"En Chine, quand on parle de bande dessinée, la plupart des gens pensent à nos bandes dessinées humoristiques traditionnelles, celles qui étaient faites pour les besoins de la propagande et pour mettre en exergue les bons et les mauvais côtés de la société. Cependant, au fur et à mesure que la Chine s'est ouverte au monde, les bandes dessinées ont afflué du monde entier et envahi le pays. Au cours des années 90, la bande dessinée chinoise a été très influencée par la bande dessinée japonaise et s'est donc orienté vers la fiction, la romance et l'humour.
Quand on parle de bande dessinée en Chine, on ne peut pas, de toute évidence, ne pas mentionner la spécificité chinoise [...]. Prenons pour exemple des arts occidentaux comme le ballet ou la musique symphonique. Une fois introduite en chine, ils sont devenus pure tradition chinoise. Par la suite, les artistes chinois ont révélé au public étranger leur maîtrise des techniques occidentales, mais aussi une recherche et un raffinement qui leur sont propres. Et bien, la spécificité chinoise des bandes dessinées n'est rien d'autre que cela. C'est la fibre du peuple chinois mêlée à un métissage des arts picturaux étrangers qui a donné la trame de nos bandes dessinées contemporaines."
 

 

Wang Sai Li
Ancien rédacteur en chef
du magazine "bd pour la jeunesse"
(shaonian manhua)

 

C'est bien connu, la chine est en ce moment en pleine transition démographique. Elle s'ouvre de plus en plus aux marchés mondiaux, le contrôle du pôle économique majeur qu'est Hong Kong lui a été rendu. Les faits sont là : la Chine s'exporte. Parmis les exportation culturelles les plus récentes l'une d'elle est à noter - non seulement parce qu'elle est en lien direct avec le thème de ce webzine, mais aussi pour sa richesse et sa qualité. Vous l'aurez bien sûr compris suite aux paroles introductive de Wang Sai Li, il s'agit de la bande dessinée chinoise, aussi appelée manhua. Lui consacrer un article est un juste retour des choses car il ne faut quand même pas oublier que ce qui pourrait s'apparenter aux premières bandes dessinées viennent de Chine. Quoi qu'il en soit, l'importation de la BD chinoise moderne (à comprendre comme BD de l'ère post Maoïste) en Europe est trop récente pour se permettre une analyse en profondeur pertinente du mouvement. Cet article ne se veut qu'un constat aussi exhaustif que possible des productions sur le marché français :

 

Tout d'abord, en terme de chiffres, la BD chinoise aujourd'hui en France, c'est 29 manhua répartis en 18 séries chez 3 éditeurs, à savoir Xiao Pan, Toki et Soleil Hero. Pour entrer plus précisément dans le sujet, je vous propose mon point de vue sur les manhuas qu'il m’a été donné de lire :

 

 

 

remembre_1REMEMBER
Benjamin

 

Premier manhua sorti par les éditions Xiao Pan, Remember est un "one shot" regroupant 2 histoires courtes entrecoupées de notes de l'auteur et une galerie de dessins.

 

La première histoire, "personne n'est capable de voler, personne n'est capable de se souvenir" raconte l'histoire d'une ancienne dessinatrice qui tombe amoureuse d'un jeune auteur talentueux mais insoumis dans la chine contemporaine où la censure sont encore beaucoup présentes.  Servi par un graphisme exceptionnel (cf. scans), dans les tons bleutés, cette première histoire est vraiment touchante, évitant les stéréotypes larmoyant du genre. Mais la force de l’œuvre est vraiment dans l'émotion véhiculée par les dessins.

 

Viens ensuite "L'été de cette année là", la chronique d'une année en préparation du concours des beaux-arts. Le dessin y est plus agressif, moins coloré et, à l'image de l'histoire elle-même, plus sombre. Le décalage entre le style graphique de la première et de la seconde histoire leur donnent à  chacune une identité propre et la qualité narrative est toujours au rendez-vous... Bref, du très bon.

