David Lynch, labyrinth man
David Lynch, vous connaissez forcément. C'est le personnage de cinéma le plus vénéré après Lucas part les geeks, toutes générations confondues. Il faut dire que les raisons qui nous poussent à cette vénération sont multiples : il fait des films complexes, intelligents, du véritable cinéma comme on en fait plus. Pour ceux qui connaissent, et ceux qui connaissent moins, petite présentation du maitre, parce qu'il est incontournable.
Le sieur Lynch est né en 1946 dans le Montana, et s'est tout d'abord intéressé à l'art en étudiant les arts plastiques. Croyez le ou non, ça se voit dans la composition de ses films : ils ressemblent un peu, parfois, à des oeuvres cubistes avec leurs facettes multiples. En 1976, après 5 longues années de tournage, sort Eraserhead, le plus sombre et le plus troublant de ses films. A sa sortie, certains crièrent au génie, d'autres s'horrifièrent de tant de complexité et de noirceur. Le film, tourné en noir et blanc dans des conditions très modestes, est un cauchemar permanent. Nous y suivons Henry, un jeune homme un peu déboussolé qui vit dans une ville oppressante, et qui vient d'avoir un bébé avec Mary, une jeune fille simple. Celle ci lui confie la garde de l'enfant pour une nuit, trop fatiguée de supporter les cris et le comportement d'un monstrueux enfant à la tête énorme. Or, le bébé monstrueux tombe malade, et son père sombre dans la folie...
Difficile de vous raconter réellement l'histoire puisque celle ci peut être interprétée de nombreuses manières. Le film est en fait une accumulation de sensations étranges et d'images drôles et horribles à la fois. Un chef d'œuvre, comme on dit.
C'est grâce à ce coup de génie que Lynch a pu réaliser Elefant Man... Je ne vous ferai pas l'affront de vous raconter l'histoire, je sais que vous avez tous pleuré en le voyant. L'esprit est un peu différent, et cette fois, c'est la consécration. Lynch enchaine alors avec la célèbre adaptation du Dune de Frank Herbert, un monument dans la culture SF. S'ensuivent des films tous plus cultes les uns que les autres, Blue Velvet, Sailor et Lula, Lost Highway. Chaque film est une pierre à l'édifice cinématographique du personnage. Chaque film est plus dérangé et plus complexe que le précédent, et permet de mieux comprendre les autres.
Dans la longue lignée de ses tâches, Lynch devient également le scénariste et réalisateur de la série Twin Peaks (Mystères à Twin Peaks en version française). La série durant laquelle on tente d'élucider le mystère du meurtre de Laura Palmer compte deux saisons, et un film. Vous pouvez trouver ça en dvd depuis très peu de temps, profitez en, c'est plus-que-culte!
Son film le plus marquant, récemment, fut Mulholland Drive, César du meilleur film étranger 2002. Une histoire émouvante, éprouvante, dans laquelle s'ajoute à l'atmosphère onirique traditionnelle l'amnésie du personnage principal. Onirique, oui, parce que la particularité de Lynch est de concevoir des scénarios comme des rêves, il joue sur l'inconscient.
Lynch est le cinéaste qui vous prend pour quelqu'un d'intelligent et ne vous donne pas toutes les pistes, supposant que vous trouverez vous même. Il vous laisse vous constituer votre propre film, suivant votre propre logique. C'est votre imagination, votre interprétation qui donne du relief au film.
Jamais vu un de ces films? Vous ne pourrez plus vous en passer.