon vecteur d'originalité. Des analyses se basant sur ces symboliques pour faire d'Eva une réécriture de l'Apocalypse ou une interprétation imagée de la Bible se fourvoient donc, de l'avis même de l'auteur de la série. Ceci dit, ces symboles n'ont pas été placés de manière si hasardeuse que cela; des clins d'oeil aux mythes originaux et leur position par rapport à l'histoire montrent bien que la recherche à été réelle, et pas expédiée en 5 minutes entre deux cafés à 4h30 du matin.
Par contre, comme on pouvait s'y attendre de la part d'un Otaku comme Anno, Eva contient pas mal de références à des séries précédentes, notamment Nadia et le secret de l'eau bleue.
Nous en arrivons à LA controverse ultime provoquée par Evangelion: la fin de la série. En effet, alors que les fans se 
sentaient en droit d'assister à une dantesque scène de fin du monde riche en révélations diverses lors des deux derniers épisodes, ces derniers ont pris une toute autre tournure... En menant à son terme la démarche philosophique et psychologique centrée autour de Shinji, visuellement constituée de plans fixes voire de crayonnés "simplistes", cette fin prenait complètement au dépourvu en ignorant royalement tous les codes du genre. De plus, l'introspection autour de Shinji et son rapport au plan de complémentarité (au terme de laquelle il finit par s'accepter lui même en décidant de cesser de fuir les relations, ce qui constitue une guérison de ses troubles) occulte entièrement la conclusion scénaristique, laissant un grand nombre de questions en suspens. Ce qui provoqua un tollé monumental et sans précédent. Hideaki Anno reçut des masses de lettres de fans excédés, allant parfois jusqu'à la menace de mort. Les débats enflammés se multiplièrent et assurèrent finalement à la série une renommée encore plus grande. Ceci dit, cette polémique est le fait d'un certain nombre de cas extrêmes; beaucoup de spectateurs plus modérés reconnaissent la subtilité de cette fin, qui s'avère riche en enseignements une fois la surprise passée. Bon, elle reste prise de tête, prévoyez quelques aspirines avant de vous attaquer à son interprétation.
On peut alors se demander pourquoi Hideaki Anno a choisi une telle fin. Il faut savoir que lors de la fin de la production de la série, le studio étaient en proie à des restrictions budgétaires et autres contraintes de temps. De plus, la violence de la série avait déjà fait polémique; le scénario originalement prévu pour l'épisode 25 prévoyait un combat entre Asuka et les 
"Evas de série" qui promettait d'être particulièrement sanglant. Ce qui posait des problèmes avec la censure, surtout qu'Eva commençant comme un shonen de méchas classique, une bonne partie du public était assez jeune. Ces raisons ont suffi pour qu'Anno décide de modifier sa fin, y insérant d'un coup l'intégralité du message qu'il voulait faire passer; lequel est inspiré de son expérience personnelle, rappelez vous ce que je disais sur sa biographie en début d'article.
Anno était satisfait de la fin, mais il décida quand même, d'en réaliser une nouvelle version, collant davantage aux tèmes généraux et à l'histoire de base de la série. Ce projet se présenta sous la forme de deux films: Evangelion: Death and Rebirth qui résume brièvement les 24 premiers épisodes pour embrayer sur le début du nouvel épisode 25 ; et The End Of Evangelion qui reprend l'épisode 25 du film précédent en enchaînant sur l'épisode 26, la 
seconde fin de la série. Et cette fois, nous avons bien l'apocalypse attendue; Asuka se déchaîne dans le combat prévu à l'origine, effectivement le plus violent de la série... Les symboliques déjà utilisées foisonnent dans cette atmosphére de fin du monde glauque et dérangeante, et le destin est funeste pour beaucoup. De plus un certain nombre de réponses scénaristiques nous sont apportées. Cependant, tout n'est pas dit, bien au contraire. Nous parlons tout de même d'Evangelion, et Evangelion sans questionnements, ce n'est plus Evangelion. Ainsi la nouvelle fin "colle" peut être mieux à l'ambiance générale, mais est loin d'apporter toutes les réponses... en plus les derniers plans amènent de nouvelles interrogations. Les avis des fans ont donc été assez mitigés. Les mauvaises langues et autres détracteurs du film prétendent qu'Anno n'a pas souhaité réaliser cette nouvelle fin, qu'il l'a bâclée et a cédé à la pression...Ce qui est peu plausible lorsqu'on sait qu'il s'est fortement impliqué dans la réalisation du film, et que le scénario est le sien du début à la fin.