 

Enfin, l'album se finit sur "Un monde de couleur", une galerie de dessins tous plus magnifiques les uns que les autres prouvant, si ce n'était déjà fait, le génie créatif du bonhomme. Benjamin est un artiste hors norme et c'est sur cette BD que Xiang Pan à construit sa réputation. Un impératif de la BD Chinoise.

 

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De gauche à droite : "Personne n'est capable de voler, personne n'est capable de se souvenir", "L'été de cette année là" et "Un monde de couleur".

 

 

 

My_street_1MY STREET 1 et 2/5
Nie Jun

ATTENTION, CHEF-D’OEUVRE!!!
L'histoire raconte les déboires d'un jeune immigré asiatique dans une mégalopole finlandaise. Arrivé clandestinement, il se fait récupérer par un gang mafieux pour qui il fait l'homme de main. Mais le gang se fait descendre lors d'un réglement de compte. Gravement blessé, notre héros se fait recueillir par une vieille folle qui vit en ermite avec ses abeilles tueuses au milieu d'une décharge publique. Celle ci, en guise de compensation aux soins apportés, veut que le jeune homme écoute son histoire...

 

Très honnêtement, cette BD est mon GROS coup de cœur de l'année. L'intrigue comme les dessins sont vraiment originaux (on est loin des copies du style japonais) et l'auteur nous emmène dans son monde à la fois sombre, mystérieux, violent, naïf, onirique, désenchanté, loufoque, déjanté... Les adjectifs, souvent contradictoires, ne manquent pas pour caractériser ce manhua. Tout ici respire l'originalité et la dualité. Les dessins peuvent paraître naïfs de premiers abords, mais ils se révèlent d'une infinie richesse quand on y regarde de plus prés. Enfin bref, je pourrais encore être dithyrambique a propos de cette série pendant des heures, mais vous n'avez pas tout notre temps. Donc le seul conseil que j'ai à vous donner est de lire cette BD de toute urgence.

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LA QUÊTE DE L'ESPRIT CELESTE1/2
Li Yao

 

 

"La quête de l'esprit céleste" raconte l'histoire du fils d'un grand maître de Kun Fu dans la chine féodale. Au grand dam de son père, celui ci préfère cultiver son espièglerie plutôt que les arts martiaux. Considérant le Kun Fu comme brabant et superflu, il part à la recherche d'un esprit céleste capable de lui enseigner tout ce dont il pense avoir besoin...

 

Cette BD est très décevante. Bien que les graphismes soient vraiment de bonne qualité (largement digne des meilleurs mangas, l'auteur ne bâcle aucun dessin, donnant une cohérence graphique à l'ensemble très plaisante), l'histoire n'a rien d'exceptionnelle (le fifils d'un papa super-puissant qui fait son Rebel gaffeur et qui pars dans une quête bien trop dure pour lui dont qu'on sait déjà réussite avant même le début). De plus, l'auteur croit bien faire en multipliant les anachronismes, mais à trop vouloir en faire, le récit perd en cohérence et en rythme. Cependant, à me replonger dans mes 10 ans, je pense que j'aurais adoré cette BD... A tester sur un gosse ^^. Mais pour moi, le résultat est vraiment moyen.

 

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Jenni_1JENNI
scenario : Li Jennifer / dessin : Mu Feng Chun

Jenni est le récit de la vie d'un étudiante chinoise qui viens faire ses études à Londres pendant une année. Au programme dépaysement, amitié, premiers amours... etc. Comme la couverture le laisse augurer, on est ici dans ce que les Japonais appellent les shojo, à savoir des récits pour jeunes adolescentes racontant de manière très gentillette des histoires de filles... Bref, pour les amatrices, je pense qu'on est face ici à du bon parce que j'ai quand même réussi à aller au bout des 226 pages de ce manhua sans problèmes. J'irais même jusqu'a dire que ça m'a plu. Peut être que c'est parce que ce récit est autobiographique qu'il est touchant et que pas mal de clichés sont évités. Le tout servi pas un graphisme ultra japonisant, mais très "pro", et donc qui passe très bien. A vous de voir, mais je pense que ça peut plaire :) .

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melodie_1MELODIE D'ENFER 1/2
Lu Ming

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Allez, c'est le moment d'extérioriser un peu. On range le T-shirt zelda avec la Triforce en gros devant pour ressortir le bandana à tête de mort, le vieux t-shirt délavé, étiré et déchiré de pantera et le perfecto cuir avec la gueule d'Axl Rose dans le dos. Un petit Master Of Puppets à fond sur la chaîne pour faire chier les voisins... Ca y est, vous êtes prêts. "Mélodie d'enfer" est une BD qui fait du bruit. Elle met en scène 3 suicidés qui, n'ayant leur place ni au paradis, ni en enfer, se retrouvent bloqués au purgatoire. Pour tuer leur ennui, ils montent un groupent de heavy metal. Malheureusement, il leur manque une guitariste soliste pour être au complet. Ils en trouvent un qui leur correspondraient parfaitement, mais celui-ci est encore vivant. Pour compléter leur groupes, ces morts vont tous faire pour influer la vie de ce guitariste providentiel pour que celui ci se suicide et vienne les rejoindre dans leur groupe.

 

Derrière ce scénario loufoque aux références musicales omniprésentes se cache un musicien dessinateur de talent (matez moi le premier des trois extraits... Honnêtement, ce solo déborde de classe!!!) qui sers ici une histoire originale, parfaitement mise en scène et qui ne nous donne qu'une seule envie : LIRE LE SECOND TOME!!!

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Wild_1WILD ANIMALS 1/2
Song Yang

Adaptation du roman chinois "Des jours éblouissants", Wild Animals racontent le quotidien d'adolescents rebelles sous le règne de Mao en suivant une bande de jeunes catalogués comme "délinquants".

 

Entre les cours (la plupart du temps séchés), la rigueur de certaines instances parentales, les premiers flirts, les rixes et les autorités locales un peu trop zélées, l'histoire évite beaucoup des travers des récits adolescents (notamment ceux mis en mangas) tout en gardant cette retenue propre aux oeuvres chinoises. Le tout servi par un dessin tout en finesse (Song Yang se révèle par ailleurs être un graphiste hors norme... J'en reparlerais à la sortie de son artbook). Encore une fois, on a droit à une oeuvre singulière et réussie (ils sont trop forts ces chinois).

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Envol_1L'ENVOL
Zhang Xiaoyu

 

"L'envol" fait parti, avec entre autres"My Street" et "Remember" parmi les manhua déjà cités, des perles chinoises de la BD. Allégorie sur la difficulté d'adaptation lorsqu'on est un enfant "différent", cette oeuvre se découpe en deux histoires.

La première, écrite par l'auteur, raconte l'histoire du fils d'un ingénieur en aéronautique exécuté lors de la prise de pouvoir de Mao car hostile à sa politique. Suite à cet évènement, sa mère deviens  folle et finis par incendier la maison avant de se suicider. Rejeté par tout son village car fils d'un traître, le fils essaie tant bien que mal de marcher sur les traces de son père, à savoir construire un avion et voler...

 

Servis par des graphismes absolument magnifiques, sortes de mangas magnifiés par un trait tout en rondeur et des un jeux d'ombre / lumière exacerbé au rendu saisissant, cette première histoire sonne le ton d'un ouvrage aux allures de chef d’œuvres.

 

La seconde histoire est inspirée de "l'enfant du temps" d'Isaac Asimov. Elle met en scène des scientifiques qui, dans un futur proche, extirpent du passé un enfant néandertalien pour étudier son comportement. Cette fois, le dessin se fait plus européen, mais l'histoire est toujours aussi prenante (Asimov, n'étant pas nimportequi). N'ayant pas lu la nouvelle, je ne peux juger de la qualité de l'adaptation, mais je gage qu'elle est excellent. Bref, encore une excellente BD à lire absolument.