D'ailleurs, les deux fins d'Eva ne sont pas fondamentalement incompatibles: dans l'épisode 25 original, quelques plans suggèrent la mort de certains personnages, mort qui est effective et expliquée dans le film. Et à la fin de l'épisode 24, la preview, quoique très sommaire en animation, annonce clairement le fameux combat d'Asuka. Dans l'autre sens, The end of Evangelion contient certaines répliques qui reprennent de façon succinte les idées de la fin originale, preuve qu'Anno persiste et signe dans sa volonté de transmettre un message aux Otakus. Ironiquement, le réalisateur à glissé dans certaines scènes du film des extraits ... des lettres de menaces qu'il a reçues !
Les deux fins de la série apparaissent donc plus complémentaires qu'alternatives, et lui ont clairement évité de retomber dans l'oubli, grâce aux discussions qu'elles ont suscité.
Attaquons maintenant la partie du sujet toujours d'actualité, à savoir Rebuild of Evangelion. En 2006, Hideaki Anno a annoncé qu'il revenait à sa série phare, en produisant une série de films d'animation, remakes de la série d'origine. Bon, le sens du grand spectacle n'était déjà pas caché dans la série, et vous pensez bien qu'avec les moyens actuels d'animation 3D et autres artifices, Anno pouvait s'en donner à coeur joie pour remastériser des scènes de combats tout de même un peu old school. L'équipe travaillant sur le projet est la même que celle ayant réalisé la série il y a 13 ans, la fidélité à l'original était donc de rigueur. Cependant, ce n'est pas Gainax qui produira les films, mais un nouveau studio "dérivé" de Gainax, créé par Anno pour l'occasion. Il se nomme le studio Khara, et est orthographié en lettres grecques sur son logo.
Quatre films constitueront le projet: le premier, you are (not) alone, est celui que j'évoquais au début de l'article, et dont la sortie en France ramène à nouveau la série sur les devants de la scène. Le second, intitulé you can (not) advance a été retardé, et ne paraîtra au Japon qu'en juin 2009. Les deux suivants, dont les titres internationnaux et dates de sortie ne sont pas connues à l'heure ou j'écris, constitueront en fait les deux parties d'un même film, et sortiront en simultané. C'est tordu, je le reconnais, mais ils sont bien désignés comme deux films différents par l'équipe de production. Ces deux films devraient apporter une nouvelle fin à la série qui serait "claire et compréhensible". Moi, je crois que cette troisième fin alternative va surtout provoquer encore plus de débats, donc refaire parler de la série, et augmenter les ventes de produits dérivés... Le projet à pour but d'être compris par tous, y compris les néophytes.
Mais qu'en est il réellement ? Le premier film est en effet assez fidèle à la série, en reprenant les 6 premiers épisodes de 
l'histoire originale. Bien sûr, il a fallu élaguer quelque peu, des longueurs ont été supprimées, mais le dévellopement des personnages à été accéléré afin de laisser plus de place aux impressionnantes scènes d'action. On est loin de la bourrinitude absolue sans scénario toutefois, l'essentiel de l'histoire à été reprise de façon relativement claire, les thèmes importants comme le complexe du hérisson sont évoqués de la même manière que dans l'original. Mais ce traitement accéléré et synthétique, s'il ne gènera pas le moins du monde le fan connaissant la série par coeur, peut donner de fausses idées aux néophytes, ce qui est regrettable pour l'image du film auprès du grand public. Ceci dit, les premiers épisodes d'Eva sont les plus classiques du lot, et ils ne s'aventuraient pas encore dans d'intenses réflexions psychologiques.
Bon, techniquement parlant en revanche, c'est un sans faute total, la 3D est judicieusement utilisée pour accentuer le spectaculaire des décors futuristes de Tokyo-3 ou les affrontements. Des effets d'ombres, de reflets, et une plus grande fluidité dans l'animation nous montrent une grande maîtrise technique, qui fait honneur à la série. Le point culminant étant la fameuse opération Yashima, visant à se débarasser de l'Ange Ramiel, qui clôt le film. Hideaki Anno était très fier de la façon dont il a refait la scène, et honnêtement, je le comprends. Entre Ramiel qui change de forme lorsqu'il attaque (fini le bête octaèdre stoïque de l'original), la coupure d'électricité géante et la musique au poil, cette bataille est particulièrement jouissive. Les deux autres ne sont pas en reste, les Anges sont tout aussi impressionnants en version moderne. C'est beau, on en veut encore, et ça prend encore plus aux tripes que dans la version 1995.