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BUTTERFLY IN THE AIR 1, 2 et 3/4
Scenario : Li Ming / Dessin : Pocket Chocolate

Résumer "Butterfly in the air" relève du défi, tant les intrigues à l'intérieur sont multiples. N'aborder que la trame principale est ultra réducteur mais en essayant de développer un peu, je vais trop en dire... Pour faire simple (comprendre, pour résumer le minimum), c'est l'histoire d'une fille qui cherche à réunir des fonds pour soigner sa mère, gravement malade. Le patron d'une clinique lui offre un moyen de réunir cet argent... Toute la question est de savoir d'où vient cette générosité. D'autant qu'elle ne semble pas être étrangère au tatouage que porte notre héroïne à la cheville...

 

Vénérée par beaucoup pour son graphisme (que je trouve pour ma part particulièrement vide et creux), cette BD mélange des éléments proches du thriller (gentillet, ça va sans dire) avec de la romance. Le résultat est agréable à lire, l'histoire bien ficelée (le suspens tiens et même si on se retrouve pas mal avancé à la fin du tome trois, il est encore impossible de prédire la fin de l'histoire), mais il manque une touche de folie (à mon avis principalement graphique... Certaines planches sont d'une mièvrerie à gerber) pour que la BD sorte de sa chrysalide et se déploient en papillon.

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duidui_1DIUDIU 1 et 2/4
Nie Jun

Les toons d'une dessinatrice ont trouvé une formule magique pour s'enfuir de la BD dans laquelle ils étaient enfermés, semant le chaos un peu partout. Désespérée, la dessinatrice fait appel Diudiu, un renard looser qu'elle avait jeté à la poubelle. Celui-ci négocie de ramener les toons évadés dans l'histoire contre le rôle principal dans sa prochaine BD.

 

Cette BD est encore un ovni totalement loufoque signé Nie Jun. Ce mec à une imagination et un trait hors norme. Même si en dessous de "My Street", ce manhua loufoque et totalement barré est un régal. Les personnages sont tous exceptionnels, les situations énormes... Seul point noir, l'intrigue est poussive sur le début. La première moitié du premier tome est assez hermetique et l'agencement confus ce qui est rebutant pour les gens ne voulant pas faire d'effort. Mais pour les courageux, ces efforts sont largement récompensés par la suite, pour peux qu'ils soient amateurs de bizarreries.

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fils_1LE FILS DU MARCHAND
Nie Chongrui

 

 

 

 

 

 

 

 

Adapté d'un conte traditionnel chinois, "Le fils du marchand" raconte l'histoire de Petit Kou, le fils d'un marchand dont la mère se retrouve sous l'emprise sous l'emprise d'un démon renard alors que son père est en déplacement. Ce démon à la particularité de pomper l'énergie sexuelle des gens. Petit kou va donc perdre son courage à deux mains pour chasser le satyre.

 

L'histoire en elle-même est assez sympathique et découvrir les contes traditionnels des autres pays est toujours plaisant... Mais pourquoi le dessinateur à t-il mis en scène l'histoire de manière aussi pauvre graphiquement parlant? On dirait des dessins pour gosses, avec une palette graphique ridicule. Et quand on voit au début du livre de quoi est capable le dessinateur, on se demande pourquoi il met autant de chose en oeuvre pour saboter son projet...

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monde_1UN MONDE IDEAL 1 et 2/5
scenario : Chen Weidong / dessin : Peng Chao

Ayou est un looser, un vrai. Paraissant plus jeune que son âge, il se sent inadapté à la civilisation. Le jour où suite à un de ses sempiternels manque de pot il se fait virer de son boulot, il décide de profiter de sa liberté retrouver pour partir en quête du bonheur.

 

Encore une fois, c'est du lourd qu'on nous sert. Rehaussé par un graphisme original et magnifique, le scénario nous promène dans une ville imaginaire, à la fois futuriste et très "révolution industrielle". On voit notre anti héros s'en prendre plein la gueule et s'enfermer dans son rôle de "victime de la société" sans vraiment chercher de solution. En fait, c'est en ça que le scénario est intéressant. Le personnage principal est borné et ne veut rien voir d'autre en lui qu'une victime, rejetant ainsi toujours la responsabilité de ce qui lui arrive sur les autres. Il se dégage donc une ambiance assez étrange de cette série singulière, à la fois cruelle, drôle et mélancolique. Vraiment conseillé et approuvé par toute ma famille (avec l'envol, je crois que c'est la seule qui ai fait l'unanimité chez moi, ma mère et mon père).

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reve_1AU FOND DU RÊVE
Zhang Xiaoyu

 

Un médecin chercheur en psychiatrie  à développé une machine pour projeter son esprit dans celui d'un autre. Il va la tester pour la première fois sur un écrivais de science fiction tombé dans le coma suite à un trop fort effort cérébral. Ce dernier continue à vivre ses aventures dans ses rêves mais n'est plus qu'un légume dans la vie réelle. Une fois dans son esprit, le médecin se retrouve dans un mode peuplé de dragon et d'autres créatures féeriques... Et il n'a que son imagination pour sortir son patient de son rêve.

 

Après avoir expérimenté dans les styles graphiques orientaux et européens, et tout en gardant sa  patte, expérimente dans un style qui n'est pas sans rappeler celui des Comics américains. L'auteur de "L'envol" nous gratifie ici d'une histoire délirante, sorte de parodie jubilatoire de "The Cell", où les dragons sont vaincus aux bazookas et où les déserts de sable sont traversés en taxi... Contrairement à "la quête du mont céleste", les anachronismes ici font mouches et la BD est extrêmement plaisante à lire.

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mont_1LE MONT DU SUD
Pocket Chocolate

 

 

Photographe idéaliste, Zhiqiang profite d'un concours de photographie pour retourner dans le village de montagne où il a grandi en espérant pouvoir photographier un endroit magnifique de son enfance. Arrivé sur place, il va se retrouver confronté aux fantômes son passé.

 

Contrairement à "Butterfly In The Air", Pocket Chocolate nous livre ici des illustrations magnifiques. Ses dessins sont beaucoup plus riches et servent magnifiquement l'histoire qui, en soi, n'a rien de novateur, mais que les graphismes subliment pour developper une ambiance mélancolique superbe.

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Au final, le bilan est extrémement positif pour ce qu'il m'a été donner de lire. Le graphisme est toujours soigner, et il faut souligner que ce sont toujours les dessinateurs qui s'occupent des couleurs. Le mot de la fin reviens à Song Yang qui écris en préface de son mangas ceci:

"Les BD originales chinoises doivent elles aussi refleter l'esprit spécifique et particulier de la culture chinoise. Cet esprit particulier est absolument indissociable de la culture, du style local et de l'héritage historique. Cela fait déjà plusieurs années que nous réclamons des BD originales chinoises mais, jusqu'à présent, la plupart des oeuvres n'étaient que des copies du "moule" japonais. Or une oeuvre, pour être qualifiée d'artistique, doit non seulement être l'aboutissement d'une pensée nouvelle et originale, tant au niveau technique qu'au niveau du scénario, mais surtout, elle doit comprendre et intégrer des éléments de la culture chinoise. Le terme "culture chinoise" ne désigne pas ici la simple réalisation de dessins chinois au moyen de pinceau et d'encres de Chine, mais bien une analyse précise des constructions, de la langue, des vêtements et décorations propres à la Chine. Ce n'est qu'ainsi qu'il est possible d'obtenir des résultats et de faire des découvertes"

 

P.S. : Remerciement à Xiao Pan pour l'autorisation de diffusion des extraits de ses livres.