La symbolique est naturellement conservée; l'étrange ajout de lumières arc-en-ciel à certains moments du film, et même dans le générique, est une nouveauté, difficile de dire si elle a été mise là pour faire parler les fans où si elle revêt une vraie signification.
On note cependant quelques différences significatives avec l'histoire originale, qui ne gènent pas spécialement le film en lui 
même mais pourraient faire prendre au scénario de Rebuild une direction alternative par rapport à la série. Ainsi, les Anges se voient décalés d'un numéro (le premier à attaquer est désigné comme le 4éme et non le 3éme), et un plan du début du film montre les séquelles de l'attaque précédente d'un Ange sur Tokyo-3... Simple référence ou point de départ d'une nouvelle idée? Idem pour la mer colorée de rouge au tout début du film, qui évoque immédiatement The End of Evangelion. Ajoutons que le personnel de la NERV sait très bien ce qui se cache au niveau le plus bas, et ce qui se produirait si d'aventure un Ange y parvenait (alors qu'ils n'en ont qu'une vague idée à ce moment là dans la série). Et dernière chose, l'apparition de Kaworu lui même à la fin du film, qui tient des propos plus que mystérieux, qui ont amené de nouveaux débats. La preview du second film, inclue après le générique (comme dans une série animée, oui!) promet un certain nombre de scènes inédites en plus des événements connus; un nouveau pilote, et deux nouvelles Evas feront leur apparition. (deux Evas car je suppose que la dernière reviendra à Kaworu). Ah, Misato nous pomet également "plein de fan-service", ce qui est plus de l'autodérision que du racolage selon moi, d'ailleurs on nous avait déjà fait le coup dans la série originale. A mon avis, il va falloir raccourcir voire supprimer un certain nombre de choses pour tout faire tenir en 1h30... Mais si c'est fait de façon intelligente et dans la continuité du premier film, ça ne devrait pas être plus dérangeant que ça.
Au final, ce film s'avère une réussite, qui apporte un souffle de renouveau à cette série culte. La suite étant plutôt prometteuse, elle mérite qu'on la surveille avec attention... D'autant que l'inédit devrait prendre une place de plus en plus importante dans les derniers films.
Pour clore de manière traditionnelle, un petit mot rapide sur les innombrables produits dérivés de l'animé. Quand une série marche aussi bien, elle génère toujours énormément de ces produits qui font marcher le commerce, enrichissent les producteurs et donnent au fan un exutoire à son admiration béate. On ne compte plus les traditionnelles figurines, surtout celles des filles de la série, pas toujours représentées dans des tenues très décentes. Les geeks fans d'Eva préféreront sans doute des goodies plus originaux, comme la clé USB Rei ci-contre. On compte également un nombre impressionnant de jeux vidéos adaptés de la licence, parfois des jeux d'action souvent des simulateurs de vie, à rapprocher de visual novels. Et évidement, il existe une adaptation en 
manga... plusieurs adaptations, en fait. La principale, réalisée par Yoshiyuki Sadamoto, chara designer de la série, lui est assez fidèle à quelques détails près.Comme ce n'est pas la principale série de l'auteur, sa parution est lente, et irrégulière; le 11éme tome est paru il y a peu, et commence seulement à aborder les événements de The End of Evangelion. D'autres séries, se basant sur des histoires alternatives au ton bien plus léger (inspirées du rêve que fait Shinji dans l'épisode 26 original, dans lequel il vit dans un monde normal, sans Evas, sans apocalypse, en tant que simple collégien.) ont vu le jour.
Eva étant une série culte, elle a naturellement inspiré de nombreuses oeuvres après elle; tant dans le traitement de l'histoire que dans les thématiques abordées. Beaucoup de références plus discrètes à Eva sont inclues dans des oeuvres diverses, pas seulement japonaises.
Voilà, ainsi se conclut cette rétrospective sur la série culte qu'est Neon Genesis Evangelion. Cette série d'une richesse exceptionnelle ne laisse personne indifférent, et ceux qui la vénèrent comme ceux qui la descendent en flèche ne font que contribuer à sa légende. Je ne sais pas si un jour, on pourra lui donner une fin que tous accepteront, mais au fond peu importe; un anime d'une telle ampleur qui a su traverser les années en marquant toute une génération n'a que faire d'explications rationnelles. D'ailleurs le tout, c'est de poser les questions, pas nécessairement d'y apporter une réponse absolue qui serait forcément incompléte. Et une fin... ce n'est que l'ouverture sur un nouveau commencement.
Zankoku na tenshi no you ni...
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